Welcome in Vienna – Partie 2 : Santa Fe

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Welcome in Vienna - Partie 2 : Santa Fe photo du film d'Axel Corti

Welcome in Vienna - Partie 2 : Santa Fe l'affiche du filmWelcome in Vienna – Partie 2 : Santa Fe

Autriche, Allemagne : 1985
Titre original : Wohin und zurück – Santa Fe
Réalisateur : Axel Corti
Scénario : Axel Corti
Acteurs : Johannes Silberschneider, Gabriel Barylli, Monica Bleibtreu
Distribution : Le Pacte
Durée : 2h03
Genre : Drame
Date de sortie : 30 novembre 2011

Globale : [rating:5][five-star-rating]

Second film de la trilogie Welcome in Vienna , mais qui peut se voir seul, Santé Fé aborde l’exode en Amérique des juifs autrichiens traqués dans l’Europe en proie aux nazis.

Synopsis : New York 1940 : le Tonka arrive avec à son bord nombre de réfugiés épuisés. Parmi eux, Ferry Tobler, embarqué à Marseille après avoir fui l’Autriche, et Freddy Wolff, un jeune compatriote. L’entrée en Amérique est problématique pour tous ces émigrants sans papiers. L’accueil des rescapés du nazisme est loin d’être facilité par les autorités américaines.

Ferry Tobler se noie accidentellement en tentant de secourir une jeune femme, qui a tenté de rejoindre les quais à la nage afin d’échapper aux contrôles des services d’immigration. Freddy Wolff rêve d’un nouveau départ dans le mythique Far West. Mais en réalité, il se retrouve confronté à l’isolement intense de la vie d’immigré sans ressources. Au sein de sa communauté, il sympathise avec Popper, photographe de talent réduit à la photo d’identité. Il trouve un travail de vendeur dans une delicatessen, et noue une relation amoureuse avec la fille de son patron. Freddy rêve de l’emmener à Santa Fe.

Mais sa position, comme celle de ses semblables, est vite intenable : naguère persécuté en Autriche en tant que juif, puis stigmatisé comme immigré à New York, il est bientôt assimilé à l’ennemi allemand dès l’entrée en guerre des Etats-Unis. Il décide alors de s’engager dans l’armée américaine pour regagner l’Europe et combattre le nazisme.

Welcome in Vienna - Partie 2 : Santa Fe photo du film d'Axel Corti

« Étrangers au paradis »

Nouvelle terre promise pour les chanceux qui ont obtenu un visa et débarquent à New York en embrassant le sol, refuge encore incertain pour les autres qui doivent affronter interrogatoires et rétention à Ellis Island. Ferry, le héros de Dieu ne croit plus en nous fait le lien entre les deux films. Le lien uniquement car il disparaît dès le début, noyé dans les eaux du port en sauvant une rescapée des camps qui s’est jetée à la mer plutôt que d’être refoulée.

Mais son histoire, son parcours vont être portés désormais par Freddy, Lissa, les Bauer, Popper……. Après avoir échappé aux nazis ils se retrouvent en sécurité aux États-Unis mais déracinés, sans repères. Ils ont sauvé leur vie, c’est beaucoup, c’est essentiel. Mais ont perdu famille, amis, maison, argent, travail, position sociale…. Dignes, tous très dignes, ils font face, font figure, s’inventent un avenir, rêvent de s’intégrer ou d’aller plus loin, plus à l’ouest (Santé Fé).

Popper, photographe, le cœur sur la main affirme jour après jour, mois après mois, que Life va faire appel à lui . Feldheim après avoir joué les chiens à la radio finit par retrouver un engagement à Hollywood où il fait merveille dans les rôles d’officier allemand, le professeur Bauer, chirurgien réputé, vit de la charité des commerçants juifs installés avant la guerre et ne parvient pas à cacher ni sa méconnaissance de l’anglais ni le tremblement qui agite désormais sa main devant son confrère américain prêt à l’accueillir. Treuman qui vit correctement de son petit commerce d’alimentation, ne s’illusionne pas sur son rêve d’être reconnu écrivain, sa fille Lissa, marquée par un traumatisme que l’on n’ose deviner va rater à jamais sa vie amoureuse, leur épouse et mère, internée dans un asile à Vienne, ne les rejoindra jamais, euthanasiée par les nazis qui poussent l’horreur jusqu’à écrire à la famille « décédée d’une appendicite », Mme Shapiro, émigrée avant les autres, se donne une raison de vivre en œuvrant au sein du comité d’aide et s’invente un fils parfaitement intégré. Et enfin Freddy en fuite depuis plusieurs années, ayant vu son père arrêté sous ses yeux, se reprochant à jamais d’avoir fui, Freddy qui va survivre de petits boulots, Freddy qui apprend l’anglais pour mieux partir à Santé Fé dont il garde le billet (payé avec de l’argent emprunté à Popper) en poche, Freddy qui va tomber amoureux de Lissa, Freddy enfin qui veut tant finalement être américain qu’il s’engage dans l’armée pour combattre en Europe.

Dans cette galerie de portrait et malgré le drame de leur histoire, Corti met ici et là un grain d’humour comme si ses personnages pouvaient devenir américains par la grâce d’une certaine loufoquerie. Mais Santé Fé est bien un film violent. Sa violence c’est celle de l’histoire qui a fait d’hommes et de femmes des étrangers, des apatrides, des ennemis même parfois comme ils le disent, d’un pays qui les accueillent.

Welcome in Vienna - Partie 2 : Santa Fe photo du film d'Axel Corti

La mémoire et la leçon

Axel Corti, comme dans son premier opus, a livré un film à la puissance étonnante. Sans apitoiement (et pourtant ce ne serait pas indécent), sans héroïsme romanesque (et pourtant tous ces hommes et ces femmes ne sont-ils pas des héros), sans commémoration laborieuse (et pourtant il faut bien commémorer pour ne pas oublier), Corti avive la mémoire des hommes, des peuples et des nations. Corti nous rappelle qu’il faut sans cesse revenir sur les leçons de l’histoire. Comment ces hommes, comment ces femmes ont-ils pu survivre à l’horreur, à la disparition des leurs, à la disparition de leur pays. Comment peut-on oublier et voir sans cesse renaître l’éternelle « bête immonde » (Bertold Brecht) ?

Résumé

Comme pour Dieu ne croit plus en nous il est urgent de partager Santé Fé. C’est même un devoir.

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