Test DVD : The king of Staten Island

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The king of Staten Island

États-Unis : 2020
Titre original : –
Réalisation : Judd Apatow
Scénario : Judd Apatow, Pete Davidson, Dave Sirus
Acteurs : Pete Davidson, Bel Powley, Ricky Velez
Éditeur : Universal Pictures France
Durée : 2h11
Genre : Comédie, Biographie
Date de sortie cinéma : 22 juillet 2020
Date de sortie DVD : 28 octobre 2020

Il semblerait que le développement de Scott ait largement été freiné depuis le décès de son père pompier, quand il avait 7 ans. Il en a aujourd’hui 24 et entretient le rêve peu réaliste d’ouvrir un restaurant/salon de tatouage. Alors que sa jeune soeur Claire, raisonnable et bonne élève, part étudier à l’université, Scott vit toujours au crochet de sa mère infirmière, Margie, et passe le plus clair de son temps à fumer de l’herbe, à traîner avec ses potes Oscar, Igor et Richie et à sortir en cachette avec son amie d’enfance Kelsey. Mais quand sa mère commence à fréquenter Ray, un pompier volubile, Scott va voir sa vie chamboulée et ses angoisses exacerbées. L’adolescent attardé qu’il est resté va enfin devoir faire face à ses responsabilités et au deuil de son père…

Le film

[4,5/5]

Au cœur de la hype au tournant des années 2000 aux États-Unis, le scénariste / réalisateur Judd Apatow semble aujourd’hui avoir un peu délaissé le cinéma au profit de la télévision, pour laquelle il enchaîne les séries depuis quelques années. En France cependant, son œuvre ne suscite généralement qu’une indifférence polie : on reconnaît parfois son talent, mais la nature sans doute trop « américaine » de ses films l’éloigne clairement du cœur des cinéphiles français. Par conséquent, le succès public de ses films en tant que réalisateur est toujours resté relativement confidentiel dans l’hexagone.

De 400.000 entrées pour 40 ans toujours puceau en 2005, on est rapidement passé à 210.000 pour En cloque mode d’emploi (2007), 50.000 entrées pour Funny people (2009), 170.000 pour 40 ans : mode d’emploi (2012), pour re-dégringoler par la suite dans des chiffres tournant autour de 60.000 entrées avec Crazy Amy en 2015. Cet été, son dernier film The king of Staten Island, sorti directement en VOD aux États-Unis, a tout de même bénéficié chez nous d’une sortie dans 104 salles, réunissant 35.000 spectateurs – des chiffres à relativiser en raison de la crise sanitaire du Covid-19 cela dit.

Judd Apatow est donc un peu oublié, snobé, voire même boudé par le public français. Ce n’est pas pour autant qu’il n’en tourne pas de films intéressants, et The king of Staten Island en est la preuve la plus flagrante. Sensible, intelligent, drôle et sincère, le film est porté par des thématiques fortes, tournant autour du deuil et de l’acceptation de soi, mais aussi – et peut-être surtout – par la formidable performance de Pete Davidson, son acteur principal, dont l’histoire bien réelle a inspiré l’intrigue du film.

Suivant la trajectoire d’un grand rêveur tatoué de partout, dont le projet est d’ouvrir un hybride de restaurant et de salon de tatouage, The king of Staten Island s’impose comme une espèce de conte contemporain au cœur duquel les notions de pardon, mais également d’amour et de filiation sont largement abordées. Sans jamais émettre le moindre jugement, Apatow suit son petit groupe d’acteurs – composé de Pete Davidson, mais aussi de Marisa Tomei et Bill Burr – de rebondissement et rebondissement jusqu’à la révélation pour le personnage de Pete Davidson, qui lui permettra de trouver un but dans sa vie.

La mort du père, au centre du film, et la façon de la surmonter, font sans aucun doute partie des thématiques les plus émouvantes et les plus finement traitées au sein de toute la carrière de Judd Apatow. Au fur et à mesure que son histoire se développe et qu’il en apprend davantage sur qui il est et qui était son père, le personnage de Pete Davidson connaît des modifications subtiles qui permettent au spectateur de poursuivre son voyage intérieur, sans pathos excessif ni séquences destinées à faire couler les larmes. Au contraire, on rit tout du long, même si l’on en sort bouleversé.

Le DVD

[4/5]

Le DVD de The king of Staten Island édité par Universal Pictures France est très soigné, et propose, comme souvent avec l’éditeur, une image littéralement somptueuse, sans l’ombre d’un problème d’encodage à l’horizon : le piqué est précis et les couleurs vraiment pétantes, le tout s’imposant sans peine dans les limites d’un encodage en définition standard. Niveau son, VF et VO sont encodées en Dolby Digital 5.1, et explosent littéralement tout sur son passage. Même si le film n’est pas à proprement parler un concentré de grand spectacle, les deux mixages s’avèrent en effet très dynamique, proposant une subtile spatialisation des effets et un recours fréquent au caisson de basses.

Du côté des suppléments, on regrettera évidemment amèrement que le film n’ait pas été distribué en Blu-ray, ce qui aurait permis à Universal de nous proposer l’intégralité des nombreux bonus disponibles sur le Blu-ray américain. On trouvera néanmoins sur ce DVD un très intéressant commentaire audio de Judd Apatow et Pete Davidson, dont les propos couvriront une grande partie des particularités du film de Judd Apatow. On continuera ensuite avec deux fins alternatives (3 minutes) qui, de l’aveu même des auteurs, ne fonctionnaient pas, ainsi qu’avec une sélection de scènes coupées (16 minutes), ayant probablement été écartées du montage final pour des raisons de rythme. Enfin, on terminera avec un amusant bêtisier (6 minutes).

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