The hollow crown – Saison 1
Royaume-Uni : 2012
Titre original : –
Acteurs : Ben Whishaw, Jeremy Irons, Tom Hiddleston
Éditeur : L’atelier d’images
Durée : 8h00 environ
Genre : Série TV, Historique
Date de sortie DVD : 18 septembre 2018
Le roi d’Angleterre Richard II est appelé à régler une discorde entre ses deux cousins, Henri Bolingbroke, duc de Lancaster et Thomas Mowbray, duc de Norfolk. Il leur ordonne de s’affronter en duel. Le jour venu, le roi interrompt le duel et bannit ses cousins du pays…
La saison
[4,5/5]
Des siècles de commentaires, d’analyses et de louanges en tous genres nous séparent de William Shakespeare, véritable institution littéraire devant l’éternel, monument intouchable, respecté, vénéré même, autant chez nos voisins britanniques que dans le reste du monde. Plus de quatre-cent ans après sa disparition, celui que les observateurs convaincus que le ridicule ne tue pas surnomment affectueusement « le grand Will » demeure, et demeurera probablement à jamais l’auteur le plus « adapté » de l’histoire du cinéma.
Si les adaptations de Shakespeare prennent parfois des formes et des atours pour le moins surprenants, ce n’est aucunement le cas de la série The hollow crown, qui joue quant à elle la carte de l’anthologie ambitieuse et spectaculaire, réunissant des adaptations des pièces historiques Richard II, Henri IV et Henri V dans sa première saison (2012), puis de Henri VI et Richard III dans sa deuxième saison (2016). L’ambition affichée du show est donc de proposer une adaptation fidèle de l’œuvre de Shakespeare, abordant certes les œuvres par le prisme de la vulgarisation (un bon tiers de l’intrigue de chaque pièce est sabré lors de son passage à l’écran), mais sans pour autant en trahir l’essence.
Ainsi, en découvrant cette première saison de The hollow crown, on pourra penser, ne serait-ce qu’à cause du casting, au faste technique et à la modernité visuelle de séries telles que The Borgias (2011-2013), ou Les Tudors (2007-2010). De la même manière, et même si les séries n’ont pas grand-chose à voir l’une avec l’autre, la profusion d’intrigues de cour cruelles et tortueuses et l’ambiance de trouble politique au cœur des différents épisodes de la série évoqueront aussi régulièrement Game of thrones dans l’esprit du spectateur. Cependant, The hollow crown se démarquera sans peine de ces références grâce à son casting quatre étoiles, et surtout au soin apporté à la reconstitution des dialogues en alexandrins, d’une fluidité extraordinaire. De la même façon, on ne pourra qu’admirer la qualité des décors naturels et la somptuosité de la reconstitution historique, qui facilitent grandement l’immersion au cœur de cette période agitée.
Ainsi, cette saison de la série, qui réunit à son générique côté production des noms aussi prestigieux que Sam Mendes, Gareth Neame ou Pippa Harris, revisite avec brio (« avec qui ? ») les heures sombres de l’Angleterre du XIVème et XVème siècle. En deux mots comme en cent, on ne saura trop vous conseiller de vous aventurer dans cette tranche de l’Histoire britannique, introduite au spectateur par le biais du personnage (fictif celui-là) de Falstaff, incarné par Simon Russell Beale, qui s’impose comme la voix du peuple et permet au spectateur contemporain, pas forcément familier avec l’histoire de la Grande Bretagne, de saisir les tenants et les aboutissants de l’intrigue. S’ouvrant sur un épisode un peu « à part » centré sur Richard II (qui plus est formellement assez différent des autres), la première saison de The hollow crown se concentre principalement sur la personne d’Henry IV (Jeremy Irons), et s’offre une réalisation classique et efficace, insistant sur les jeux de pouvoir entre le monarque et son successeur désigné, le prince Hal (futur Henry V), incarné à l’écran par un Tom Hiddleston en tous points parfait – il est d’ailleurs amusant de constater que son personnage dans la série présente quelques points communs avec Loki, qu’il incarne dans l’univers Marvel.
Vous l’aurez compris à travers les quelques noms que l’on a déjà cités : du côté des acteurs, The hollow crown – Saison 1 envoie du lourd ; aux côtés de Jeremy Irons et Tom Hiddleston, on trouvera également Ben Whishaw (Richard II) et tout un tas de seconds rôles tenus par James Purefoy, David Suchet (Hercule Poirot dans la série d’ITV), David Morrissey (le Gouverneur dans la série The walking dead), Rory Kinnear, Patrick Stewart, David Bradley (Walder Frey dans la série Game of thrones) Clémence Poésy, Geraldine Chaplin, sans oublier Mélanie Thierry en Catherine de Valois (femme d’Henry V) et Lambert Wilson dans la peau du roi Charles VI.
Le coffret DVD
[4,5/5]
C’est L’atelier d’images qui nous permet aujourd’hui de découvrir The hollow crown – Saison 1 dans un coffret 4 DVD disponible depuis le 18 septembre ; on notera que The hollow crown – Saison 2 : La guerre des Deux-Roses sera également disponible en DVD chez le même éditeur, dès le 23 octobre 2018. Les quatre DVD qui composent cette saison sont logés dans un boîtier standard surmonté d’un fourreau cartonné. Côté galettes, l’image est d’une précision étonnante, et fait honneur à la belle photo de la série. Les couleurs sont éclatantes, les contrastes n’étouffent pas trop les noirs, et on ne dénote pas de souci de compression majeur : si les quelques éclairages rouge passent un poil plus difficilement que les scènes en extérieur, si les arrière-plans laissent par moments apparaître de légers fourmillements, l’éditeur compose parfaitement avec les qualités et les limites d’un encodage DVD. On remarquera également que le rendu diffère un peu d’un épisode à l’autre, puisque les directeurs de la photo –de même que les réalisateurs– changent également en fonction des épisodes. Du très beau travail néanmoins, que vient confirmer la présence d’une VO en Dolby Digital 2.0, dans un mixage stéréo d’origine typique des productions britanniques, nos voisins rozbifs étant généralement allergiques à la spatialisation multicanal de leurs séries. L’ensemble est néanmoins parfaitement clair et équilibré, et s’avère plutôt efficace durant les séquences d’action. Les sous-titres sont soignés mais peinent parfois, par manque de place, à retranscrire les alexandrins déclamés par les acteurs.
Du côté des suppléments, une featurette dédiée au tournage et composée d’entretiens avec l’équipe accompagne chaque épisode, l’ensemble composant, mis bout à bout, un making of très institutionnel et relativement complet d’environ trois quarts d’heure. Acteurs, producteurs, réalisateurs et scénaristes s’expriment donc sur l’œuvre de Shakespeare ainsi que sur les personnages historiques mis en scène par la série ; un focus tout particulier est réservé à l’impressionnante reconstitution de la bataille d’Azincourt.