Test DVD : Saint Omer

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Saint Omer

France : 2022
Titre original : –
Réalisation : Alice Diop
Scénario : Alice Diop, Amrita David, Marie Ndiaye
Acteurs : Kayije Kagame, Guslagie Malanda, Valérie Dréville
Éditeur : Blaq Out
Durée : 2h02
Genre : Drame
Date de sortie cinéma : 23 novembre 2022
Date de sortie DVD : 4 avril 2023

Rama, jeune romancière, assiste au procès de Laurence Coly à la cour d’assises de Saint-Omer. Laurence Coly est accusée d’avoir tué sa fille de quinze mois en l’abandonnant à la marée montante sur une plage du nord de la France. Mais au cours du procès, la parole de l’accusée, l’écoute des témoignages font vaciller les certitudes de Rama et interrogent notre jugement…

Le film

[3/5]

« Saint Omer nous amène à nous intéresser à trois personnages : deux personnages réels et un personnage fictif, ayant de nombreux points communs, ne serait-ce que leurs origines familiales sénégalaises et leurs niveaux culturel et intellectuel très élevés. Tout d’abord, Fabienne Kabou. En effet, le personnage de Laurence Coly existe vraiment : Fabienne Kabou est une jeune femme qui, en novembre 2013, a laissé sa fille de 15 mois sur la plage de Berck, à la marée montante. Comme Laurence, Fabienne Kalou était en couple avec un homme, un homme blanc beaucoup plus âgé qu’elle. Comme Laurence, elle préparait une thèse sur Ludwig Wittgenstein, ou, du moins, elle le prétendait. Comme Rama se rendant au procès de Laurence Coly, Alice Diop, la réalisatrice du film, s’est rendue en juin 2016 à Saint Omer pour assister au véritable procès de Fabienne Kabou, sans véritable objectif au départ, juste la volonté de partager ce moment de procès avec l’accusée. Entre Fabienne Kabou et Alice Diop, se glisse donc le personnage fictif de Rama, enceinte lorsqu’elle se rend au procès et qui, dans ce contexte d’un procès pour infanticide, s’interroge sur les rapports peu chaleureux qu’elle a avec sa propre mère et sur ceux, qu’elle espère meilleurs, qu’elle aura avec son enfant à naître.

A côté de ce film sur notre rapport à la maternité et sur les rapports mère-fille, Saint Omer continue, dans l’esprit de la réalisatrice, de creuser la veine de ses films précédents, tous des documentaires : « Offrir au corps noir la possibilité de dire l’universel ». Cela n’est pas vraiment flagrant à l’image, mais le devient davantage lorsque Alice Diop raconte qu’à un certain moment du procès de Fabienne Kabou, elle s’est retrouvée en larmes à côté d’une journaliste blanche, elle aussi en larmes. Saint Omer est donc le premier film de fiction d’Alice Diop, réalisatrice de documentaires jusqu’à présent. Il reste toutefois de nombreux traces de ce passé de documentariste dans Saint Omer, que ce soit dans la mise en scène ou dans la direction d’acteur, ce qui se conçoit d’autant plus facilement qu’on est ici dans un film de procès, un genre qui, presque toujours, puise aussi bien dans le théâtre que dans le documentaire. Et pourtant, paradoxalement, le film a comme défaut principal d’apparaître comme étant trop « écrit » !

Le rôle de Rama est interprété par Kayije Kagame qui trouve là son premier grand rôle au cinéma. Guslagie Malanda, l’interprète de Laurence Coly, impressionnante dans le box des accusés, avait, elle, déjà joué un premier rôle, il y a 8 ans, dans Mon amie Victoria de Jean-Paul Civeyrac. Bien que ce ne soit pas sa première prestation en tant que comédien, les amateurs de jazz seront peut-être surpris de reconnaître le saxophoniste Thomas de Pourquery dans le rôle d’Adrien, le compagnon de Rama. »

Extrait de la critique de notre rédacteur Jean-Jacques Corrio. Découvrez-en l’intégralité en cliquant sur ce lien !

Le DVD

[4/5]

C’est à Blaq Out que nous devons la chance de découvrir Sait Omer sur support DVD. Même si aurait sans doute aimé voir le film au format Blu-ray, l’éditeur n’a aucunement à rougir de son édition, à la définition exemplaire, sans le moindre problème de compression ou autre pétouille technique ; la définition et les contrastes sont excellents, dans les limites d’un encodage en définition standard évidemment (des limites avec lesquelles Blaq Out compose plutôt intelligemment d’ailleurs). Côté son, le film nous est proposé en Dolby Digital 5.1, à la spatialisation globalement discrète mais ponctuellement assez efficace. Saint Omer est cependant également proposé dans un sobre mixage Dolby Digital 2.0, plus équilibré si vous regardez le film sur un simple téléviseur et sans utiliser de Home Cinéma.

Dans la section suppléments, on trouvera un entretien avec la réalisatrice Alice Diop (10 minutes). La réalisatrice du film y reviendra sur sa volonté de signer un film sur la maternité plutôt que d’évoquer le fait-divers ou le procès. Elle expliquera sa volonté d’éviter le naturalisme, même si le film s’inspire des faits réels.

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