Test DVD : L’espion qui venait du surgelé

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L’espion qui venait du surgelé


Italie, États-Unis : 1966
Titre original : Le Spie vengono dal semifreddo
Réalisateur : Mario Bava
Scénario : Giuseppe Moccia, Franco Castellano, Louis M. Heyward, Robert Kaufman, Fulvio Lucisano, James H. Nicholson
Acteurs : Vincent Price, Franco Franchi, Ciccio Ingrassia
Éditeur : Artus Films
Durée : 1h22
Genre : Espionnage, Comédie
Date de sortie DVD : 7 avril 2015

 

 

Ambitionnant de dominer une partie du monde, le Dr Goldfoot s’allie à la Chine et cherche à causer la guerre entre les USA et l’URSS. Son plan est d’éliminer dix généraux de l’OTAN, et de prendre la place du dernier. Pour cela, il élabore ses fameuses Girl Bombs, des filles toutes aussi sexy les unes que les autres qui explosent dès qu’on les embrasse. Mais l’agent Dexter, souhaitant réintégrer sa place dans les services secrets, décide de contrecarrer les plans de Goldfoot. Aidé par deux portiers débiles se faisant passer pour des espions, il va accumuler bavures sur bavures…

 

 

Le film

Deuxième film de la collection « Eurospy » -vague de films d’espionnage européens surfant sur le succès de la franchise James Bond- que l’éditeur Artus Films avait initié avec l’excellent Opération Goldman, L’espion qui venait du surgelé débarque aujourd’hui dans les bacs de France et de Navarre dans une belle édition collector 2 DVD. Une édition de prestige pour un film réalisé par le maestro Mario Bava : deux raisons pour se ruer sur cette nouvelle livraison de l’éditeur à l’ours, qui fête cette année ses dix ans d’existence.

Suite du sympathique Dr. Goldfoot and the bikini machine (1965) de Norman Taurog, L’espion qui venait du surgelé est confié en 1966 à Mario Bava, qui désirait, un temps, s’éloigner du cinéma de genre. Mettant en scène les deux comiques italiens Franco Franchi et Ciccio Ingrassia, le film prend donc rapidement la direction de la comédie parodique, et s’avérera, à sa sortie en Italie, le plus gros succès populaire de la carrière du réalisateur du Masque du démon. Autant dire qu’en découvrant ou redécouvrant le film presque cinquante ans plus tard, cela parait difficile à croire.

Un peu handicapé par un budget trop faible pour réussir à convaincre, Bava fait ce qu’il peut avec ses duettistes de l’humour rital : vannes stupides, grimaces à gogo, gags lourdingues… Avec le recul des années, cette œuvre pop bizarroïde rappelle pour beaucoup l’humour crétin d’un Benny Hill, doublé de gags simplistes évoquant les « grandes » années des Charlots. Un production design soigné (dans les limites d’un budget famélique) et quelques idées et gags amusants (le gag du camouflage / miroir, vraiment marrant pour le coup) parviennent néanmoins à sauver l’ensemble du marasme.

Demeurent donc un intérêt historique certain, doublé par Artus Films qui nous propose de découvrir les deux montages du film : un premier cut destiné à l’international, et un montage purement italien, uniquement destiné à nos amis spaghetti. Les deux versions du film différent principalement par leur musique, mais aussi et surtout par la place qu’ils laissent aux différents personnages au cœur de l’intrigue. La version italienne suit principalement le tandem de comiques pas drôles composé par Franco Franchi et Ciccio Ingrassia, et délaisse complètement Laura Antonelli, dont le rôle se retrouve quasiment coupé au montage. Le grand, l’immense Vincent Price souffre peut-être un peu moins de l’ombre envahissante des Heckle & Jeckle italiens dans le montage international, mais c’est surtout Laura Antonelli qui retrouve quelques belles séquences.

 

 

Le DVD

[4,5/5]

Comme on l’a dit en introduction, L’espion qui venait du surgelé arrive chez Artus Films dans un superbe digipack 2 DVD. Les deux galettes nous permettent de découvrir, au choix, soit le montage italien (VOST), soit le montage en VOST également accompagné de deux doublages français différents. La version internationale est présentée dans un master propre au format 1.85 respecté ; le montage italien a visiblement été recomposé à partir de plusieurs sources, dont certaines dans un état nettement moins bien conservées que d’autres. Côté son, la qualité est inégale selon les doublages, mais l’ensemble reste propre et sans trop de souffle.

Dans la section suppléments, et outre le fait de pouvoir bénéficier des deux montages du film, on trouvera également un générique américain alternatif, l’habituel diaporama d’affiches et de photos composé par l’éditeur, et une riche présentation du film par Eric Peretti. Le journaliste revient sur la mise en chantier chaotique du métrage. Il évoque ensuite les principales différences entre les deux versions, et surtout sur les raisons des divers changements. Passionnant et souvent même assez amusant et original, à l’image de la bibliothèque devant laquelle Peretti a enregistré son sujet, composée de cagettes cartonnées servant au transport de bananes et autres fruits.

 

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