Test DVD + Blu-ray : La maison qui tue

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La maison qui tue


Royaume-Uni : 1971
Titre original : The house that dripped blood
Réalisation : Peter Duffell
Scénario : Robert Bloch
Interprètes : Peter Cushing, Christopher Lee, Nyree Dawn Porter
Éditeur : ESC Éditions
Durée : 1h37
Genre : Film à sketches, Épouvante
Date de sortie cinéma : 27 novembre 1974
Date de sortie DVD/BR : 4 décembre 2018

 

Un acteur disparaît de sa maison sans laisser de traces. L’inspecteur Holloway se rend sur les lieux du crime et découvre que d’étranges locataires y ont également résidé. Un policier local va lui présenter l’agent immobilier, un homme au nom évocateur de A.J. Stoker, et lui raconter quelques curieuses histoires……

 

 

Le film

[3.5/5]

Paul Henderson, un acteur spécialisé dans les films de vampires, ayant disparu alors qu’il tournait un film dans le Surrey, L’inspecteur Holloway, de Scotland Yard, est envoyé sur les lieux pour mener l’enquête. Très vite, le policier local et un agent immobilier lui font comprendre que cette disparition a très probablement quelque chose à voir avec une maison proposée à la location et dans laquelle se sont déroulés des événements particulièrement troubles. Ce sont ces événements que va nous narrer La maison qui tue.

Ce sont tout d’abord Charles Hillyer, un écrivain, et sa femme Alice qui nous sont proposés. Un écrivain spécialisé dans l’horreur, venu à la campagne pour trouver le temps et l’inspiration et qui va se trouver obsédé et submergé par Dominic, un personnage de psychopathe qu’il a créé pour son nouveau roman. Et si, après tout, il existait vraiment ? Le locataire suivant, Philip Grayson, est un agent de change à la retraite, un homme qui ne s’est jamais marié et dont le but, dorénavant, est de jardiner, de lire et d’écouter de la musique. Lorsque son ami Rogers vient le visiter, le souvenir d’une femme vient les hanter, d’autant plus lorsqu’ils pensent la reconnaître dans une tête de cire dans le musée des horreurs du village voisin.

C’est ensuite John Reid, un veuf, et Jane, sa fille de 8 ans, qui viennent s’établir dans la maison. Un père qui fait appel à Ann Norton, une préceptrice, pour s’occuper de Jane, sa fille, à qui il interdit à peu près tout : rencontrer des enfants de son âge, poupées, jouets, jeux. Face à ce comportement, l’incompréhension de Ann est totale, mais le père a peut-être de bonnes raisons ! Puis vient enfin Paul Henderson, le comédien, que l’achat d’une cape pour interpréter un rôle de vampire va métamorphoser et conduire vers le danger. Un sketch qui se permet d’aller se promener dans le domaine de la comédie.

 

 

La maison qui tue est une des pépites produites par Amicus Productions entre 1962 et 1980. Cette société anglaise, fondée par deux américains, Milton Subotsky et Max Rosenberg, et basée aux Studio Shepperton dans le Surrey, était spécialisée dans les films d’horreur se déroulant dans l’époque contemporaine et, plus particulièrement, ceux basés sur l’addition de 4 à 5 sketchs. La maison qui tue, troisième film d’épouvante à sketchs d’Amicus Productions, doit beaucoup à son scénariste, Robert Bloch, particulièrement connu pour avoir écrit le roman Psychose, adapté au cinéma par Alfred Hitchcock. Robert Bloch, auteur de très nombreuses nouvelles fantastiques, était particulièrement à son aise pour l’écriture de scénarios de sketchs d’une durée de 20 à 30 minutes. Dans La maison qui tue, film où l’épouvante se révèle fine et divertissante, et même humoristique dans le dernier sketch, il fait le tour des sujets de prédilection du cinéma fantastique : la figure de cire, l’enfant maléfique, le mythe de Dracula et, surtout, la maison maléfique qui sert de fil conducteur. En fait, une maison dans laquelle ses locataires successifs apportent leur propre folie, le film étant avant tout basé sur l’évolution psychologique des différents personnages. On notera une curiosité : le titre original du film peut se traduire par « La maison qui fait couler le sang » alors qu’il ne comporte aucun épisode sanglant !

Si le scénariste de La maison qui tue est réputé, il n’en est pas de même du réalisateur, le britannique Peter Duffell. En effet, ce dernier a surtout travaillé pour la télévision, réalisant, entre autres, un épisode de Chapeau melon et bottes de cuir. En fait, La maison qui tue a été son premier film de cinéma et sa qualité première, venant de ses activités à la télévision, a été d’apporter sa capacité à filmer plutôt bien tout en filmant vite.

Les films à sketchs, souvent appelés omnibus, présentent l’avantage de pouvoir réunir plusieurs grandes vedettes à leur affiche. En effet, pour la vedette, le format permet une présence courte sur le lieu de tournage, plus facile à caser, et, pour la production, le cachet est plus faible ! C’est la cas pour La maison qui tue dans lequel on retrouve les incontournables de l’épouvante que sont Peter Cushing et Christopher Lee, tous les deux en dehors de leur registre habituel. Autre comédien célèbre : l’interprète de Paul Henderson, Jon Pertwee, le 3ème docteur dans la série Doctor Who. Ce sont pourtant les comédiennes qui emportent le morceau pour ce qui est de la qualité de jeu : Joanna Dunham, dans le rôle d’Alice, l’épouse de l’écrivain ;  Nyree Dawn Porter, dans le rôle de la perceptrice, et Chloe Franks, dans le rôle de Jane, la fillette ; Ingrid Pitt, dans le rôle de Carla, la partenaire de Paul Henderson dans le film de vampires qu’ils sont en train de tourner.

 

 

DVD et Blu-ray

[4.5/5]

C’est à partir d’un nouveau Master Haute définition que ESC propose une édition collector de La maison qui tue. On y trouve un Blu-ray, un DVD et un livret de 16 pages qui vient compléter les suppléments édités sur le Blu-ray et le DVD. Le texte du livret est l’œuvre du journaliste Marc Toullec alors que les deux suppléments mettent en scène l’historien et critique de cinéma Laurent Aknin : une présentation de la Amicus d’une durée de 5 minutes et un entretien de 17 minutes qui fait le tour du film.

Par ailleurs, le travail réalisé sur le master donne un résultat qu’on peut qualifier d’exceptionnel. Le film, tourné en Eastmancolor, donne déjà un résultat de très haut niveau sur le DVD : des couleurs à la fois très présentes et naturelles, un grand respect des détails. Des qualités qui sont bien sûr accentuées sur le Blu-ray. Vue l’année de production du film, on ne sera pas surpris par le son mono, un son clair et vif, qu’on peut choisir en VOST ou en VF.

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