Test Blu-ray : Terreur sur la ligne

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Terreur sur la ligne

 
États-Unis : 1979
Titre original : When a stranger calls
Réalisateur : Fred Walton
Scénario : Steve Feke, Fred Walton
Acteurs : Carol Kane, Charles Durning, Tony Beckley
Éditeur : ESC Éditions
Durée : 1h37
Genre : Horreur
Date de sortie cinéma : 16 avril 1980
Date de sortie DVD/BR : 6 août 2019

 

Baby-sitter, Jill Johnson garde les enfants Mandrakis en l’absence de leurs parents. Rien que de très ordinaire ce soir-là pour cette étudiante de 17 ans. Très vite cependant, la tension monte. « Avez-vous été voir les enfants ? », répète une voix au téléphone, sonnerie après sonnerie. Quand, enfin, la police prend au sérieux la détresse de Jill, il est déjà trop tard. Sept ans plus tard, Duncan, le tueur des enfants Mandrakis, s’évade de l’hôpital psychiatrique. Lorsqu’il apprend que Jill est désormais mère, il saisit la chance de prendre sa revanche…

 


 

Le film

[4/5]

Faux slasher découvert dans les salles françaises en 1980, Terreur sur la ligne est un film qui demeure, presque quarante ans après sa sortie, auréolé d’une excellente réputation, durable et solide même si le film n’a jamais – jusqu’à cette année – bénéficié d’une édition DVD « décente ». Pour être tout à fait honnête, on admettra que la réputation du film est en fait quasi-exclusivement basée sur les vingt premières minutes du film de Fred Walton : une introduction époustouflante, qui se verra pompée et repompée durant les années qui suivraient, les exemples les plus flagrants se situant dans le Scream de Wes Craven (1996) et dans l’étrange House of the devil de Ti West (2009).

Terreur sur la ligne s’ouvre donc sur une séquence s’imposant comme un véritable modèle d’angoisse pure : étirée sur une vingtaine de minutes réellement éprouvantes, cette séquence pourtant pour le moins minimaliste s’avère mise en scène avec un sens du tempo, du cadre et du son qui en font un prologue aussi époustouflant que brillant. Une maison, une baby-sitter, des coups de fil. Un tueur, un flic. Dans le désordre et pas forcément aux endroits où il faudrait qu’ils soient. « Have you checked the children ? » demande inlassablement le sadique au téléphone. Et la tension monte, secouant le spectateur, lui foutant presque littéralement une claque. Une sacrée claque esthétique en tous cas, qui fonctionne toujours aussi bien 40 ans après, alors même que l’évolution des technologies et l’omniprésence des écrans dans nos vies de tous les jours pourraient, presque logiquement, créer une espèce de distance pour le spectateur contemporain. Mais il faut se rendre à l’évidence : 40 ans plus tard, cette entrée en matière fait toujours office de véritable morceau de bravoure, nous proposant une montée crescendo de la tension jusqu’à un « twist » aussi inattendu que terrifiant. Rien qu’avec ces vingt minutes-là, le débutant Fred Walton marquera à jamais le genre horrifique.

Mais la médaille a son revers, et comment passer derrière une ouverture aussi parfaite ? La suite du film, qui marque un saut de sept années dans le temps, remettra en scène les trois personnages introduits dans la première séquence, mais dans un contexte un peu différent : la baby-sitter (Carol Kane), le flic (Charles Durning) et le tueur (Tony Beckley) évadé de l’asile, qui écumera un temps les bas-fonds de la ville, le film évoquant un la « patte » aussi malsaine que dérangeante d’un William Lustig (Vigilante, Maniac, Maniac cop…) ou d’un Abel Ferrara première époque. Malheureusement, et malgré une habile tentative de reprise de la scène d’ouverture au cours de la dernière bobine, on restera un peu sur sa faim, d’autant que la chasse à l’homme entre Charles Durning et Tony Beckley s’avère un peu décousue et bien peu vraisemblable. Cela dit, le mélange des genres permettra à l’attention du spectateur de rester constamment en éveil, malgré l’évidente baisse de régime de la deuxième partie.

 

 

Le Blu-ray

[4/5]

C’est sous les couleurs d’ESC Éditions que débarque aujourd’hui Terreur sur la ligne au format Blu-ray, le film de Fred Walton intégrant la collection « Trésors du Fantastique ». Côté Blu-ray, malgré les limites techniques du film en lui-même, la définition est relativement précise, les couleurs riches et bien saturées, les noirs sont profonds, et la restauration a pris soin de préserver le grain argentique d’origine. Bien sûr, les plans « à effets » (générique, mentions écrites, fondus enchaînés) accusent des effets du temps, mais le reste s’avère d’une propreté et d’une stabilité tout à fait étonnantes, surtout au regard du DVD jusqu’ici disponible en France, sorti il y a quelques années par un éditeur « pirate » en marge du système traditionnel. Côté son, VF et VO sont proposées en DTS-HD Master Audio 2.0, le désuet doublage français d’origine étant mixé à un niveau plus bas que son homologue dans la langue de Shakespeare, et s’avérant assez peu clair – voir même incompréhensible par passages. La VO est d’un niveau bien supérieur, propre et sans souffle, respectant parfaitement les ambiances d’origine.

Du côté de la section suppléments, on retrouvera avec plaisir la traditionnelle présentation du film par Marc Toullec (10 minutes), qui s’avère un peu plus à l’aise devant la caméra qu’à ses débuts, mais toujours un peu tendu. Il reviendra donc sur le court-métrage à l’origine du film (que l’on aurait aimé découvrir en totalité), sur son succès et sur sa suite, le téléfilm Appel dans la nuit (When a stranger calls back, 1993) qu’il considère comme tout à fait sympathique – contrairement au remake, signé Simon West en 2006.

 

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