Test Blu-ray : Security

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Security

 
États-Unis : 2017
Titre original : –
Réalisateur : Alain Desrochers
Scénario : Tony Mosher, John Sullivan
Acteurs : Antonio Banderas, Ben Kingsley, Liam McIntyre
Éditeur : Metropolitan Vidéo
Durée : 1h27
Genre : Thriller, Action
Date de sortie DVD/BR : 17 octobre 2017

 

 

Un vétéran des forces spéciales, Eddie, accepte un poste de vigile dans le centre commercial d’un quartier isolé de la ville. Durant sa première nuit de travail, il ouvre les portes à une jeune fille muette de peur venue se réfugier dans le seul bâtiment des environs. Un homme élégant et raffiné, comme venu de nulle part, se présente alors et offre un million de dollars en échange de l’adolescente. Eddie refuse, les lignes téléphoniques sont alors immédiatement brouillées, l’électricité coupée et un groupe de mercenaires encercle le centre commercial, prêt à donner l’assaut. La nuit va être longue…

 

 

Le film

[3/5]

Il y a fort à parier qu’en réalisant Piège de cristal en 1988, John McTiernan ne se doutait pas que son œuvre se révélerait aussi « séminale » dans l’inconscient collectif. En effet, dans les quinze années qui ont suivi le chef d’œuvre de McT, les pseudo-remakes et autres semi-plagiats ont commencé à inonder les écrans : aux côtés de la suite « officielle » (58 minutes pour vivre) se sont imposées des démarcations d’avantage bâtardes, souvent réalisées par des pointures de la série B : Andrew Davis (Piège en haute mer), Peter Hyams (Mort subite), Albert Pyun (Blast) ont -parmi d’autres- mis en scène un homme seul déjouant les plans de hordes de terroristes sur-armés. Au rayon des spécialistes de l’action, Wesley Snipes a également eu son Passager 57, Dolph Lundgren son État d’urgence, et une petite vingtaine d’années après cette vague de films, c’est au tour d’Antonio Banderas, récemment promu dans le club très fermé des « action stars » (auquel il a accédé en intégrant le casting d’Expendables 3), de nous livrer son tribut tardif au film de John McTiernan.

Et si l’on en croit nos confrères de chez moviesnews.com, cités sur la jaquette du Blu-ray de Security, le film du québecois Alain Desrochers serait donc un « Piège de cristal dans un centre commercial » – rien que ça. Et en effet, on sent bien au visionnage de Security que l’idée était, clairement, de se plonger dans une ambiance héritée des films d’action des années 80/90. Alors bien sûr, le film évoque une bonne partie des films cités quelques lignes plus haut, mais également quelques autres. Quittant à mi-parcours les rails du strict réalisme quand les personnages commencent à « piéger » le centre commercial (avec ses gardiens de nuit capables de fabriquer des bombes artisanales en deux coups de cuillère à pot ou révélant des aptitudes inattendues pour le tir à l’arc), le film se met irrémédiablement à rappeler des films tels que 36-15 code Père Noël ou même Maman j’ai raté l’avion. Ça ne serait pas un souci dans l’absolu, si le film osait partir dans la direction du délire jouissif et décomplexé, mais le script de John Sullivan et Tony Mosher (Mechanic : Resurrection) n’ose jamais réellement se « lâcher » dans ce sens.

L’autre souci de Security se situe dans l’exploitation un peu trop timorée de son idée de départ. L’action du film prend place dans un grand centre commercial ; de mémoire de cinéphile, on se souvient de l’habile utilisation de ce temple dédié à la consommation dans des films tels que Dawn of the dead (qu’il s’agisse de la version 1979 ou 2004), Shopping (Jim Wynorski, 1986) ou même Mallrats (Kevin Smith, 1995). Dans le domaine de l’action, il était honteusement sous-exploité dans la comédie Paul Blart : Super vigile (Steve Carr, 2009), également très influencée par Piège de cristal. Et au rayon des films ayant utilisé le décor d’un supermarché le temps d’une séquence mémorable, on citera évidemment Commando (Mark L. Lester, 1985) et l’époustouflant Police Story (Jackie Chan, 1985).

On se souviendra aussi et surtout d’un sous-Die hard tourné pour la télévision s’intitulant Christmas rush (Charles Robert Carner, 2002), également connu sous les titres Le casse de Noël, Breakaway ou encore Dérive fatale. Cet actioner sans prétention s’avérait d’une redoutable efficacité, et exploitait relativement bien le potentiel du grand centre commercial dans lequel il se déroulait, contrairement à Security, qui aurait finalement et malheureusement pu se dérouler n’importe où, et ne profite que très peu des caractéristiques du lieu dans ses scènes d’action. On aurait aimé en effet voir les types se fighter la tronche à coups de guitare électrique dans un magasin de musique, s’écraser la gueule dans les friteuses d’un fast food, se battre à grands renforts de râteaux, pelles, tondeuses et tronçonneuses dans une jardinerie, s’étouffer les uns les autres avec des robes de mariées, utiliser des batteries de Galaxy Note 7 comme bombes ou s’affronter à coups de fruits et légumes dans un supermarché, rechargeant leurs armes vides avec des noyaux de cerises enduits dans de la poudre à canon. On était en droit d’attendre cette ambiance joyeusement débile et cartoonesque, mais elle ne viendra finalement jamais.

En l’état, Security demeure néanmoins un plaisant petit produit, mais ne dépassera pas son statut de thriller du samedi soir, vite vu / vite oublié, et ce malgré les efforts d’Antonio Banderas, très convaincant dans son rôle de vétéran dépressif se rachetant une conduite.

 

 

Le Blu-ray

[4/5]

Pour ceux qui se laisseront porter par l’ambiance old school et les solides scènes d’action de Security, le Blu-ray édité par Metropolitan Vidéo s’avère, comme habitude, vraiment superbe. Le piqué est précis, les couleurs sont éclatantes et respectent à la lettre la photo froide du film, les noirs sont admirablement gérés sans la moindre baisse de définition, la profondeur de champ est redoutable… Du tout bon ! Côté son, l’éditeur nous offre comme à son habitudes deux pistes encodées en DTS-HD Master Audio 5.1 ; la scène arrière est très bien utilisée, la spatialisation fine et précise, et le caisson de basse en remet une bonne couche lors des séquences les plus agressives. En deux mots, l’immersion est totale pour le spectateur. Il faut également noter que la VF, même si elle est naturellement inférieure à la VO, s’avère indéniablement soignée.

Dans la section suppléments, on trouvera, outre les traditionnelles bandes-annonces des films Metropolitan, une featurette d’environ huit minutes, un peu promo mais somme toute plutôt agréable tant les intervenants semblent mettre du cœur et de la bonne humeur à l’ouvrage.

 

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