Test Blu-ray : Sacré Robin des Bois

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Sacré Robin des Bois

États-Unis : 1993
Titre original : Robin Hood – Men in tights
Réalisation : Mel Brooks
Scénario : Mel Brooks, Evan Chandler, J.D. Shapiro
Acteurs : Cary Elwes, Roger Rees, Dave Chappelle
Éditeur : Gaumont
Durée : 1h43
Genre : Comédie
Date de sortie cinéma : 15 décembre 1993
Date de sortie DVD/BR : 14 décembre 2022

Fraîchement revenu des croisades où il combattait aux côtés du Roi Richard d’Angleterre, le beau Robin de Locksley se voit confisquer ses terres natales par l’usurpateur de la couronne, le Prince Jean. Il jure de se venger et de combler le trou de la sécurité sociale… La belle Marianne trouvera-t-elle celui qui possède la clef de sa culotte de chasteté ?

Le film

[4/5]

« Que cela soit en dessin animé ou en film, nous avons tous vu une adaptation de Robin des Bois. Depuis 1922, Robin des Bois ne cesse de voir son personnage à l’écran, que ce soit en séries ou en films, et interprété par de nombreux acteurs différents, dont Kevin Costner et Errol Flynn en sont les plus reconnus jusqu’à l’arrivée de Russell Crowe. Mel Brooks nous propose une parodie bien potache et comique à souhait. Sacré Robin des Bois est l’avant-dernière œuvre de Mel Brooks, et pas moins l’une des meilleures. Après le carton des Hot Shots !, Mel Brooks revenait à la parodie pour prouver qu’il était le meilleur dans le genre : il fallait avoir un scénario solide et des gags plus comiques les uns que les autres pour ne pas tomber dans l’oubli…

Cocktail explosif d’acteurs détonants

Si Mel Brooks réussit cette œuvre, c’est tout d’abord, bien sûr, grâce à un scénario digne de son créateur, mais aussi grâce à une ribambelle d’acteurs tous plus impliqués les uns que les autres dans cette folle aventure. Tout d’abord, Robin de Locksley, interprété par Cary Elwes (Saw) n’est pas un Robin des Bois comme les autres : il est un brin macho et doté de mimiques de bouffon. Cary Elwes n’en est pas à sa première parodie, déjà dans Hot Shots ! son rôle du lieutenant Kent Gregory était admirable. Il sait comment rendre son personnage bien ridicule et y met une telle volonté, que ses personnages en sont crédibles. Son petit air à la Errol Flynn n’en laisse aucune indifférente. C’est un aventurier prêt à tout pour venger sa famille. De ses mimiques, on retiendra la façon qu’il a de réfléchir en caressant sa barbichette. Tout est là pour nous faire apprécier le personnage. Mel Brooks a vraiment choisi un bon acteur pour interpréter ce Sacré Robin des Bois maladroit mais charmant. (…)

Mel Brooks et le souci du détail

Tous ceux qui sont nés dans les années 80 ont grandi avec les films ZAZ (trio de réalisateurs de parodies Zucker, Abrahams et Zucker qui ont réalisé Y’a-t-il un pilote dans l’avion ou Top Secret), mais à l’époque, on ne comprenait pas tous les jeux de mots ou les subtilités de mise en scène. En tout cas pour ma part, ce n’est que lorsque j’ai revu le film pas mal d’années plus tard que j’ai compris pourquoi je rigolais étant plus petite.

Mel Brooks a le sens du détail. Dans Sacré Robin des Bois, on a droit à une course de Jockeys en dromadaire sur la plage lorsque Robin s’évade de la prison, une caméra qui casse un carreau car elle se rapproche trop près, la mouche du prince Jean qui change de place sur son visage à chaque scène, et tant d’autres. On pourrait en citer encore et encore, mais cela prendrait trop de temps. « Prêtez moi l’oreille » s’écrie Robin et toute la troupe se décroche une oreille et la lance sur Robin. Mel Brooks a aussi pris le soin de nous révéler la vraie naissance du terme « faire la ola ».

Tout le film est bourré de références cinématographiques ; « contrairement à mon prédécesseur, je ne danse pas avec les loups » – phrase culte de Robin faisant référence à Kevin Costner (dans la version française). Mel Brooks a aussi pris soin d’y glisser des références à ses propres films. (…) Mel Brooks ne signe pas ici le film le plus recherché, et Sacré Robin des Bois manque parfois de rythme, mais le jeu des acteurs et le scénario à mourir de rire suffisent à passer 1h40 de fous rire et de larmes aux yeux. »

Extrait de la critique de notre rédactrice Erika Musiedlak. Découvrez-en la totalité en cliquant sur ce lien !

Le Blu-ray

[4/5]

Malgré sa popularité et l’aura de « culte » (parfois incompréhensible) qui entoure certaines de ses œuvres, la filmographie de Mel Brooks est assez mal représentée au format Blu-ray en France, mais également dans le reste du monde : aux Etats-Unis, le coffret « Mel Brooks Collection » contenant neuf films en Haute-Définition, autrefois vendu une bouchée de pain, s’échange maintenant à prix d’or sur le marché de la seconde main. Mais tout n’est pas perdu pour les inconditionnels de Mel Brooks : aujourd’hui, presque trente ans après sa sortie dans les salles françaises, Sacré Robin des Bois sort enfin au format Blu-ray, sous les couleurs de Gaumont.

La jaquette du Blu-ray reprend le visuel horrible de l’affiche française. Côté Blu-ray, le boulot effectué par l’éditeur s’impose en revanche d’entrée de jeu, avec une copie de toute beauté, respectueuse de la granulation d’origine, avec un piqué précis et des couleurs restituant parfaitement l’ambiance référentielle voulue par Mel Brooks et son directeur photo Michael D. O’Shea. Côté son, nous avons droit aux deux versions « d’origine », VF et VO étant proposées dans des mixages DTS-HD Master Audio 2.0 propres et nets, faisant la part belle à l’ambiance du film.

Dans la section suppléments, la galette Haute Définition de Sacré Robin des Bois éditée par Gaumont nous propose une présentation du film par Thibault Decoster (14 minutes). Nous proposant toujours une vision du cinéma centrée sur ses souvenirs d’enfance, le spécialiste de la comédie bas-de-plafond reviendra sur le fait que Sacré Robin des Bois ait représenté chez lui une « porte d’entrée » à l’œuvre de Mel Brooks, et lui ait par la suite permis de découvrir les bons films du cinéaste, pour la plupart tournés dans les années 70. Il évoquera également la comédie des ZAZ et l’art délicat de la parodie, pour finalement qualifier Sacré Robin des Bois de « film-doudou », extrêmement lié à l’enfance, et qu’il faut probablement avoir découvert enfant pour l’apprécier à sa juste valeur – ce que semble également sous-tendre la critique d’Erika Musiedlak retranscrite un peu plus haut.

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