Test Blu-ray : Quand siffle la dernière balle

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Quand siffle la dernière balle

États-Unis : 1971
Titre original : Shoot out
Réalisation : Henry Hathaway
Scénario : Marguerite Roberts
Acteurs : Gregory Peck, Patricia Quinn, Robert F. Lyons
Éditeur : Sidonis Calysta
Durée : 1h37
Genre : Western
Date de sortie cinéma : 2 juillet 1971
Date de sortie DVD/BR : 16 février 2023

Un homme, Clay Lomax, sort de prison après avoir purgé une peine de 8 ans et veut se venger de Sam Foley, un complice qui l’a trahi. Mais au passage, il lui échoit la petite fille de 7 ans de la femme qu’il avait aimé avant son incarcération et qui est morte entre temps. Donc il lui reste à poursuivre son objectif, avec une petite fi le dans les pattes, et une bande de tueurs à ses trousses engagés par le fameux traitre…

Le film

[3/5]

Pour le plus grand plaisir des amateurs de western « classique », Henry Hathaway n’est jamais tombé dans le révisionnisme qui a dominé le genre à partir de l’avènement du western spaghetti à la fin des années 60, et qui ferait naître aux États-Unis dans les années 70 un western plus politisé, plus violent, plus ambigu. Ainsi, à la fin de sa carrière, son cinéma utilisait toujours la même recette, devenue un peu « ringarde » et anachronique, et ses films étaient devenus un peu plus doux, avec d’avantage de cœur : c’est indéniablement le cas de Quand siffle la dernière balle. Le film démontre cependant encore de façon assez spectaculaire à quel point Hathaway avait un sens aigu des personnages, de l’action et des enjeux dramatiques

Bien sûr, il n’échappera à personne que Quand siffle la dernière balle ressemble énormément à 100 dollars pour un shérif, à la fois dans son intrigue et dans ses thématiques. C’est le principal défaut du film : Henry Hathaway et son équipe ont clairement voulu retrouver la magie du film mettant en scène John Wayne et Kim Darby, mais malgré ses qualités, ils n’y parviennent pas réellement ici. Cela ne fait pas de Quand siffle la dernière balle un mauvais film pour autant ; ce n’est clairement pas le meilleur effort de Hathaway ou de Gregory Peck dans le genre western, mais il s’agit tout de même d’un film globalement solide, avec une tonalité attachante et un rythme parfaitement soutenu – un retour au western Hollywoodien le plus classique qui soit, avec des gentils très gentils et des méchants très méchants.

Gregory Peck est excellent dans le rôle de Clay, un homme fatigué et animé par la vengeance. Et tout à coup, il y a l’apparition de cet enfant, Decky, considérée comme un obstacle dans un premier temps, mais qui deviendra au fil du film une raison supplémentaire de s’éloigner de son obsession. C’est dans cette relation père / fille que Quand siffle la dernière balle trouve ses racines les plus solides : Clay et la petite Decky deviennent leur propre famille, qu’ils soient ou non liés par le sang. Au fur et à mesure que leur voyage se poursuit, le besoin de vengeance de Clay diminue. Et c’est lorsqu’il aura enfin trouvé la paix et l’espoir d’une vie meilleure que des circonstances indépendantes de sa volonté l’obligeront à aller de l’avant.

Alors bien sûr, Quand siffle la dernière balle est parfois un peu lourdaud ; les trois chasseurs sur les traces de Clay sont tellement méchants qu’on pense parfois à une parodie. La partie centrale dure clairement un peu plus longtemps que nécessaire, et l’histoire d’amour du troisième acte est terriblement commode et bâclée. Mais on le répète, ce qui fait la réussite du film, c’est la dynamique père / fille qui anime le couple Gregory Peck / Dawn Lyn. C’est d’autant plus intéressant qu’en tant qu’ex-taulard, la paternité n’est pas à priori un rôle qui convient naturellement à Clay, mais ce dernier s’y fait peu à peu, et leur relation s’épanouit. Cet élément réussi fait de Quand siffle la dernière balle un western efficace et agréable à regarder, à voir comme une espèce de variation sur le thème de 100 dollars pour un shérif.

Le Blu-ray

[4/5]

Film mineur dans la riche filmographie de Henry Hathaway, Quand siffle la dernière balle débarque donc sur support Blu-ray sous les couleurs de Sidonis Calysta. Le film a visiblement été restauré et bénéficie d’un joli upgrade Haute-Définition. Certes, le master n’est pas tout à fait parfait, mais le rendu global propre, stable et net, affichant un piqué satisfaisant tout en conservant le grain d’origine. Quelques plans marquent de légères baisses de définition, et les contrastes auraient pu être mieux gérés, mais globalement, le boulot a été fait pour que nous puissions redécouvrir le film dans de très bonnes meilleures conditions techniques. Du côté des enceintes, VF et VO nous sont évidemment proposées, en DTS-HD Master Audio 2.0 et mono d’origine. La version française est plus frontale que la version originale, mais dans l’ensemble, on s’en contentera parfaitement, d’autant que les dialogues sont toujours parfaitement clairs.

Dans la section suppléments, on trouvera les bonus habituels de la maison Sidonis Calysta et de la collection « Western de légende » : on commencera avec une présentation du film par Patrick Brion (7 minutes), qui est en fait celle tirée du DVD de 2013. Comme à son habitude, Brion replacera le film dans son contexte de tournage et inévitablement, comparera le film de Henry Hathaway avec ses contemporains, et notamment ceux de Sam Peckinpah. On continuera ensuite avec une présentation par Jean-François Giré (11 minutes), enregistrée pour cette édition. Giré reviendra sur les qualités du film, les personnages, la photo et la musique, tout en revenant énormément sur l’intrigue afin que les point saillants du récit puissent faire sens par eux-mêmes. On terminera enfin avec la traditionnelle bande-annonce.

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