Test Blu-ray : Phantasm III – IV – V – Coffret « Intégrale »

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Si l’on a déjà évoqué la saga cet été à travers les tests DVD de Phantasm et Phantasm II, sortis sous les couleurs d’ESC Éditions, nous n’étions pas encore revenus sur les trois derniers épisodes de la saga Phantasm, qui sont arrivés il y a quelques jours sur les linéaires de vos revendeurs de Blu-ray / DVD préférés au sein d’un coffret réunissant l’intégralité de la saga créée en 1979 par Don Coscarelli. Petite séance de rattrapage aux côtés du Tall man et de sa clique de démons…

 

 

Phantasm III : Le seigneur de la Mort


États-Unis : 1994
Titre original : Phantasm III – Lord of the dead
Réalisateur : Don Coscarelli
Scénario : Don Coscarelli
Acteurs : Reggie Bannister, A. Michael Baldwin, Bill Thornbury
Éditeur : ESC Éditions
Durée : 1h31
Genre : Fantastique, Horreur
Date de sortie cinéma : 8 mars 1995
Date de sortie DVD/BR : 31 octobre 2017

 

Revenu de l’au-delà, le Tall Man kidnappe Mike dont il voudrait faire son successeur au terme d’une opération particulièrement douloureuse. C’est sans compter sur la détermination de Reggie d’arracher son ami à son emprise…

 

 

Phantasm IV : Aux sources de la terreur


États-Unis : 1998
Titre original : Phantasm IV : OblIVion
Réalisateur : Don Coscarelli
Scénario : Don Coscarelli
Acteurs : Reggie Bannister, A. Michael Baldwin, Bill Thornbury
Éditeur : ESC Éditions
Durée : 1h30
Genre : Fantastique, Horreur
Date de sortie DVD/BR : 31 octobre 2017

 

Séparément perdus dans l’immense Vallée de la Mort, Mike et Reggie tentent de percer les secrets du sinistre Tall Man. En franchissant les limites d’un portail spatio-temporel, Mike découvre que son ennemi juré n’est plus la créature démoniaque qu’il paraît être. Enfin, pas tout à fait…

 

 

Phantasm V : Ravager


États-Unis : 2016
Titre original : –
Réalisateur : David Hartman
Scénario : Don Coscarelli, David Hartman
Acteurs : Reggie Bannister, A. Michael Baldwin, Dawn Cody
Éditeur : ESC Éditions
Durée : 1h25
Genre : Fantastique, Horreur
Date de sortie DVD/BR : 31 octobre 2017

 

Si Reggie parvient, au terme d’une longue errance, à s’évader de la Vallée de la Mort, c’est pour découvrir que le monde a désormais plongé dans le chaos, contrôle par le Tall Man et une armée de sphères géantes. Seule une poignée de résistants poursuivent la lutte, menés par Mike…

 

 

Les films

[3,5/5]

Encore relativement peu connue en France, pour la simple et bonne raison que l’essentiel de la saga restait jusqu’à ce jour inédite dans l’hexagone en DVD et Blu-ray, la franchise Phantasm est née en 1979 de l’esprit torturé de Don Coscarelli. Le premier film développait les prémices d’un univers fantasmagorique très riche, imaginatif et, il faut l’avouer, assez barré dans son genre. Intéressant malgré ses nombreux défauts, le film se démarquait, dans son dernier tiers surtout, de toute idée de « réalisme », et nous livrait une espèce de cauchemar éveillé où le spectateur perdrait tout repère. Impossible de prédire à l’avance les événements se déroulant durant la dernière demi-heure de Phantasm : Coscarelli n’était en effet limité sur ce premier film que par son budget, mais parvenait néanmoins à livrer un long-métrage dont la bizarrerie, encore renforcée par un acte final en forme de twist très étonnant, demeure toujours aussi palpable de nos jours.

En 1988, Phantasm II nous proposait une nouvelle exploration de l’univers fantasmagorique et fou développé par le premier film. A la fois très similaire et très différent du premier film, Phantasm II plongeait à nouveau le spectateur au cœur d’un univers onirique bien barré, sans aucun repère ou presque pour prédire ce qui se passerait dans la séquence suivante. Les effets spéciaux étaient plus nombreux et « pro », la photo soignée et le scénario très généreux nous offrait également largement plus de moments « de bravoure » : des monstres, des sphères, du gore, bref, Phantasm II s’imposait comme un grand moment de plaisir, puisqu’il reprend en mode « bigger and louder » tous les meilleurs éléments du premier. Néanmoins, le film perdait un peu en originalité ce qu’il gagnait en moyens techniques, se plaçant d’avantage dans un esprit d’horreur teinté d’humour très noir, proche d’un Freddy 3 – Les griffes du cauchemar (Chuck Russell, 1987) – soit finalement un produit pile dans l’air du temps de l’époque, absolument réjouissant dans son genre, mais prenant bien d’avantage que son modèle les rails du film d’horreur « classique » des années 80.

La direction qu’empruntera Phantasm III en 1994 sera sensiblement la même que pour le film précédent. En effet, on sent clairement l’influence de films horrifiques tels que Evil Dead II / Evil Dead III (Sam Raimi, 1987 / 1992) dans la représentation visuelle des démons, des séries B musclées qui inondaient les vidéoclubs à l’époque avec le personnage de Rocky (Gloria Lynne Henry), experte en nunchakus, ou même de… Maman j’ai raté l’avion, la maison piégée de partout par le jeune Tommy s’affichant comme un clin d’œil morbide au film de Chris Columbus. Phantasm III n’en constitue pas moins une jolie réussite : l’ambiance est toujours aussi bringuezingue et hétérogène, et n’oublions pas que le film constituait un petit événement par rapport au précédent, dans le sens où il réunissait à nouveau le casting du premier film (A. Michael Baldwin et Bill Thornbury, absents du deuxième épisode, étaient de retour, 15 ans après l’original). Petite attention supplémentaire à destination des fans de la saga : les boules de métal argenté, qui étaient devenues au fil des années un des symboles les plus vivaces de la saga, prennent un peu plus d’importance dans cet opus, et acquièrent des fonctionnalités et des caractéristiques assez amusantes (yeux, cerveau…).

 

 

Réalisé en 1998, Phantasm IV est probablement le film de la saga au cœur duquel Don Coscarelli pousse le plus loin les limites de son univers : en revenant sur les origines du « Tall man », il signe également son film le plus abstrait, explorant les thèmes abordés par les trois premiers films (surtout ceux du deuil et de la relation père / fils), tandis que ses héros, séparés dès le début du film, vivent des aventures très différentes : les séquences mettant en scène Reggie sont d’avantage orientées monstres et humour macabre (comme si Coscarelli désirait faire de son personnage un équivalent du Ash / Bruce Campbell de Evil Dead, un type bas de plafond qui s’en prend plein la gueule), tandis que celles mettant en scène Mike sont plus graves et plus profondes. Angus Scrimm prend dans Phantasm IV d’avantage d’importance : on en découvre un peu sur son passé, et les séquences le mettant en scène sont assez formidables. Pour le reste, si les effets spéciaux old school sont tout à fait réussis, le film est « parasité » par des flash-backs incessants, mais on admettra que ces derniers ne sont pas de simples prétextes à boucher les trous dans la narration : ils contribuent bel et bien à semer le trouble dans l’esprit du spectateur, notamment sur la notion de « réalité ». En effet, il s’agit là d’éléments tout à fait cohérents avec le reste de l’univers développé par la franchise depuis ses débuts (souvenez-vous de la fin du premier Phantasm) ; et si ces dernières ont pu paraître un poil absconses à la découverte du film en 1998, elles n’en prendront que d’avantage de sens après la découverte du final du chapitre suivant, qui clôt la saga dans le même esprit.

Conçu au départ pour être une web-série tournant autour de l’univers de Phantasm, le cinquième épisode de la saga, intitulé Phantasm V : Ravager, a finalement vu le jour sous forme de long-métrage en 2016, soit 18 ans après le quatrième opus de la saga. Tourné avec un budget très faible (ce qui se ressent malheureusement parfois à l’image), c’est également le premier film de la saga pour lequel Don Coscarelli a cédé sa place de réalisateur à un autre cinéaste. C’est donc David Hartman, venu de l’animation, qui endossera le rôle de réalisateur, passant par l’occasion de l’univers des Transformers ou de Winnie l’ourson à celui du « Tall man ». Un grand écart artistique qu’Hartman réussit plutôt correctement, aidé au scénario par un Coscarelli soucieux de préserver son « bébé ». Le film nous propose donc de nous replonger une dernière fois auprès de nos héros fatigués, et s’avère encore riche de quelques trouvailles scénaristiques assez folles, développant sa courte intrigue en direction d’un final nihiliste au possible, mais parfaitement cohérent avec le reste de la saga.

 

 

Le coffret Blu-ray

[5/5]

C’est sous les couleurs d’ESC Éditions que débarque donc la saga Phantasm en France ; après avoir sorti les deux premiers films dans des DVD / Blu-ray « unitaires », les opus 3, 4 et 5 de la franchise débarquent donc dans un coffret Blu-ray « intégrale », proposant les films au format respecté et encodés en 1080p. Bel objet que les collectionneurs seront probablement fiers d’afficher sur leurs étagères, le coffret prend la forme d’un digipack surmonté d’un fourreau en papier argenté rainbow. Côté image, si nous n’avions reçu que les éditions DVD des deux premiers films, les Blu-ray des trois suivants s’avèrent d’excellente facture : même si quelques taches dues au temps demeurent, le grain argentique a été scrupuleusement préservé, la définition est accrue et les couleurs éclatantes : une présentation optimale pour trois films que l’on désespérait de voir arriver un jour sur les linéaires de nos revendeurs. Côté son, chaque film s’impose dans un puissant mixage DTS-HD Master Audio 5.1, et proposent une immersion du tonnerre au cœur des films : la spatialisation est échevelée, et l’ensemble est bien soutenu par un caisson de basses omniprésent. Les versions françaises d’origine sont proposées en DTS-HD Master Audio 2.0 sur les épisodes 3 et 4, tandis que le cinquième ne dispose que d’une version originale sous-titrée. Les mixages français sont tout à fait satisfaisants, même s’ils ne peuvent logiquement rivaliser avec les VO en termes de dynamisme.

 

 

Dans la section bonus, outre un livre inédit de 152 pages écrit par Marc Toullec et un DVD de suppléments, contenant entre autres un documentaire de plus d’une heure trente sur la saga (ces éléments n’ont malheureusement pas pu nous être fournis par l’éditeur), les trois films bénéficient de plusieurs modules de suppléments tout à fait sympathiques : sur le Blu-ray de Phantasm III, on trouvera une courte scène coupée ainsi qu’une featurette d’époque sur le tournage du film. Deux featurettes faisant office de making of seront également disponibles sur les galettes de Phantasm IV et Phantasm V. Le cinquième épisode bénéficiera également d’un amusant bêtisier, ainsi qu’un court entretien avec le réalisateur. Bandes-annonces et galeries photos seront également de la partie pour chaque épisode de la saga.

 

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