Test Blu-ray : Patrick Melrose – L’intégrale

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Patrick Melrose – L’intégrale

 
 
Royaume-Uni, États-Unis : 2018
Titre original : –
Créateur : David Nicholls
Acteurs : Benedict Cumberbatch, Jennifer Jason Leigh, Hugo Weaving
Éditeur : Koba Films
Durée : 5h environ
Genre : Série TV, Drame
Date de sortie DVD/BR : 2 mai 2019

 

Coureur de jupons alcoolique et narcissique, Patrick Melrose est un pur produit de l’aristocratie britannique. Cet homme aux tendances schizophrènes et suicidaires a connu une enfance privilégiée mais profondément traumatisante. Le décès de son père tyrannique va très vite faire remonter à la surface de pénibles souvenirs…

 


 

La série

[4/5]

Mini-série britannique créée par David Nicholls selon les romans semi-autobiographiques d’Edward St. Aubyn, Patrick Melrose est une série qui, en l’espace de seulement cinq épisodes, parvient à imposer une marque durable. Si le premier épisode peut laisser augurer, à cause de la personnalité de son personnage principal, d’un étrange mélange entre Arthur (1981) et Dr. House (2004-2012), les états d’âme de ce riche héritier accro aux drogues déployant un épouvantable cynisme, la suite laissera probablement plus d’un spectateur sur le carreau. Car derrière ses régulières dérives comiques se cache en réalité une œuvre très forte, jonglant avec des thèmes pas évidents, que l’on s’efforcera de taire ici afin de préserver la surprise.

En grande partie porté par la personnalité de Benedict Cumberbatch, qui apporte ses fêlures au personnage de Patrick Melrose, la série alterne dans un premier temps les séquences sous psychotropes et la description des névroses d’un homme perdu, névrotique et suicidaire. On apprendra dès le deuxième épisode que ce mal-être est largement amplifié non seulement par sa famille – dysfonctionnelle n’est même plus le terme adéquat à ce niveau – mais également par son propre milieu, l’aristocratie britannique, gangrénée par l’argent et la loi du silence. Plus la série avance, plus le spectateur en apprendra sur le lourd passé de Patrick. Et celui qui apparaissait comme un antipathique coureur de jupons finira par prendre des atours plus humains et plus tragiques, au cœur d’un insupportable univers de « non-dits », où tout le monde semble fermer les yeux ou se mettre des ornières.

La mort du père – puis, plus tard, de la mère – seront ainsi les éléments déclencheurs pour le héros de Patrick Melrose. Submergé par ses souvenirs en un véritable raz-de-marée d’émotions, il essaiera de vaincre ses démons et d’aller de l’avant, quelque part entre le ressentiment et la volonté –impossible ? – de pardonner. Tout en retenue, le show créé par David Nicholls laisse entrevoir quelques moments de vie sans trop appuyer sur le « pathos » habituellement de mise avec ce genre de sujets. D’un épisode à l’autre, le spectateur fera en effet avec le héros de larges sauts dans le temps, d’une décennie à la suivante. La narration jonglera de fait entre plusieurs époques (les années 60, 80, 90 et 2000), mettant en lumière les séquelles du passé sur le personnage principal, et la façon dont – on le suppose – il a fini par sortir la tête de l’eau. Bien écrits, remarquablement construits, les cinq épisodes de Patrick Melrose traitent d’un sujet ô combien difficile sous un angle nouveau.

La portée de la satire sociale est féroce, l’émotion bel et bien présente jusque dans les dernières minutes du film, et le casting est vraiment époustouflant : Benedict Cumberbatch est en effet secondé, dans le rôle de ses parents, par Hugo Weaving et Jennifer Jason Leigh, tous deux exceptionnels. Une belle expérience de série TV.

 

 

Le Blu-ray

[4/5]

C’est donc aujourd’hui Koba Films qui nous propose de découvrir en DVD et Blu-ray les cinq épisodes de Patrick Melrose ; on notera cependant que le format Haute Définition sera pour le moment réservé aux magasins Fnac. Et techniquement, comme à son habitude, Koba a fait du bon boulot : la série créée par David Nicholls s’offre ici une présentation optimale, avec une définition irréprochable, un piqué d’une précision de tous les instants et des couleurs respectant à la lettre les différentes tonalités d’image imaginées par le directeur photo James Friend, qui changent subtilement selon les époques, et qui trouvent ici un vecteur d’expression à leur mesure. L’encodage est proposé en 1080i, à 25 images / secondes, ce qui réduit légèrement la durée de chaque épisode par rapport à sa diffusion originale. Niveau son, VO et VF sont proposées dans des mixages DTS-HD Master Audio 2.0, et les deux s’avèrent globalement bien équilibrés et tout à fait immersifs. On préférera naturellement la version originale, pour de simples raisons artistiques.

Du côté des suppléments, on trouvera au cœur du traditionnel « espace découverte » des éditions Koba Films les bandes-annonces d’une petite poignée de films et séries disponibles chez l’éditeur.

 

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