Mr Majestyk
États-Unis : 1974
Titre original : Mr. Majestyk
Réalisateur : Richard Fleischer
Scénario : Elmore Leonard
Acteurs : Charles Bronson, Linda Cristal
Éditeur : Wild Side Vidéo
Durée : 1h43
Genre : Action
Date de sortie cinéma : 7 août 1974
Date de sortie DVD/BR : 5 octobre 2016
Ancien détenu et vétéran du Vietnam, Vincent Majestyk est aujourd’hui reconverti dans l’agriculture et dirige une exploitation de pastèques. Mais l’univers calme et paisible que Majestyk tente de construire se retrouve anéanti lorsque Franck Reda, un dangereux tueur à gages, détruit entièrement sa récolte…
Le film
[4/5]
Dans les années 70, il faisait chaud, on suait beaucoup, mais à l’époque, ce n’était pas trop un problème pour emballer les nanas, même si on avait l’air d’un vieux schnock libidineux. Regardez les mecs dans les films de Sam Peckinpah, ils emballaient sévère, malgré leur physique ingrat. Même Warren Oates.
Ce qu’il y avait de cool aussi, dans les années 70, c’est qu’on avait –au cinéma du moins– une conception de la justice autrement plus attrayante que celle enfermée dans les carcans de nos esprits actuels. « No pasaran sous mon crâne » semblait-on hurler à la face du spectateur : après les mensonges et la débâcle vietnamienne, ne comptons pas sur le gouvernement et les pouvoirs publics pour faire respecter la notion de « justice ». Avec des films allant de Justice sauvage (Walking Tall – 1973) à Légitime violence (Rolling Thunder – 1977) en passant même par la série TV Shérif, fais moi peur ! (1979-85) dans le registre de la comédie, on peut pas dire qu’on respectait réellement les représentants « officiels » des pouvoirs publics, incapables et à la solde des puissants. Dès lors, le personnage du « juste » se devait de foncer dans le tas, pour la bonne et simple raison que ce dernier savait pertinemment être du côté des bons. Et les méchants en prenaient plein le fion.
Voici un peu le courant philosophique dans lequel s’intègre plus ou moins harmonieusement Mr. Majestyk, mettant en scène un Charles Bronson âgé de 53 ans et déjà ridé comme un pruneau. Popularisé par Tarantino au détour d’une réplique de True romance, le film de Richard Fleischer s’avère effectivement un modèle d’efficacité, cruel et immersif, et parvient même à déborder un peu du genre dans lequel il s’inscrit pour se rapprocher d’un autre très en vogue à l’époque, le « chase movie » ou film de bagnoles (Point limite Zéro, La grande casse ou encore L’épreuve de force) à l’occasion d’un final où les caisses se poursuivent à une vitesse tellement folle que leurs pneus crissent même sur des chemins de terre (!). Bref, il n’y a finalement que du bon là-dedans, et force est d’admettre qu’on passe un excellent moment à voir gagner les bons et crever les méchants.
Le Blu-ray
[5/5]
Wild Side Vidéo nous gâte à nouveau aujourd’hui avec la sortie « événement » ce jour -5 octobre 2016- d’un nouveau coffret exceptionnel consacré à Mr Majestyk. Ce coffret vient donc grossir les rangs de la riche collection de coffrets « luxe » de l’éditeur, dédiés à différents films et réalisateurs –peu à peu, Wild Side est en train de créer une collection techniquement et éditorialement irréprochable que l’on peut d’ores et déjà comparer à la prestigieuse collection « CRITERION » aux États-Unis.
Côté Blu-ray, la copie de Mr Majestyk est de très bonne tenue, avec un grain cinéma respecté aux petits oignons, et des contrastes finement travaillés. La restauration a fait place nette des tâches, rayures et autres griffes disgracieuses, et propose une image relativement stable, avec néanmoins quelques fourmillements discrets sur certaines séquences. Côté son, l’éditeur nous propose une version originale en DTS-HD Master Audio 1.0 mono, sans souffle ni bruits parasites. Les dialogues sont parfaitement clairs, on appréciera la VF d’époque un brin surannée et les sous-titres ne souffrent d’aucun problème particulier.
Niveau suppléments, on s’attardera tout d’abord sur le livret exclusif de 60 pages accompagnant ce Combo Blu-ray + DVD, revenant avec moult illustrations sur la carrière de Charles Bronson ainsi que sur le film. Sur la galette à proprement parler, on retrouvera deux documentaires rétrospectifs consacrés au film de Richard Fleischer, sous la forme de riches entretiens avec le chef opérateur du film, Richard H. Kline (dans un module intitulé Colorado Cool) et l’actrice Lee Purcell (Colorado Chic). Les deux intervenants y vont de leurs souvenirs, très agréables, sur Mr Majestyk.