Test Blu-ray : Le gang Kelly

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Le gang Kelly

Australie, Royaume-Uni, France : 2019
Titre original : True history of the Kelly gang
Réalisation : Justin Kurzel
Scénario : Shaun Grant
Acteurs : George MacKay, Russell Crowe, Nicholas Hoult
Éditeur : Metropolitan Vidéo
Durée : 2h04
Genre : Thriller
Date de sortie DVD/BR : 5 décembre 2020

Ned Kelly est un croisement entre Robin des Bois et un Jesse James australien. Condamné pour avoir tiré sur un policier, il fonde un gang et vole les riches pour donner aux pauvres. Son costume original établira sa notoriété : il porte une armure et un heaume de chevalier…

Le film

[3,5/5]

L’histoire de Ned Kelly, hors-la-loi devenu une véritable légende en Australie – où il a été érigé en figure de « Robin des bois » local – a déjà été portée à l’écran à de nombreuses reprises. On pense forcément à la version de Mick Jagger en 1970, ou à celle portée par Heath Ledger en 2003, mais de nombreuses autres variations sur le destin de Kelly ont également vu le jour, notamment une comédie (Ned, 2003) ou une version contemporaine (Reckless Kelly, 1993) portée par l’acteur / scénariste / réalisateur australien Yahoo Serious, dont les plus anciens d’entre nous se souviendront avoir découvert le très méconnu Einstein Junior dans les salles françaises en 1988.

Le gang Kelly est donc le dernier film en date consacré à ce grand nom du banditisme australien. Cette fois, le personnage-culte y sera incarné par George McKay (récemment vu dans 1917), qui lui confère une sensibilité furieuse, et le film est mis en scène par Justin Kurzel, cinéaste australien s’étant fait connaître chez nous avec deux films extrêmement visuels, Macbeth (2015) et Assassin’s Creed (2016). Se basant cette fois sur le livre de Peter Carey « Véritable histoire du gang Kelly » (2000) qui, malgré ce qu’indique son titre, n’est absolument pas fidèle à la réalité historique, Kurzel imprimera son style visuel punk et agressif – assez proche de celui d’un Guy Ritchie – au récit de la vie de Ned Kelly.

Prenant donc de grosses libertés avec le « mythe », Le gang Kelly vaudra principalement par son énergie, la rage primitive qui se dégage du script de Shaun Grant, qui pourra rappeler la force de différents films des années 80 consacrés aux mouvements punk et hooligan, ou plus largement à la jeunesse perdue s’adonnant à la violence – difficile ainsi de ne pas penser à des films tels que Scum (Alan Clarke, 1979) ou Hooligans (Philip Davis, 1995). L’Australie de la deuxième moitié du dix-neuvième siècle telle que reconstituée ici par Justin Kurzel s’avère aride, dure, au bord de l’effondrement, et les relations avec les représentants du pouvoir en place sont placées sous le signe de la violence. Écrasés par le système, les membres de la famille Kelly semblent n’avoir aucune autre échappatoire que la révolte, et répondront à la violence par la violence.

Bien sur, le film n’a absolument rien de factuel : bien des éléments importants du récit ont été purement et simplement inventés par Peter Carey dans son roman, et Justin Kurzel s’en défendra au tout début du film, avec un panneau informant le spectateur qu’absolument rien n’est vrai dans cette véritable histoire du gang Kelly. Le gang Kelly retrouve pourtant en quelque sorte « l’essence » de la réalité à travers le portrait de la vie de ce hors-la-loi malgré lui. Clairement divisé en deux parties, Le gang Kelly s’avère d’ailleurs plus assuré et immersif lors de l’exploration des jeunes années de la vie de Ned Kelly, notamment grâce au personnage de Harry Power, incarné par un impressionnant Russell Crowe, qui offre aux films ses scènes les plus belles et les plus intenses.

Même si on avoue préférer la première partie du film, Le gang Kelly s’offre néanmoins une poignée non négligeable de très belles scènes dans son deuxième acte, notamment dans l’illustration pleine de bruit et de fureur de « l’incident Fitzpatrick », qui servira de base à toute la deuxième partie du récit. Et si George McKay ne fera certes peut-être pas oublier les grands noms ayant incarné Ned Kelly avant lui, il a au moins le mérite de rendre au personnage la fougue délurée et incertaine de sa jeunesse.

Le Blu-ray

[4/5]

Le gang Kelly vient tout juste de sortir au format Blu-ray, sous les couleurs de Metropolitan Vidéo. Côté galette Haute-Définition, l’éditeur français a, comme à son habitude, indéniablement soigné sa copie, avec un master propre aux noirs assez impressionnants de profondeur et un grain cinéma léger mais bien réel. Malgré la noirceur du film, le piqué est irréprochable, et le tout a vraiment de la gueule, ce qui s’avère très important dans le sens où Justin Kurzel a vraiment soigné l’aspect purement visuel de son film. Niveau son, les deux mixages en DTS-HD Master Audio 5.1 (VF/VO) imposent un solide dynamisme, dont le spectateur profite surtout durant les scènes d’action et les scènes en extérieur, qui proposent de multiples détails sonores parfaitement rendus et spatialisés. Un très beau boulot.

La section suppléments en revanche est réduite à sa plus simple expression : on n’y trouvera en effet que la bande-annonce du film, au choix en VF ou en VOST.

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