Test Blu-ray : Le cercle – Rings

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Le cercle – Rings

 
États-Unis, Canada : 2017
Titre original : Rings
Réalisateur : F. Javier Gutiérrez
Scénario : David Loucka, Jacob Estes, Akiva Goldsman
Acteurs : Matilda Anna Ingrid Lutz, Alex Roe, Johnny Galecki
Éditeur : Paramount Pictures
Durée : 1h42
Genre : Horreur, Fantastique
Date de sortie cinéma : 1 février 2017
Date de sortie DVD/BR : 6 juin 2017

 

 

Un professeur d’Université achète un magnétoscope dans une brocante et y trouve la fameuse cassette démoniaque, censée tuer celui qui la regarde au bout de 7 jours. Il décide alors d’entraîner deux de ses étudiants dans une dangereuse enquête, pour découvrir les origines de Samara, la jeune fille du puit. Lorsque malgré eux, la vidéo se retrouve sur Internet et devient virale, ils doivent absolument trouver un moyen de briser la chaîne, avant que la planète entière ne subisse la malédiction de Samara…

 

 

Le film

[3/5]

A partir du moment où ils tiennent un concept fort, les japonais ne savent plus s’arrêter ; culturellement, qu’il s’agisse de mangas, de romans ou d’animation, chacune de leurs franchises à succès se transforme presque immuablement en pompe à fric avec le temps, tirant sur la corde de façon éhontée. La saga initiée par Ring en 1998 en est un exemple très parlant : le petit film horrifique de Hideo Nakata, qui était lui-même déjà le remake d’un téléfilm de 1995, a en effet donné naissance à rien de moins que cinq suites au cinéma (dont la dernière, Sadako vs. Kayako, était un crossover avec la franchise The grudge, qui comportait déjà sept films), auxquels on ajoutera une série télé et une poignée de mangas, issus de l’imagination de Takahashi Hiroshi et de Kōji Suzuki, auteur du roman original.

A tout cela, on pourra également ajouter le remake coréen du film, Ring virus (Kim Dong-bin, 1999), ainsi que les deux adaptations américaines, Le cercle – The ring (Gore Verbinski, 2002) et Le cercle – The ring 2 (Hideo Nakata, 2005). Le deuxième film américain cependant a marqué de nets signes d’essoufflement au box-office, récoltant 161 millions de dollars à l’international quand son modèle, trois ans auparavant, en avait brassé 388. Logique financière US oblige, on n’a donc logiquement plus entendu parler de la saga aux Etats-Unis jusqu’à ce début d’année 2017 ; cherchant une franchise qui remplacerait sa poule aux œufs d’or Paranormal Activity, en très nette perte de vitesse depuis 2014, la firme Paramount s’est en effet lancée dans un remake/reboot de la franchise avec Le cercle – Rings, qui, malgré un succès tout à fait honorable en France (458.000 entrées), n’a malheureusement récolté que 82 millions de dollars de recettes dans le monde, ce qui devrait ré-enterrer le cadavre de Sadako/Samara pour quelques années supplémentaires.

A la réalisation de Le cercle – Rings, F. Javier Gutiérrez n’affiche certes pas le sens du cadre et de l’image de Gore Verbinski, mais s’en sort avec les honneurs, exploitant avec intelligence son budget. Du côté des acteurs, si on oubliera facilement la prestation du duo d’acteurs principaux (Matilda Anna Ingrid Lutz en clone de Jessica Alba jeune, Alex Roe toujours aussi insipide un an après La 5ème vague), on se régalera en revanche de retrouver Johnny Galecki (The Big Bang Theory) et surtout Vincent D’Onofrio, toujours aussi impérial quand il s’agit d’incarner un personnage trouble. Le scénario imaginé par David Loucka, Jacob Estes et l’increvable Akiva Goldsman se penche sur les origines de Samara (version US de Sadako), et le principal souci du film se situe bel et bien dans l’aspect trop sage, presque timoré, de cet « update » de l’intrigue de Ring : étant donné que les réseaux sociaux ont explosé depuis 2005, et que certains films horrifiques l’ont parfaitement compris et assimilé (remember Unfriended), on est un peu surpris de ne pas assister finalement à un véritable déferlement de morts via écrans interposés, comme pouvait le laisser présager le concept… Même dans le résumé du film qu’il propose au dos de la jaquette du Blu-ray et du DVD, l’éditeur Paramount évoque le fait que « la vidéo se retrouve sur Internet et devient virale », chose qui, malheureusement, ne se produit pas dans le film, [ATTENTION SPOILERS] du moins jusqu’à son dernier plan forcément « ouvert » qui laissait le champ libre à une suite éventuelle. [FIN DES SPOILERS] Et vu qu’on n’aura probablement pas droit à une suite, on n’est pas là de voir ce fameux concept exploité de façon forte et réellement ancrée dans la réalité des années 2010.

 

 

Le Blu-ray

[4/5]

Côté Blu-ray, la galette éditée par Paramount Pictures nous propose une image assez superbe, nous offrant une précision de tous les instants, ne manquant jamais de piqué (piqué Colégram), malgré les nombreux passages nocturnes ou en basse lumière. Le format est évidemment respecté, l’encodage en 1080p parachève le tableau, permettant au Blu-ray de Le cercle – Rings de s’imposer sans le moindre problème comme un poids lourd de la Haute Définition. Niveau son, l’immersion est immédiate et totale avec une piste VO mixée en DTS-HD Master Audio 7.1, très dynamique et riche en détails de toutes sortes, s’imposant tout particulièrement durant les séquences les plus horrifiques du métrage. En comparaison, la VF, simplement proposée en Dolby Digital 5.1, se démène comme une bougresse mais s’avère logiquement inférieure en termes d’immersion et de rendu acoustique. C’est dommage pour les amateurs de versions françaises – et on sait qu’ils sont nombreux, surtout sur ce genre de films.

Du côté des suppléments, l’éditeur nous propose une série de scènes coupées, auxquelles vient s’ajouter une fin alternative tout aussi ouverte que celle découverte dans le montage final, mais un poil plus courte. Pour le reste de l’interactivité, on trouvera une demi-heure de featurettes promo dédiées à la continuité entre ce film et les précédents de la saga, au maquillage de Samara et, pour finir, aux scènes de flippe préférées des acteurs (même si l’on peut se demander comment ceux-ci peuvent évoquer leur scène préférée en plein tournage, alors que ces dernières n’ont pas encore été montées ni mixées en post-production). Deux éléments ressortent de la demi-heure de featurettes que nous propose Paramount : premièrement, on dénote une fâcheuse tendance à occulter les films japonais à l’origine de la franchise et à ne parler que du remake américain comme du film de terreur inaugural (si l’on doit tout le respect du monde à Rick Baker, sa « version » de la revenante Samara/Sadako était exactement la même que celle du film d’Hideo Nakata). Deuxièmement, la section suppléments est tout simplement « vampirisée » par l’omniprésence de l’actrice Bonnie Morgan, excentrique et cabotine en diable, présente dans tous les sujets et carrément au centre de celui consacré au maquillage de la petite revenante (ce qui est absolument logique car cette contorsionniste de métier incarne Samara dans le film). Sympathique et très bavarde, elle place toute l’interactivité du film sous le signe de la bonne humeur et nous ferait presque oublier l’absence notable de F. Javier Gutiérrez des suppléments, ce qui tendrait à confirmer son statut sur le projet de simple « yes-man » sans réelle vision artistique.

 

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