Test Blu-ray : Kingsman – Le cercle d’or

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Kingsman : Le cercle d’or

États-Unis, Royaume-Uni : 2017
Titre original : Kingsman – The golden circle
Réalisateur : Matthew Vaughn
Scénario : Jane Goldman, Matthew Vaughn
Acteurs : Taron Egerton, Colin Firth, Mark Strong
Éditeur : 20th Century Fox
Durée : 2h21
Genre : Action, Espionnage
Date de sortie cinéma : 11 octobre 2017
Date de sortie DVD/BR : 12 février 2018

Kingsman, l’élite du renseignement britannique en costume trois pièces, fait face à une menace sans précédent. Alors qu’une bombe s’abat et détruit leur quartier général, les agents font la découverte d’une puissante organisation alliée nommée Statesman, fondée il y a bien longtemps aux Etats-Unis. Face à cet ultime danger, les deux services d’élite n’auront d’autre choix que de réunir leurs forces pour sauver le monde des griffes d’un impitoyable ennemi, qui ne reculera devant rien dans sa quête destructrice…

Le film

[4,5/5]

Dans le long documentaire présent sur le Blu-ray de Kingsman : Le cercle d’or, Matthew Vaughn et son monteur évoquent l’existence d’un premier montage du film durant rien de moins que 3h45. Le réalisateur a donc du sabrer au montage quasiment une heure et demi de métrage, qui risquent d’ailleurs d’alimenter toutes sortes de légendes urbaines durant les années à venir. Dans les mains d’un cinéaste moins doué que Vaughn en ce qui concerne la façon d’amener son histoire au public, le résultat de cet écrémage forcé aurait sans doute donné un résultat étrange, donnant l’impression d’une narration tout droit sortie d’une bande-annonce : on se souvient par exemple d’avoir ressenti cela durant le dernier acte de Matrix reloaded (2003), mais également plus récemment devant des films tels que Transformers : The last knight (2017) ou Suicide squad (2016).

Ce n’est jamais le cas dans Kingsman : Le cercle d’or ; vif, moderne, Matthew Vaughn impose une narration iconoclaste héritée du comic-book qui passe vraiment comme une lettre à la poste. On suppose que contrairement à quelques-uns de ses confrères cinéastes, Vaughn a su prendre suffisamment de recul pour réfléchir sur son médium, et en tirer les mêmes conclusions que l’apprenti-cinéaste Karl Zéro qui, en 1993, lors de la sortie de son seul et unique film Le tronc, décrivait sa philosophie de la mise en scène par ces mots : « J’ai enlevé au montage tout ce qui m’ennuie dans un film : les allers, les venues, les portes qui s’ouvrent, qui se ferment, le plafonnier qui s’allume… Mon film est très ellipsé à ce point de vue-là. D’ailleurs, tous les films qui font plus d’une heure et demie, je te les remonte sans problème pour enlever tous les temps morts ! »

Au final, riche de cette narration efficace et nerveuse, Kingsman : Le cercle d’or s’impose finalement comme une espèce de Baby driver du film d’action, sans cela dit le côté « poseur » d’un Edgar Wright qui aime un peu trop se regarder filmer. Un Baby driver du pauvre a-t-on pu lire ici ou là – certes, mais sans l’aspect un peu condescendant que peut avoir cette expression : en tout état de cause, ce Kingsman 2 se pose en effet en Baby driver du prolétaire, en Baby driver « populaire », troquant le rock indé par Elton John et les références de « fanboy » par des clins d’yeux à James Bond et à tout un pan du cinéma populaire contemporain imposant des méchants hyper mégalos réfugiés dans des bases secrètes et entourés de gadgets high-tech.

En l’état, Kingsman : Le cercle d’or s’avère une réussite, et un film sans le moindre temps mort et totalement réjouissant de A à Z. Le film est très drôle, les scènes d’action sont nombreuses et très spectaculaires, certains plans sont d’une beauté à tomber par terre, le « méchant » du film incarné par Julianne Moore affiche comme dans le premier film une philosophie du mal finalement assez « rationnelle », soulevant une problématique de société bien réelle (la légalisation des drogues), on aura droit à une prestation de Bruce Greenwood littéralement impayable en président américain dont le discours ultra-cynique évoque naturellement celui de Donald Trump.

Le Blu-ray

[4,5/5]

Comme à son habitude avec ce genre de films très attendus, 20th Century Fox nous offre un Blu-ray somptueux. Techniquement, c’est un sans faute absolu, il n’y a rien à redire : une image d’une précision à couper le souffle, des couleurs et des contrastes au taquet, une profondeur de champ étonnante… Le piqué est toujours au rendez-vous, même durant les passages les plus agités, soit durant les scènes de baston homériques où la caméra priapique de Matthew Vaughn bouge littéralement dans tous les sens. Bref, sur le plan technique (image / son), Fox nous livre avec cette édition Blu-ray de Kingsman : Le cercle d’or une véritable galette de démonstration. Tous les niveaux sont poussés au maximum, ou même, à la manière de l’ampli de Spinal Tap, bloqués sur onze. La bande-son est encodée en DTS-HD Master Audio 7.1 en VO, et s’avère tout simplement exceptionnelle : la scène audio fourmille de détails et d’effets en tous genres, autour du spectateur, au-dessus, en-dessous… Les basses font littéralement trembler les murs, l’immersion est totale et vraiment bluffante. La version française, uniquement proposée en DTS 5.1, n’est pas en reste, avec une spatialisation littéralement scotchante permettant une immersion totale pour le spectateur. Bref, que l’on choisisse de visionner le film dans n’importe quelle langue, ça fuse dans tous les sens, le rendu est bluffant et 100% impressionnant.

La section suppléments quant à elle ne fait certes pas dans l’originalité, avec un long making of d’une durée de deux heures scindé en plusieurs parties thématiques, qui apporte son lot de détails intéressants quant à la production du film. Très complets niveau scènes d’action et effets spéciaux, les bonus couvrent largement la conception visuelle du film ; on y découvre notamment la conception couche par couche de plans SFX complexes mais également la place très importante accordée par Vaughn et son équipe à la conception « sonore » de l’univers Kingsman. Évitant globalement la langue de bois, ce long documentaire évoque également dans sa toute dernière partie la nécessité de trancher dans le vif un film ayant atteint la durée très impressionnante de 3h45 / 3h50 selon les intervenants. On regrette cela dit ne trouver aucune scène coupée en complément du film ! En lieu et place de ces scènes attendues, on trouvera une featurette consacrée à la scène de poursuite en taxi qui ouvre le film, approfondissant un peu ce qu’on avait déjà vu durant le making of. Enfin, on terminera avec une galerie de croquis préparatoires et les deux bandes-annonces du film – manque également à l’appel le très réussi teaser ayant servi à la promo du film sur le Net début 2017.

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