Test Blu-ray : Gemini man

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Gemini man

 
États-Unis, Chine : 2019
Titre original : –
Réalisation : Ang Lee
Scénario : David Benioff, Billy Ray, Darren Lemke
Acteurs : Will Smith, Mary Elizabeth Winstead, Clive Owen
Éditeur : Paramount Pictures
Durée : 1h57
Genre : Fantastique, Science-Fiction
Date de sortie cinéma : 2 octobre 2019
Date de sortie DVD/BR : 5 février 2020

 

Henry Brogan, un tueur professionnel, est soudainement pris pour cible et poursuivi par un mystérieux et jeune agent qui peut prédire chacun de ses mouvements…

 


 

Le film

[4/5]

Réforme des retraites, âge pivot, allongement du temps de travail… S’il y a bien quelque chose que nous ont appris le cinéma d’action et le thriller high-tech depuis quelques années, c’est que le métier de « tueur professionnel » – tellement omniprésent dans le film d’action contemporain que l’on a aujourd’hui quasiment l’impression qu’il s’agit d’un job comme un autre, avec formation à l’Afpa et tout et tout – semble poser de sacrés problèmes quand il s’agit d’envisager de raccrocher les armes afin de prendre sa retraite. Plaisanterie mise à part, il est vrai que l’intrigue de Gemini Man, qui voit notre tueur (Will Smith) traqué à travers le monde par ceux qui jadis l’employaient, n’a rien de foncièrement original. L’idée centrale du récit, qui veut que ce dernier soit traqué non pas par un autre tueur professionnel lambda mais par un clone ou une version « plus jeune » de lui-même, l’est certes un peu plus, mais sans non plus atteindre des cimes d’originalité.

La valeur de Gemini Man ne se situe donc pas dans son scénario, mais plutôt dans sa réalisation et ses époustouflants effets spéciaux, nous donnant à voir, et de façon vraiment bluffante, deux « versions » de Will Smith se parlant, se poursuivant, et s’affrontant même à l’occasion d’une séquence impressionnante, destinée à faire date dans l’Histoire des effets spéciaux. C’est d’autant plus clair que, et même si ce genre d’assertion a tout du lieu commun, les effets visuels déployés par Weta sur le film d’Ang Lee s’avèrent vraiment au service de l’intrigue et de l’émotion véhiculées par le film.

Les amateurs de cinéma d’action seront par ailleurs ravis de retrouver des chorégraphies de combat imaginés par J.J. Perry, qui s’était fait connaître en signant les combats du formidable Un seul deviendra invincible II : Dernier round en 2006. Et d’une façon plus générale, on notera que le genre est vraiment loin d’être mort puisque Gemini Man nous donne réellement à voir quelques séquences, plans et idées de mise en scène que l’on n’avait à ce jour jamais vus sur un grand écran – des effets rendus possibles notamment grâce à un dispositif de mise en scène absolument inédit (4K & 3D en 120 fps). Une belle réussite donc, que notre rédacteur en chef Pascal Le Duff avait évoqué en ces termes au moment de la sortie du film en salles :

« L’intrigue est pour le moins basique, voire franchement convenue. Pourtant, le spectacle est entier grâce à la technologie inédite employée par Ang Lee pour filmer Will Smith et son clone, joué presque par lui-même, en réalité entièrement recréé par ordinateur. Ils interagissent à plusieurs reprises dans le même cadre et l’illusion est parfaite grâce à un tournage en 4K et 3D, à 120 images par seconde, ce qui est une première. Un film à éviter en 2D car l’image risque d’être bien terne dans de mauvaises conditions techniques, or le plaisir vient essentiellement de cette sensation d’immersion au plus près des combats au corps à corps, tel un reportage pris sur le vif.

Une séquence de poursuite en moto dantesque à Carthagène est l’un des nombreux clous de ce divertissement d’action échevelé, rencontre habile d’un cinoche à l’ancienne et d’une ultra modernité impressionnante. De la très bonne SF parfois plombée par une morale gentillette mais qui mérite d’être découvert sur grand écran. »

 

 

Le Blu-ray

[4/5]

On pouvait s’y attendre : le Blu-ray de Gemini Man édité par Paramount Pictures fait, à tous niveaux, vraiment figure de galette de démonstration. L’image est d’une précision et d’une limpidité extraordinaire, les couleurs en envoient plein les mirettes, et les contrastes sont d’une solidité à toute épreuve. La définition est purement et simplement irréprochable, le piqué d’une précision à couper le souffle… Le constat est sans appel : on est en présence d’un Blu-ray somptueux. Un constat d’excellence qui se prolonge côté du son, avec une piste son en VO mixée en Dolby Atmos et qui s’avère rapidement immersive, puissante et d’une finesse absolue. Les ambiances sont restituées de façon impressionnante, et le tout fait preuve d’un dynamisme et d’une force vraiment bluffantes : en un mot, c’est tout simplement grandiose. La très soignée version française du film d’Ang Lee est quant à elle proposée en Dolby Digital 5.1, et fait également honneur à l’ampleur et l’ambition du film, même si on est loin du rendu acoustique épatant de la VO en termes de finesse et de précision.

La section suppléments n’est pas en reste : Paramount Pictures nous propose en effet de découvrir une belle sélection de bonus. On commencera avec une ouverture alternative (6 minutes), très intéressante puisqu’elle mettait en scène, dès la première séquence, les deux versions de Will Smith en parallèle, chacun étant chargé d’une mission de son côté. On continuera ensuite avec deux scènes coupées (5 minutes) – si la première n’a aucun intérêt, la seconde en revanche est intrigante, puisqu’elle mettait en scène la rencontre d’Henry avec Yuri Kovacs de façon très différente de celle présente dans le film, puisque même l’acteur incarnant le personnage a entre-temps été remplacé.

Le reste des suppléments sera composé de featurettes revenant sur divers aspects du film, même si l’essentiel des propos échangés durant ces dernières auront à voir avec les différents défis techniques soulevés par le film. Dans « La genèse de Gemini Man » (3 minutes), on apprendra que le projet est dans les tiroirs de Jerry Bruckheimer depuis une vingtaine d’années, mais qu’il avait fallu attendre que les effets spéciaux nécessaires à la mise en chantier du film soient techniquement réalisables avant de lancer la production. Comme son titre l’indique, le sujet intitulé « Se retrouver face à son double plus jeune » (6 minutes) reviendra sur les implications philosophiques – et même carrément métaphysiques – soulevées par le film, tout en explorant sommairement la technologie qui a rendu cet exploit possible. Les effets spéciaux, le fait de rajeunir Will Smith ainsi que la mise en boite de certaines des séquences d’action les plus éblouissantes du film seront d’avantage explorés dans « Le futur, c’est maintenant » (18 minutes) et « Planter le décor » (16 minutes), sujets qui constituent à eux-deux un making of du film complet et d’autant intéressant plus intéressant qu’Ang Lee s’y exprime sur sa conception très intellectuelle du récit, de l’émotion qu’il suscite aux question qu’il soulève. On terminera enfin avec « Le souci du détail » (4 minutes), qui reviendra sur le production design épatant de la scène des catacombes : l’occasion de découvrir ce fascinant décor dans ses moindre détails. Enfin, dans « La vision d’Ang Lee » (6 minutes), on reviendra sur le fait de tourner en 4K, 3D, et 120 images par seconde, en mettant en relation la technologie et l’histoire racontée par le film.

 

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