Test Blu-ray : Desperate hours

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Desperate hours

 
États-Unis : 1990
Titre original : –
Réalisateur : Michael Cimino
Scénario : Lawrence Konner, Mark Rosenthal, Joseph Hayes
Acteurs : Mickey Rourke, Anthony Hopkins, Mimi Rogers
Éditeur : Carlotta Films
Durée : 1h45
Genre : Thriller
Date de sortie cinéma : 9 janvier 1991
Date de sortie DVD/BR : 9 mars 2016

 

 

Criminel violent et instable, Michael Bosworth s’échappe du tribunal où il était jugé pour meurtre. En attendant l’arrivée de sa maîtresse, Michael et ses complices pénètrent dans la maison de Tim et Nora Cornell et prennent la famille en otage. Mais les choses dégénèrent et Michael entre dans une rage meurtrière et incontrôlable…

 

 

Le film

[3/5]

Seconde collaboration entre Michael Cimino et Mickey Rourke en tant que tête d’affiche, Desperate hours (1990) est un film mal aimé, souvent conspué par le public et la critique pour deux raisons simples. La première est qu’il s’agissait là d’un film de « commande », rompant clairement avec les ambitions habituelles de Cimino en termes de scénario et de mise en scène. La deuxième raison est que le film passait après L’année du dragon (1985), collaboration Cimino/Rourke généralement considérée comme grandiose.

Le temps contribuera cela dit certainement à réévaluer Desperate hours à la hausse un jour ou l’autre. Car si Desperate hours n’a certes pas l’ampleur de ses films précédents, qui tiennent pour beaucoup de la « fresque » où l’homme parvient grâce à son courage et à sa noblesse à laisser son empreinte dans l’Histoire avec un grand H, il faut tout de même admettre que le film constitue en l’état un divertissement tendu et efficace, replaçant quand il le peut l’homme au cœur de la nature et d’un monde beaucoup plus grand que lui, qui l’écrase, comme pour souligner l’aspect « anecdotique » des faits et gestes des petites frappes qu’il met en scène avec talent.

A ce titre, quelques scènes du film sont particulièrement magnifiques et remarquables : il s’agit surtout de celles quittant le cadre un peu étriqué du huis clos sanglant qui se tient dans la maison. Les différents personnages sont alors littéralement écrasés par les somptueux paysages sauvages du Colorado, qui remettent bien l’homme à sa place –insignifiante– au cœur de ces grands espaces majestueux. De fait, Desperate hours est un film certes un peu bancal, déséquilibré, mais également véritablement passionnant.

Passionnant en raison de l’ambivalence évoquée plus haut, mais également parce qu’il met en scène dans le rôle du « méchant » un personnage chevaleresque, aux valeurs rejetant fortement le mensonge et la trahison. Une ambiguïté qui fonctionne plutôt bien grâce au charme animal de Mickey Rourke qui en rajoute un peu dans le registre de la séduction en mode bad boy, toujours sur la corde entre l’attirance et le danger. D’un point de vue purement formel, et si l’on met de côté les scènes en extérieur où il retrouve le souffle de ses « grands » films, Cimino s’accommode globalement plutôt bien des contraintes liées à son huis clos, et livre un film intense jusque dans ses dernières minutes, que ses défauts rendent peut-être plus unique et attachant que le tout venant du polar de l’époque.

 

 

Le Blu-ray

[4/5]

Grâce soit rendue à Carlotta Films, éditeur touche à tout français qui nous permet de redécouvrir dans l’hexagone et sur galettes HD quelques classiques un peu oubliés. La copie de Desperate hours est de très bonne tenue, avec un grain cinéma respecté aux petits oignons, et des contrastes finement travaillés. La restauration a fait place nette des tâches, rayures et autres griffes disgracieuses, et propose une image relativement stable, avec néanmoins quelques fourmillements discrets sur certaines séquences. Côté son, l’éditeur nous propose la version originale et la VF d’origine en DTS-HD Master Audio 2.0 mono, sans souffle ni bruits parasites. Les dialogues sont parfaitement clairs, on appréciera la VF d’époque un brin surannée et les sous-titres ne souffrent d’aucun problème particulier.

Dans la section suppléments, on trouvera la traditionnelle bande-annonce, accompagnée d’une passionnante et très instructive présentation du film par Jean-Baptiste Thoret. Ce dernier reviendra sur le contexte de tournage du film ainsi que sur l’existence de séquences entières s’étant vu sucrées par la production sur le banc de montage, et dont plus personne n’ose espérer redécouvrir un jour.

 

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