Crazy day
États-Unis : 1978
Titre original : I wanna hold your hand
Réalisation : Robert Zemeckis
Scénario : Robert Zemeckis, Bob Gale
Acteurs : Nancy Allen, Bobby Di Cicco, Marc McClure
Éditeur : ESC Éditions
Durée : 1h39
Genre : Comédie
Date de sortie cinéma : 3 juillet 1985
Date de sortie DVD/BR : 29 mai 2018
Fans des Beatles, six adolescents du New Jersey partent pour New York où, non satisfaits d’assister au concert du groupe britannique, échafaudent les plans les plus dingues pour s’introduire dans leur hôtel, une authentique forteresse imprenable. Reste qu’approcher de près Paul McCartney, John Lennon, Ringo Starr et George Harrison nécessite bien plus d’efforts et de stratagèmes qu’ils ne l’imaginaient…
Le film
[3,5/5]
Si certains cinéastes parviennent, dès leur premier film, à livrer une œuvre aboutie et imparable, force est de constater que d’une façon générale, les jeunes réalisateurs livrent avec leur premier long-métrage ce qui apparaîtra avec le recul, au mieux, comme un brouillon de leur œuvre future, contenant à l’état embryonnaire les bases de leur filmographie à venir. Autrement dit : on ne peut être pas toujours au top – et cette assertion conviendra parfaitement à un premier comme à un dernier film, en passant bien sûr par le film du milieu et les intermédiaires.
Les débuts de Robert Zemeckis sont donc placés, aux côtés de Bob Gale, sous le signe de la comédie en mode mineur. Les deux scénaristes signent en effet entre 1978 et 1980, les scénarios de Crazy day et La grosse magouille, réalisés par Zemeckis, mais également de 1941, qu’il est de bon ton dans la critique contemporaine de qualifier de chef d’œuvre maudit et incompris, comme s’il fallait faire abstraction du fait qu’il soit pas drôle, très mal rythmé et écrit n’importe comment.
Crazy day est donc une comédie adolescente sur le mode burlesque, que l’on pourra aisément rapprocher des comédies populaires US de la fin des années 70 et des années 80 qui, dans leur grande majorité, n’ont jamais provoqué de réel engouement en France. On pense à des films tels que les premières comédies de Tom Hanks (Le palace en folie, Une baraque à tout casser…), aux différents « balls » (Meatballs, Screwballs, Oddballs…), ou à des films tels que Attention délires (écrit par Cameron Crowe), Les tronches ou même Porky’s. Bref, des comédies oubliées parce que pas inoubliables, qui laissent le champ libre au cabotinage de bandes de jeunes comédiens dont très peu réussiront à se faire un nom par la suite. Dans le cas de Crazy day, seule Nancy Allen réussira finalement à percer dans le monde impitoyable d’Hollywood.
Si mineur soit-il dans la filmographie de Robert Zemeckis, Crazy day demeure donc aujourd’hui une sympathique comédie vintage, très américaine, en mode slaspstick, poursuites pour de rire et portes qui claquent, qui sait faire preuve d’une belle énergie et nous permet, au détour de quelques plans, de retrouver quelques acteurs chers à notre cœur, tels que Dick Miller ou Claude Earl Jones.
Le Blu-ray
[4/5]
C’est à ESC Éditions que l’on doit aujourd’hui de (re)découvrir Crazy day en haute-définition, dans une belle édition Blu-ray. Et côté master, l’éditeur nous livre une galette soignée. L’apport HD se fait sentir, le grain d’origine est globalement préservé, les couleurs sont vives et les contrastes affirmés ; l’ensemble présente néanmoins des traces de réducteur de bruit ou DNR, réduisant clairement la précision du piqué. Du côté des enceintes, la VO mixée en DTS-HD Master Audio 5.1 est littéralement tonitruante et rend vraiment justice au film ; la VF ravira quant à elle les 11.468 français ayant découvert le film en salles dans les années 80, puisque l’éditeur a fait le choix d’aller repêcher la VF d’origine, proposée en DTS-HD Master Audio 2.0, avec son doublage à la mords-moi le Ringo Starr. On notera que le mixage des voix semble un peu trop bas sur la version française.
Côté suppléments, ESC Éditions nous propose de nous plonger dans deux entretiens revenant, en l’espace d’environ une heure, sur le film autant que sur la carrière de Robert Zemeckis. On commencera avec une présentation du film par Rémi Grelow (« Tata Yoyo, on m’a dit qu’il y a même un Grelow », nous disait la voix de la sagesse par l’intermédiaire de celle d’Annie Cordy), qui reviendra sur la production mouvementée du film et sur son accueil critique. Mais c’est surtout sur le passionnant entretien avec Rafik Djoumi que l’on s’attardera : ce dernier revient de façon fine et intéressante sur la collaboration entre Robert Zemeckis et Steven Spielberg au fil des années – les cinéphiles boiront littéralement ses paroles, et l’on regrettera amèrement que le journaliste ne signe pas d’avantage de bonus destinés aux éditions vidéo. On terminera avec la traditionnelle bande-annonce !