Test Blu-ray : Colonel Panics

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Colonel Panics

 
Australie, Japon : 2016
Titre original : –
Réalisation : Cho Jinseok
Scénario : Cho Jinseok
Acteurs : Yusuke Miyawaki, Satomi Hiraguri, Sasa Handa
Éditeur : Spectrum Films
Durée : 1h29
Genre : Science-Fiction, Horreur
Date de sortie DVD/BR : 19 juin 2018

 

 

Japon, de nos jours. Kaito est journaliste pour un magazine nationaliste. Sous ses airs d’employé modèle, il traque son ex, Kuniko, devenue auteur à succès et défoule ses pulsions avec Yumi, une prostituée. Nagisa, technicien travaillant dans le domaine de la réalité virtuelle, vit dans le futur. Il est chargé de neutraliser un virus qui brouille les frontières entre rêve et réalité. Les repères entre passé et futur vont alors s’estomper et le destin de ces deux hommes se croiser…

 

 

Le film

[4/5]

Dire que Colonel Panics est un film à la renommée confidentielle est un doux euphémisme : inédit dans la plupart des pays du monde, le film de Cho Jinseok ne compte à ce jour que dix notes sur le site de référence IMDb ! Mais ne dit-on pas que ce qui est rare est précieux ?

Coproduction entre l’Australie et le Japon, écrit et réalisé par un jeune cinéaste d’origine coréenne, Colonel Panics navigue entre les nationalités autant qu’entre les genres. En effet, le film bifurque volontiers et sans transition du techno-thriller de SF cyberpunk à la William Gibson au psycho-killer à la Schizophrenia, flirte de très près avec l’érotisme et le torture-porn, tout en proposant une vision on ne peut plus critique de la déshumanisation semblant être au centre de toute la société japonaise. Soufflant sans cesse le chaud et le froid pour le spectateur, Cho Jinseok impose bon gré mal gré un film vraiment unique et original, à la lisière des expérimentations formelles et narratives d’un Gaspar Noé, mais qui parvient sans problème à développer sa propre identité : celle d’un long-métrage qui ne laissera personne indifférent, d’une expérience troublante et parfois pénible, développant un malaise chez le spectateur dès ses premières images, qui ne le lâchera d’ailleurs pas jusque dans ses dernières minutes.

Volontairement abscons dans sa narration, Colonel Panics entretient le mystère concernant son intrigue, passe de la réalité à un monde virtuel et fantasmé, mélange volontiers le présent et l’avenir ; au final, il y a fort à parier pour que le film de Cho Jinseok appartienne à ce genre de film que soit on adore, soit on déteste. Dans tous les cas, on est obligé de reconnaitre que l’on est en présence d’une sacrée claque cinématographique, une expérience unique et, en raison de ses scènes extrêmement dures et violentes, définitivement à ne pas mettre entre toutes les mains !

 

 

Le Blu-ray

[5/5]

Côté Blu-ray, la galette éditée par Spectrum Films nous propose un transfert soigné en 1080p, au piqué précis et aux couleurs naturelles – pas de soucis non plus du côté des contrastes, bien gérés même durant les scènes les plus sombres. Côté son, Colonel Panics s’offre également une belle présentation sonore, avec un mixage encodé en DTS-HD Master Audio 2.0 (VO) : l’ambiance lourde du film, très riche en graves, est parfaitement respectée, et contribue au malaise diffus qui accompagne le spectateur durant tout le film. Du très beau travail côté image comme côté son.

Du côté des suppléments, l’éditeur nous propose une pléiade de bonus passionnants : on commencera avec un making of d’un peu plus de vingt minutes, principalement composé d’images des répétitions et du tournage de deux scènes (dont une est d’ailleurs absente du film). On poursuivra avec un entretien avec Cho Jinseok, dans lequel le cinéaste évoque ses influences (contre toute attente, il cite Le magicien d’Oz !) et revient sur la genèse de Colonel Panics, en appuyant notamment sur sa volonté de signer un récit de science-fiction comportant une réelle dimension sociale et politique. Mais ce n’est pas tout : en plus de la traditionnelle bande-annonce du film, on aura également l’occasion de se plonger les oreilles dans la bande originale du film, composée par Fabrice Viel, minimaliste mais accrocheuse. Enfin, on terminera avec deux courts-métrages expérimentaux, non narratifs et sans paroles : Oshima (2 minutes), hommage au cinéaste japonais Nagisa Oshima (à qui Colonel Panics est d’ailleurs dédié) et Tokyo x Hokkaido (5 minutes). Du beau travail éditorial pour une découverte cinématographique sans pareil : un grand bravo à Spectrum Films, qui nous propose de plus ce Blu-ray de Colonel Panics dans une édition au tirage limité à 1000 exemplaires.

 

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