Test Blu-ray : Calamity – Une enfance de Martha Jane Cannary

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Calamity – Une enfance de Martha Jane Cannary

France, Danemark : 2020
Titre original : –
Réalisation : Rémi Chayé
Scénario : Rémi Chayé, Sandra Tosello, Fabrice de Costil
Acteurs : Salomé Boulven, Alexandra Lamy, Jochen Hägele
Éditeur : Universal Pictures
Durée : 1h22
Genre : Animation, Western
Date de sortie cinéma : 14 octobre 2020
Date de sortie DVD/BR : 7 avril 2021

1863, États-Unis d’Amérique. Dans un convoi qui progresse vers l’Ouest avec l’espoir d’une vie meilleure, le père de Martha Jane se blesse. C’est elle qui doit conduire le chariot familial et soigner les chevaux. L’apprentissage est rude et pourtant Martha Jane ne s’est jamais sentie aussi libre. Et comme c’est plus pratique pour faire du cheval, elle n’hésite pas à passer un pantalon. C’est l’audace de trop pour Abraham, le chef du convoi. Accusée de vol, Martha est obligée de fuir. Habillée en garçon, à la recherche des preuves de son innocence, elle découvre un monde en construction où sa personnalité unique va s’affirmer. Une aventure pleine de dangers et riche en rencontres qui, étape par étape, révélera la mythique Calamity Jane…

Le film

[4/5]

Far West, fantasmes et réalité

Principalement connu en France par sa représentation dans les bandes dessinées Lucky Luke de Morris et Goscinny, le personnage de « Calamity Jane » est à l’origine une personnalité bien réelle, ayant connu la notoriété de son vivant par sa participation à la conquête de l’Ouest et grâce à son rôle durant des guerres indiennes.

Avec Calamity – Une enfance de Martha Jane Cannary, Rémi Chayé semble aujourd’hui bien déterminé à faire oublier au spectateur le personnage issu des cases de Lucky Luke. Si son pari s’avère amplement réussi, le cinéaste ne choisit pas pour autant la voie la plus simple, puisqu’il opte lui aussi avec ce brillant film d’animation pour un récit imaginé de toutes pièces par les auteurs, et non d’une biographie de l’enfance de la « vraie » Calamity Jane.

Assurant sans fausse modestie les postes de réalisateur, co-scénariste et de directeur artistique, Rémi Chayé imagine donc les aventures pré-adolescentes de la future Calamity Jane, ainsi que la découverte de ses talents singuliers et généralement plutôt attribués aux hommes. Le récit d’une jeune femme brisant les codes de genres : voilà qui est tout à fait dans l’air du temps, mais qui correspond assez peu avec la réalité de la vie dans l’Ouest en 1863.

Cependant, la réussite artistique de Calamity – Une enfance de Martha Jane Cannary est finalement tellement éclatante qu’on ne tiendra pas rigueur au cinéaste concernant les libertés qu’il choisit de prendre avec la réalité historique…

Une patine visuelle éblouissante

Globalement conçu pour un public très familial, Calamity – Une enfance de Martha Jane Cannary restera donc très éloigné de la rudesse et de la violence de l’Ouest sauvage, nous donnant à voir une vision du Far West héritée du dessin animé et de la bande dessinée d’aventures. Pour autant, le film n’en demeure pas moins une véritable claque visuelle, qui parvient à imposer, en l’espace de quelques secondes seulement, sa patte visuelle forte qui ne faiblira jamais tout au long du métrage, et qui s’impose comme l’un de ses points forts les plus spectaculaires.

Avec ses couleurs vives éclatantes, Rémi Chayé opte pour un style à la croisée des chemins entre le mouvement nabi (fin du XIXe siècle / début du XXe siècle) et le fauvisme (début XXe). Autant dire donc que les couleurs pètent de partout, ce qui implique forcément une relation particulière à la lumière et à la représentation de l’espace – le pari était risqué dans le sens où le western est traditionnellement synonyme de liberté et de « grands espaces ». Les couleurs prédominantes sont le jaune et le bleu ; formellement, Chayé a l’habileté de souvent placer ses personnages au cœur de plans éloignés, les faisant apparaître tout petits dans de vastes paysages, et sous un ciel bleu prépondérant, extrêmement lumineux.

Doté d’un sens du cadre et de l’image absolument renversant, le cinéaste parvient sans peine à faire de Calamity – Une enfance de Martha Jane Cannary une expérience visuelle aussi singulière que d’une beauté saisissante, fracassante.

Calamity, la légende

Si elle fut souvent utilisée en tant que personnage secondaire dans de nombreux westerns, Calamity Jane obtient peut-être bien avec Calamity – Une enfance de Martha Jane Cannary le premier film lui étant intégralement consacré. Le fait d’opter pour une représentation imaginaire de son enfance tend à faire penser à une certaine timidité – ou un manque d’ambition – de la part de ses auteurs, mais force est d’admettre également que c’est également dans les fantasmes qu’elles suscitent que l’on reconnaît les véritables légendes.

Ainsi, Rémi Chayé ne trahit pas non plus réellement l’image que l’on peut se faire de Calamity Jane dans l’inconscient collectif, et met au centre de son récit un personnage fort et déterminé à trouver « sa » liberté, même si celle-ci va à l’encontre de toutes les conventions. Comme on l’a déjà dit, il s’agit là de thématiques propres à l’air du temps, qui devraient par ailleurs capter l’intérêt des enfants et laissent finalement tout le loisir à l’esthétique flamboyante du film de s’exprimer, prenant d’ailleurs parfois le pas sur l’histoire en elle-même.

Le Blu-ray

[4,5/5]

Le Blu-ray de Calamity – Une enfance de Martha Jane Cannary édité par Universal Pictures nous permet comme d’habitude de découvrir ou redécouvrir le film d’animation de Rémi Chayé dans les meilleures conditions possibles. L’image est de toute beauté, les couleurs éclatantes et le niveau de définition ainsi que le piqué ne baissent jamais, nous proposant un confort de visionnage vraiment optimal. Les scènes nocturnes ou en basse lumière ne souffrent d’aucune baisse de définition. Côté son, la version française, notamment doublée par Alexandra Lamy, nous arrive encodée en DTS-HD Master Audio 5.1 et s’avère littéralement tonitruante, pleine d’emphase dans ses effets acoustiques. La spatialisation est pour le moins efficace, fine et spectaculaire, offrant un relief sonore remarquable au film ainsi qu’à la musique de Florencia Di Concilio. On notera également qu’Universal n’oublie pas les cinéphiles qui visionnent leurs films à domicile sans utiliser de Home Cinema, puisque l’éditeur nous propose également un mixage DTS-HD Master Audio 2.0 plus cohérent si vous visionnez Calamity sur un « simple » téléviseur.

Dans la section suppléments, l’éditeur nous propose de découvrir un large panel de bonus qui reviendront en long, en large et en travers sur la production du film. On commencera donc avec « 5 femmes pour Calamity » (42 minutes), table ronde animée par la journaliste Caroline Vié allant à la rencontre de cinq femmes ayant travaillé sur le film : Claire Lacombe, productrice, Fanou Lefebvre, 1ère assistante réalisatrice, Sandra Tosello, co-scénariste, Florencia Di Concilio, compositrice de la bande originale, et Sabine Itier, qui supervisait la 3D du film. Chacune y reviendra sur son rôle et son implication au cœur du film, dans une ambiance détendue et très intéressante. On continuera ensuite avec une petite série de featurettes, dédiées à la genèse du projet (3 minutes), aux couleurs du film (2 minutes) ainsi qu’au processus de doublage (7 minutes).

Mais ce n’est pas tout : Universal nous propose également de découvrir une version « longue » de la scène de l’histoire racontée par Calamity aux indiens (1 minute) ainsi qu’un sujet dédié aux différentes étapes de la fabrication du film, que l’on verra naître couche après couche (« Work in progress », 9 minutes). Enfin, on terminera avec la possibilité d’écouter plusieurs morceaux de la bande originale composée par Florencia Di Concilio, et de chanter le titre « Je m’appelle Calamity » en version karaoké.

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