Test Blu-ray 4K Ultra HD : Deepwater

0
2387

Deepwater

États-Unis : 2016
Titre original : Deepwater Horizon
Réalisation : Peter Berg
Scénario : Matthew Michael Carnahan, Matthew Sand
Acteurs : Mark Wahlberg, Kurt Russell, John Malkovich
Éditeur : M6 Vidéo
Durée : 1h47
Genre : Film Catastrophe, Thriller
Date de sortie cinéma : 12 octobre 2016
Date de sortie BR4K : 27 juillet 2022

D’après l’incroyable histoire vraie de la plus grande catastrophe pétrolière de l’histoire. La plateforme Deepwater Horizon tourne non-stop pour tirer profit des 800 millions de litres de pétrole présents dans les profondeurs du golfe du Mexique. Mike Williams, électricien sur la plateforme et père de famille, connaît les risques de son métier mais fait confiance au professionnalisme de son patron Jimmy Harrell. En revanche, tous se méfient de la société locataire de la plateforme dirigée par Donald Vidrine, qui ne pense qu’à son bénéfice. Lorsque cette société décide contre l’avis des techniciens de la déplacer trop rapidement, ils sont loin de se douter que les 5 millions de barils sous leurs pieds sont prêts à exploser… Le seul courage de Mike et ses collègues suffira-t-il à limiter les dégâts et sauver ce qui peut encore l’être ?

Le film

[4/5]

Dans le petit monde du film catastrophe tout comme sur votre police d’assurance, il convient de différencier ce qu’on appelle les « catastrophes naturelles » (le tsunami de The Impossible, le volcan du Pic de Dante, les tornades de Twister, le tremblement de terre de San Andreas, la tempête d’En pleine tempête…) et les catastrophes causées par l’homme, autrement dit celles que l’on aurait pu – et du – éviter. La Tour infernale est probablement l’un des meilleurs exemples de ce genre de catastrophes ayant pour origine une série de fautes humaines, puisque le film mettait en cause une poignée d’entrepreneurs corrompus qui avaient négligé les règles élémentaires de sécurité et créé par négligence la situation dans laquelle se retrouvaient Steve McQueen et Paul Newman. Toute l’ambition de Deepwater se situe la façon dont Peter Berg et son équipe tentent de reconstituer et de comprendre l’effroyable chaîne d’événements ayant entraîné la mort de onze personnes en 2010 sur la plateforme pétrolière Deepwater Horizon, qui a par ailleurs causé la plus grande marée noire ne s’étant jamais produite dans les eaux américaines. De fait, il ne nous viendrait pas à l’idée, comme certains de nos confrères au moment de la sortie du film, de reprocher aux auteurs de Deepwater d’avoir voulu privilégier une approche lente et documentée du drame s’étant joué dans les heures qui précédèrent la catastrophe. Le fait que Peter Berg choisisse de tenter de permettre au public d’identifier certains des lieux et/ou des technologies ayant eu leur importance est louable, et ce même si le néophyte ne comprendra certainement pas grand-chose aux multiples détails techniques qui nous sont présentés durant la première partie du film.

D’ailleurs, il semble que le scénario de Matthew Michael Carnahan et Matthew Sand tente, durant la première heure, tout autant de mettre en évidence les erreurs humaines ayant été commises le jour de la catastrophe que de mettre en place au cœur de Deepwater un véritable drame humain. Ce dernier est probablement romancé, assaisonné à la sauce Hollywoodienne dirons-nous, mais apparait tout au long du film comme assez réaliste. Le récit est ainsi peuplé de personnages que l’on apprend peu à peu à connaître, et qui contribuent à faire monter une tension « sociale » assez forte, avec une petite idée de lutte des classes et de défiance vis-à-vis du « Grand Capital ». La toute-puissance du Grand Capital est évidemment représentée ici par les pontes de chez BP, qui mettent au-dessus de toute autre considération les enjeux économiques de la multinationale, chaque jour de retard dans le forage des nappes de pétrole représentant sans doute un manque à gagner de plusieurs centaines de milliers de dollars. A ce titre, Deepwater recourt parfois à une représentation presque caricaturale de ceux qui se voient désignés comme les « méchants » de l’histoire, au premier rang desquels on trouvera Donald Vidrine, responsable des puits BP, interprété par John Malkovich.

Si l’on met de côté cette propension à vouloir désigner un « coupable » plutôt que de pointer du doigt tout un système, certains éléments narratifs de Deepwater nous apparaissent comme tout particulièrement habiles, à l’image de cette catastrophe « prémonitoire » au début du film, qui survient alors que la fille du personnage principal Mike (Mark Wahlberg) simule un forage sur sa table de cuisine avec une cannette de Coca. Il s’agit ici de détails purement Hollywoodiens, destinés à ajouter au film de Peter Berg une dimension humaine, mais que les scénaristes ainsi que le réalisateur Peter Berg parviennent à maintenir en équilibre avec les éléments factuels, ce qui permet finalement à Deepwater de ne jamais réellement sombrer dans le film « popcorn » ou le simple divertissement. C’est ainsi grâce aux efforts déployés par l’équipe du film afin de conserver un pied fortement ancré dans le réel que la montée d’adrénaline qui caractérise la deuxième partie du film nous apparait comme si puissante et immersive, alors que l’enfer commence à se déchaîner autour de notre petit groupe de personnages. À ce moment-là, bien entendu, Deepwater tend à basculer dans le déroulement traditionnel du film catastrophe, une explosion en chassant une autre, emportant parfois un personnage dans son sillage, alors que d’autres fuient lâchement ou mettent leur énergie dans un dernier effort héroïque. Mais le fait est que le réalisateur Peter Berg maitrise le spectacle, et fait avancer les choses à un rythme effréné, en utilisant de manière efficace les craintes sourdes et la tension palpable s’étant installées du côté du spectateur tout au long de la première partie du film.

Raz-de-marée de 4K chez M6 Vidéo

Petit à petit, le format 4K fait son nid : même si on est encore loin de parler d’explosion du marché, à la fin de la saison estivale, la France aura tranquillement dépassé les 1100 titres disponibles en Ultra Haute-Définition, ce qui est plutôt encourageant. Au fur et à mesure, les « gros » films de catalogue commencent donc à apparaître sur nos écrans en 2160p, et à ce titre, M6 Vidéo fait particulièrement fort avec une nouvelle salve 4K composée de rien de moins que 10 titres au format Blu-ray 4K Ultra HD.

Le 27 juillet 2022, M6 Vidéo nous proposera donc de redécouvrir 10 grands classiques de son catalogue en Ultra Haute-Définition : il s’agit des films Iron Man (Jon Favreau, 2008), L’incroyable Hulk (Louis Leterrier, 2008), Démineurs (Kathryn Bigelow, 2008), RED (Robert Schwentke, 2010), Looper (Rian Johnson, 2012), Du sang et des larmes (Peter Berg, 2013), Insaisissables (Louis Leterrier, 2013), Le Dernier chasseur de sorcières (Breck Eisner, 2015), Point Break (Ericson Core, 2015) et Deepwater (Peter Berg, 2016). Dix films, dix blockbusters, faisant définitivement partie des « best-sellers » de chez M6 Vidéo, qui bénéficient ici d’un ravalement de façade groupé.

On ignore ce qui a poussé l’éditeur à se précipiter d’un coup et de nous lâcher une telle salve de titres restaurés 4K, surtout pour des films dont les sorties remontent à quelques années maintenant. On soupçonne cependant que SND et M6 Vidéo vont probablement d’ici peu perdre les droits de quelques-uns de ces films, et que s’ils désiraient avoir l’opportunité d’exploiter encore un peu leur filon, c’était le moment ou jamais. Ainsi, et pour ne citer que les plus évidents du lot, on ne serait probablement pas étonnés de voir ressortir Iron Man et L’incroyable Hulk au format Blu-ray 4K Ultra HD dans un avenir proche, peut-être même déjà courant 2023, dans des éditions estampillées Disney / Marvel et reprenant la charte graphique des autres films déjà sortis jusqu’ici.

Le Blu-ray 4K Ultra HD

Commentaire technique général

[4/5]

Pour autant, en ce qui concerne les titres que l’on a pu avoir entre les mains au format Blu-ray 4K Ultra HD (curieusement, justement, les deux Marvel manquent toujours à l’appel…), M6 Vidéo n’a pas bâclé le travail : les masters dont l’éditeur dispose sont récents, et la précision / la finesse de la Ultra Haute-Définition sur l’ensemble de cette nouvelle vague est littéralement excellente.

Dans tous les cas, les films sont proposés dans de sublimes transferts 2160p, et il va sans dire que si les Blu-ray de la plupart de ces blockbusters étaient déjà excellents, on notera toujours une amélioration sensible du piqué et du niveau de détail, le tout allié à des contrastes améliorés et des couleurs explosives que l’on pourra attribuer, au moins en partie, à l’apport de la technologie HDR. Les noirs sont d’ailleurs souvent tellement tranchants que certains pourront trouver que ces nouveaux transferts 4K tendent à assombrir l’image. C’est une erreur. Cependant, la définition des ombres et des lumières est très nettement améliorée, et ressort de façon encore plus flagrante qu’auparavant, surtout sur les films bénéficiant de partis pris esthétiques forts (et il y en a quelques-uns dans le lot).

Néanmoins, dans l’ensemble, les dégradés dans les tons sombres sont plus subtilement mélangés et offrent de meilleurs détails dans les textures ainsi que sur certains des effets spéciaux – la 4K ne fait pas de pitié à ce niveau-là et certains films en prennent clairement plein la gueule, avec des effets encore plus visibles et encore plus ridicules qu’à l’époque. En ce qui concerne les séquences les plus lumineuses, les détails ressortent avec une netteté et une clarté absolument excellentes, sur la plupart des films de cette vague. Les visages et les gros plans sont proposés avec une précision extrême, tandis que les tissus et les accessoires présentent des niveaux de détail parfois infimes. On n’a remarqué ni banding ni contrastes trop poussés dans leurs retranchements (même si Point Break frôle parfois le carton jaune). Sur certains films, on remarquera de petites baisses de régime au niveau des couleurs, avec des passages durant lesquels les noirs ont tendance à se confondre.

Côté son, tous les films sont proposés en DTS-HD Master Audio 5.1 en VF et VO, avec dans certains cas une version originale disposant d’un mixage Dolby Atmos (avec un « core » en Dolby TrueHD 7.1). Dans tous les cas, et étant la sélection de blockbusters qui pètent de partout, tout le temps et dans tous les coins que nous a faite M6 Vidéo ce mois-ci, honnêtement, vous aurez droit à du grand spectacle acoustique quel que soit le film que vous choisissiez dans le lot.

Du côté des suppléments, pas de suppléments sur les galettes 4K, mais on retrouvera l’intégralité des bonus sur les versions Blu-ray du film, également disponibles dans les boîtiers puisque toutes ces éditions sont des Combos Blu-ray 4K Ultra HD + Blu-ray.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici