Les Vieux chats
USA, Chili : 2010
Titre original : Old Cats
Réalisateur : Sebastián Silva, Pedro Peirano
Scénario : Pedro Peirano
Acteurs : Belgica Castro, Claudia Celedón, Catalina Saavedra
Distribution : Memento Films Distribution
Durée : 1h28
Genre : Drame
Date de sortie : 25 avril 2012
Globale : [rating:2.5][five-star-rating]
La dérive d’une octogénaire confrontée à une fille abusive, dans le huis clos d’un appartement bourgeois, à Santiago du Chili.
Synopsis : Une journée particulière dans la vie d’Isadora, octogénaire des quartiers chics de Santiago du Chili : sa fille Rosario a l’intention de se refaire une santé financière en la contraignant à vendre l’appartement familial…
Un dialogue avec un interlocuteur absent, imaginé par une dame ridée, d’un calme inquiétant. Elle laisse l’eau du robinet couler à flot, déborder de l’évier et inonder la salle de bain. Dans le miroir, un coup d’œil insouciant sur ce déluge se transforme vite en un regard surpris, terrifié, perdu. Isidora perd régulièrement le contact avec la réalité et nous transporte dans un univers onirique, étrange et mystérieux. Voilà comment Sebastián Silva et Pedro Peirano présentent le personnage principal des Vieux Chats.
Ce film chilien conte le face à face entre une mère, égarée par sa maladie et une fille cocaïnomane, dans le huis clos d’un appartement de Santiago.
Guerre froide entre mère et fille
L’atmosphère est tendue entre ces deux femmes, totalement opposées. Une mère lente, calme, influençable, face à une fille impulsive, autoritaire et manipulatrice. La relation fait des étincelles, aussitôt étouffées pour nier le problème familial. La guerre froide commence lorsque Rosario, sa fille, débarque bruyamment dans l’appartement silencieux, territoire tranquille d’Isidora et de ses vieux chats. Précis, le jeu des acteurs traduit cette ambiance conflictuelle.
Pas de furieuses disputes dans ce décor surchargé de bibelots, juste une tension continue, fondée sur les non-dits, exprimée par des gestes, des silences, des petites piques qui s’échappent dans certaines répliques. Emprisonnée dans l’appartement du huitième étage privé d’ascenseur, Isidora ne peut échapper à sa fille volcanique qui lui reproche son manque d’affection et de confiance maternelles.
Instants de folie, instants de poésie
Les seules évasions d’Isidora, perdue dans la réalité et désemparée par Rosario, sont ses absences, effet probable d’une maladie d’Alzheimer. Pourtant, ces moments d’égarement ne font que renforcer sa perte de repères. Ces dérapages emportent le spectateur dans un univers étrange et donnent une touche de magie et d’onirisme au film. Ces scènes hors du temps et de la réalité baignent dans un fond sonore cotonneux. Les mystères des temps de défaillance d’Isidora suscitent une agréable fascination : à qui parle-t-elle ? Et pourquoi cette attirance récurrente pour l’eau ?
Résumé
[vimeo]http://vimeo.com/32282216[/vimeo]
Mathilde Pichot, M2 Info Com Nantes
Page Partenaires de Preview : http://www.3continents.info/partenaires/
Retrouvez les autres articles du jour sur Preview : http://www.3continents.info/