Les sorties du 7 mars 2018

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C’est la fin des vacances, soit, et du coup les films à l’affiche en ce début du mois de mars ne se distinguent guère par leur potentiel commercial ! Mais de là à nous proposer une sélection qui sent amèrement les fonds de tiroir, les distributeurs ne se sont décidément pas dépassés en ingéniosité en ce mercredi. Il y a en effet de quoi vous dégoûter carrément du cinéma parmi cette petite vingtaine de films, dont les très rares pépites ne sont pas non plus en mesure de restaurer notre foi en un art qui peut pourtant encore se montrer si vigoureux et inventif. C’est un sauveur improbable qui vient à notre rescousse de cinéphile blasé sous forme d’un cinéma italien doublement dans l’air du temps, à travers le drame de réfugiés vu à travers le prisme de tractations politiques nihilistes dans L’Ordre des choses de Andrea Segre, ainsi que dans le coup de cœur de notre confrère Jean-Jacques Il figlio Manuel de Dario Albertini, qui nous paraît être une variation autour du thème d’une jeunesse délinquante en quête de rédemption, plus crue que ne l’a été le récent La Prière de Cédric Kahn.


Sans qu’il n’y ait de quoi crier au miracle, il existe de même quelques autres propositions de cinéma pas sans mérite dans le programme hebdomadaire, à l’image du film d’horreur à la française La Nuit a dévoré le monde de Dominique Rocher, de la comédie sentimentale Les Étoiles restantes de Loïc Paillard, de l’hommage au pire film du siècle par James Franco dans son The Disaster Artist – pas sans surprise la seule production américaine à oser sortir en ce moment de l’année qui a tout d’une décharge, en attendant la prochaine période des vacances – ainsi que du documentaire sur la misère existentielle des jeunes dans une Algérie meurtrie par une guerre larvée dans Atlal de Djamel Kerkar.


Enfin, c’est quasiment l’hécatombe des monstres sacrés ce mercredi, qui aurait pu voir un coup double mémorable de la sublime Isabelle Huppert, mais qui nous confronte plutôt à deux de ses films récents les moins aboutis : une énième variation des thèmes chers au réalisateur Hong Sang-soo dans La Caméra de Claire et surtout le très mal aimé Eva de Benoît Jacquot, qui n’avait aucunement ravivé le prestige du cinéma français lors de sa présentation en compétition au dernier Festival de Berlin. La légende d’une autre génération n’a pas non plus trop de quoi se réjouir, puisque les frasques de Pierre Richard en voisine travestie dans Mme Mills Une voisine si parfaite de Sophie Marceau ne feront plus trop rire le public d’aujourd’hui, espérons-le. Puis, le distingué Colin Firth en marin improvisé dans Le Jour de mon retour de James Marsh sent, lui aussi, l’erreur de casting difficile à pardonner.


Atlal de Djamel Kerkar (Algérie, Documentaire, 1h51)

La Caméra de Claire de Hong Sang-soo (Corée du Sud, Drame, 1h09, distribué sur 44 copies) avec Isabelle Huppert, Kim Min-hee et Shahira Fahmy

De l’amour sous la haine ? de Patrick J. Exenat (France, Drame, 1h29) avec Patrick J. Exenat, Laure Azan et Rachel Exenat

The Disaster Artist de James Franco (États-Unis, Biographie filmique, 1h43, distribué sur 63 copies) avec James Franco, Dave Franco et Seth Rogen (critique)

Les Étoiles restantes de Loïc Paillard (France, Comédie dramatique, 1h20) avec Benoît Chauvin, Camille Claris et Jean Fornerod

Eva de Benoît Jacquot (France, Thriller, 1h40) avec Isabelle Huppert, Gaspard Ulliel et Julia Roy

Il figlio Manuel de Dario Albertini (Italie, Drame, 1h37, distribué sur 41 copies) avec Andrea Lattanzi, Francesca Antonelli et Alessandro Di Carlo (critique)

Hair de Mahmoud Ghaffari (Iran, Drame, 1h18) avec Shabnam Akhlaghi, Zahra Bakhtiyari et Shirin Akhlaghi

Le Jour de mon retour de James Marsh (Royaume-Uni, Drame, 1h42, distribué sur 152 copies) avec Colin Firth, Rachel Weisz et David Thewlis

Mme Mills Une voisine si parfaite de Sophie Marceau (France, Comédie, 1h28, distribué sur 138 copies) avec Pierre Richard, Sophie Marceau et Alexandre Nguyen

La Nuit a dévoré le monde de Dominique Rocher (France, Horreur, 1h34, distribué sur 38 copies) avec Anders Danielsen Lie, Golshifteh Farahani et Denis Lavant

L’Ordre des choses de Andrea Segre (Italie, Drame, 1h55, distribué sur 50 copies) avec Paolo Pierobon, Valentina Carnelutti et Giuseppe Battistioni

Le Secret des Marrowbone de Sergio G. Sanchez (Espagne, Fantastique, 1h51, distribué sur 219 copies) avec George Mackay, Anya Taylor Joy et Charlie Heaton

Signer de Nurith Aviv (France, Documentaire, 1h00, distribué sur 1 copie)

Tesnota Une vie à l’étroit de Kantemir Balagov (Hongrie, Drame, 1h58) avec Atrem Cipin, Olga Dragunova et Veniamin Kac (critique)

Vénus Obscura de Christophe Karabache (France, Drame, 1h42) avec Cédrick Spinassou, Zalfa Seurat et Loredana Flori

Reprise

La Dénonciation (1961) de Jacques Doniol-Valcroze (France, Drame psychologique, 1h46) avec Maurice Ronet, Françoise Brion et Nicole Berger

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