Les sorties du 2 février 2022

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Petite Solange © 2021 Aurora Films / Haut et court Tous droits réservés

Alors que les vacances d’hiver approchent à grands pas, l’offre de cinéma s’étoffe petit à petit. Fidèles à notre habitude de ne pas nécessairement vous conseiller des films de toute façon capables de trouver leur public, nous vous invitons cette semaine à plutôt chercher (un peu) en dehors des sentiers battus. Ainsi, ce sont trois films aux genres diamétralement opposés qui nous donnent envie dès aujourd’hui de nous faire une petite séance de cinéma : un documentaire, un film d’animation et un film de fiction.

Le premier, H6 de Ye Ye évoque avec beaucoup d’adresse et de tendresse un sujet dont on devrait pourtant être gavé au bout de deux ans de pandémie. Pourtant, cette immersion dans un grand hôpital de Shanghai vous permettra de voir le monde médical et la Chine différemment. Parmi les trois films d’animation au titre commençant par la lettre V cette semaine, Les Voisins de mes voisins sont mes voisins de Anne-Laure Daffis et Léo Marchand fait très librement bande à part avec son mélange de styles volontairement sauvage et son histoire d’immeuble loufoque. Enfin, le choc du divorce des parents subi en pleine adolescence par le personnage principal de Petite Solange de Axelle Ropert devrait s’avérer plutôt salutaire, au moins en termes cinématographiques.

Les Jeunes amants © 2021 Agat Films – Ex Nihilo / Karé Productions / France 2 Cinéma / Artémis Productions /
Diaphana Distribution Tous droits réservés

Il y a certes une autre demi-douzaine de films à l’affiche dès ce mercredi qui nous font de l’œil. Toutefois, permettez-nous de ne pas être entièrement conquis par les propositions énoncées par des réalisateurs aussi avisés et généralement appréciés que Laurent Cantet et Sean Baker – le manque d’enthousiasme de notre cher Jean-Jacques à leur égard nous a tout de même un peu refroidis –, que Hong Sang-soo et Philippe Lacheau. (Oui, certes, ces deux-là n’ont strictement rien en commun, si ce n’est une abondante fidélité à la fois de leur public et du type d’univers qu’ils affectionnent, intimiste / nombriliste pour le premier et enfantin / crétin pour le deuxième.)

Ce qui nous laisse, par voie d’élimination, avec trois films peut-être dignes d’intérêt. Heureusement, Les Jeunes amants de Carine Tardieu ne prétend pas d’être une version française tardive de Harold et Maude de Hal Ashby. Et il faut bien admettre que le couple atypique formé par Fanny Ardant et Melvil Poupaud nous intrigue. Néanmoins, si vous êtes en quête de prouesses formelles et si vous avez au moins quatre heures à votre disposition, mieux vaut sans doute se tourner vers le diptyque fleuve de Joanna Hogg The Souvenir. Enfin, comment résister au volontarisme exacerbé, à l’œuvre dans le film d’animation Vaillante de Laurent Zeitoun et Theodore Ty sur une jeune fille, qui rêve de devenir pompier, malgré le fait que cette profession soit jugée inaccessible aux femmes au début des années 1930 aux États-Unis ?

J’ai le droit de vivre © 1937 Walter Wanger Productions / United Artists / Swashbuckler Films Tous droits réservés

Le programme des ressorties est très léger cette semaine, mais, comme presque toujours, de qualité. Il fait une fois de plus la part belle à des réalisateurs déjà remis à l’honneur ces derniers mois, voire ces dernières années. Car rien que depuis la réouverture des salles après le deuxième confinement, pas moins de cinq films de l’immense Fritz Lang avaient eu une énième chance sur grand écran. Comme ceux-là, J’ai le droit de vivre appartient à la période américaine du réalisateur autrichien. Or, à ses films de genre ultérieurs, il manque cette férocité presque anti-américaine envers le pays d’accueil de Lang, qui signait avec ce conte sur la justice perfectible son deuxième film hollywoodien.

Quant à l’Italien Marco Ferreri, il est en plein mouvement de redécouverte, grâce au travail exemplaire de Tamasa Distribution et, accessoirement, à la rétrospective en cours en ce moment à la Cinémathèque Française. Après, Dillinger est mort n’est peut-être pas le film le plus accessible du réalisateur, quoique parfaitement représentatif d’un certain courant iconoclaste, en vogue dans le sillage de l’état d’esprit de mai ’68.


Arthur Rambo de Laurent Cantet (France, Drame, 1h27, distribué sur 150 copies) avec Rabah Naït Oufella, Antoine Reinartz et Aleksandra Yermak (critique)

H6 de Ye Ye (Chine, Documentaire, 1h54)

Introduction de Hong Sang-soo (Corée du Sud, Drame, 1h06) avec Shin Seok-ho, Park Mi-so et Kim Young-ho

Jean Dupuy Ypudu de Gilles Coudert (France, Documentaire, 0h52)

Les Jeunes amants de Carine Tardieu (France, Comédie romantique, 1h52, distribué sur 296 copies) avec Fanny Ardant, Melvil Poupaud et Cécile De France

Petite Solange de Axelle Ropert (France, Comédie, 1h25, distribué sur 57 copies) avec Léa Drucker, Jade Springer et Philippe Katerine

Red Rocket de Sean Baker (États-Unis, Drame, 2h08, distribué sur 75 copies) avec Simon Rex, Suzanna Son et Bree Elrod (critique)

The Souvenir Part I et Part II de Joanna Hogg (Royaume-Uni, Drame, 1h59 et 1h46) avec Honor Swinton Byrne, Tom Burke et Tilda Swinton

Super-héros malgré lui de Philippe Lacheau (France, Comédie, 1h22, distribué sur 688 copies) avec Philippe Lacheau, Julien Arruti et Tarek Boudali

Vaillante de Laurent Zeitoun et Theodore Ty (France, Animation, 1h33, distribué sur 640 copies)

Vanille de Guillaume Lorin (France, Animation, 0h43)

Les Voisins de mes voisins sont mes voisins de Anne-Laure Daffis et Léo Marchand (France, Animation, 1h33, distribué sur 50 copies)

Reprises

Dillinger est mort (1968) de Marco Ferreri (Italie, Drame, 1h30) avec Michel Piccoli, Anita Pallenberg et Annie Girardot

J’ai le droit de vivre (1937) de Fritz Lang (États-Unis, Drame, 1h26, distribué sur 1 copie) avec Sylvia Sidney, Henry Fonda et Barton MacLane

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