Décousu et sans intérêt, cet avant dernier épisode de Downton Abbey déçoit. Le sursaut de qualité de la semaine dernière était donc simplement fortuit. Dommage.
Mr Bates est enfin libéré de prison et c’est une nouvelle vie qui commence pour lui et Anna. Thomas voit ce retour d’un bien mauvais œil puisqu’il est vite remplacé par l’ancien prisonnier comme valet de Robert. Celui-ci en outre à maille à partir avec Matthew qui s’entête à vouloir moderniser Downton afin d’éviter sa faillite future. En acceptant la proposition de contribuer régulièrement à un journal, Edith retrouve un peu de baume au cœur et de sens à sa vie. Enfin, Matthew et Mary se posent des questions quant à leur difficulté de concevoir un enfant et la fille de Branson et de Sybil se fait baptiser dans la religion catholique contre le gré de Robert.
Après le regain de qualité de la semaine dernière, nous attentions bien plus de ce chapitre. Mais il semblerait que Downton Abbey soit retombée dans les mauvaises habitudes de cette 3e saison où l’ennui se dispute les maladresses scénaristiques. Et il est bien dommage que ces défauts soient devenus l’apanage de la série qui a passionné des millions de personnes à travers le monde.
On ne sait par où commencer tant les intrigues sont caricaturales et sans grand intérêt. Peut-être par le frère de Branson, personnage grossier à l’excès ayant un fort penchant pour la bière, posé là pour simplement entériner l’idée qui se profilait en filigrane depuis plusieurs épisodes : Branson doit rester à Downton pour aider Matthew dans son projet de modernisation du château.
Ou l’entêtement de Robert à ne pas vouloir que sa fille n’écrive dans un journal, à s’opposer coûte que coûte à la vision de Matthew ou à baptiser sa petite fille dans la tradition catholique. Autant de contestations qui font du personnage interprété par Hugh Bonneville un être borné et agaçant aux antipodes du père compréhensif et juste que l’on a connu lors des années précédentes – notamment lors de la débâcle entre Mary et Mr Pamuk (Theo James) qui semble être pour l’époque une humiliation bien plus importante que de voir sa fille écrire dans un journal.
Enfin l’intrigue la plus juteuse de l’épisode – Thomas, amoureux du nouveau valet James (Ed Speleers, Eragon), s’immisce dans la chambre de celui-ci pour laisser libre cours à ses sentiments jusqu’au moment où il est surpris par un autre membre du personnel – est, elle aussi, complètement ratée et ô surprise à cause de la prestation de Rob James-Collier. Si l’acteur excelle dans la retenue et le machiavélisme, l’émotion ne semble pas être son fort. Décidément Downton Abbey n’est vraiment plus ce qu’elle était !
Je ne suis vraiment pas d’accord quant à l’avis sur Rob James Collier, qui a démontré tout au long de cette série un travail d’acteur remarquable.
Il fait passer à merveille toute la complexité du personnage, entre froideur et comportement vicieux, emotion retenue et sensibilité à fleur de peau. Il ne se permet pas d’élan émotif ridicule car Thomas réprime constamment ce qu’il est mais on sent bien tout son désarroi et sa confusion dans la scène de la chambre.
Il est le seul qui a réussi à m’arracher des larmes ( la fin de l’épisode et le dialogue avec Carson) dans cette géniale série pourtant très dramatique.
Je suis tout à fait d’accord avec vous sur le jeu d’acteur de Rob James Collier qui était l’un de mes personnages favoris lors de la première saison. Mais Julian Fellowes a voulu cesser le terrible duo Thomas/O’Brien et le personnage a perdu de sa superbe. En outre, je trouve que l’acteur parait bien plus à l’aise dans un registre machiavélique et vicieux que dans un registre émotionnel.