Décès de l’acteur Claude Rich

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L’acteur français Claude Rich est décédé le 20 juillet à Orgeval dans les Yvelines des suites d’un cancer. Il était âgé de 88 ans. L’un des acteurs de seconds rôles les plus exquis du cinéma français de ces cinquante dernières années, Rich avait su s’imposer dans des classiques comme Les Tontons flingueurs, grâce à sa voix singulière et son jeu pris dans une formidable ambiguïté entre la délicatesse et la perversion humaines.

Très présent au théâtre dès le début des années ’50, Claude Rich avait tenu son premier rôle au cinéma dans Les Grandes manœuvres de René Clair en 1955. Il allait enchaîner pendant une dizaine d’années sur des rôles globalement mineurs, dans des films comme Ni vu ni connu de Yves Robert, Ce soir ou jamais de Michel Deville, Tout l’or du monde de René Clair, La Chambre ardente de Julien Duvivier et Le Caporal épinglé de Jean Renoir, avant d’incarner l’un des personnages phares de sa carrière, Antoine Delafoy dans Les Tontons flingueurs de Georges Lautner. Jusqu’à la fin de la décennie, il avait également participé à Le Repas des fauves de Christian-Jaque, La Chasse à l’homme et Oscar de Edouard Molinaro, Les Copains de Yves Robert, Mata Hari Agent H21 de Jean-Louis Richard, Paris brûle-t-il ? de René Clément, Monsieur le président directeur général de Jean Girault, Les Compagnons de la marguerite de Jean-Pierre Mocky, La Mariée était en noir de François Truffaut, Je t’aime je t’aime de Alain Resnais et Une veuve en or de Michel Audiard.

Les années ’70 et ’80 étaient relativement calmes pour les rôles de Claude Rich côté cinéma. Pendant les premières, on a pu le voir entre autres dans Le Client de la morte saison de Moshe Mizrahi, La Race des seigneurs et Adieu poulet de Pierre Granier-Deferre, L’Ironie du sort de Edouard Molinaro, Stavisky de Alain Resnais, Le Crabe-tambour de Pierre Schoendoerffer et La Guerre des polices de Robin Davis. Et au fil des deuxièmes, il était à l’affiche dans Les Mots pour le dire de José Pinheiro et Escalier C de Jean-Charles Tacchella. Curieusement, les affaires filmiques ont repris pour l’acteur à partir des années ’90, comme si ces premiers rôles de vieillesse convenaient mieux à son air sublimement narquois, notamment dans L’Accompagnatrice de Claude Miller, Le Souper de Edouard Molinaro, La Fille de d’Artagnan et Capitaine Conan de Bertrand Tavernier, Le Colonel Chabert de Yves Angelo, Le Bel été 1914 de Christian de Chalonge, Lautrec de Roger Planchon, Le Derrière de Valérie Lemercier et La Bûche de Danièle Thompson.

Les talents dramatiques et comiques de Claude Rich continuaient à être très demandés depuis le tournant du siècle, puisqu’il jouait jusqu’à récemment dans une vingtaine de films, dont Concurrence déloyale de Ettore Scola, Astérix et Obélix Mission Cléopâtre de Alain Chabat, Le Mystère de la chambre jaune, Le Parfum de la dame en noir et Bancs publics de Bruno Podalydès, Le Coût de la vie de Philippe Le Guay, Le Cou de la girafe de Safy Nebbou, Président de Lionel Delplanque, Le Crime est notre affaire de Pascal Thomas, Aide-toi le ciel t’aidera de François Dupeyron, Et si on vivait tous ensemble de Stéphane Robelin, Cherchez Hortense de Pascal Bonitzer et Ladygrey de Alain Choquart.

Claude Rich a été nommé à cinq reprises aux César, en tant que Meilleur acteur pour Le Souper et dans la catégorie du Meilleur acteur dans un second rôle pour La Fille de d’Artagnan, La Bûche, Aide-toi le ciel t’aidera et Cherchez Hortense. Il l’avait gagné en 1993 pour Le Souper. En 2002, il avait reçu un César d’honneur de l’Académie du cinéma français.

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