Deauville, épisode 6 !

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Vendredi 6 septembre, lendemain de soirée. Comme prévu, le champagne a coulé à flot à la villa Cartier la veille grâce à Mehdi des Cinévores, et le réveil est difficile. Tentant de me remettre de cette soirée improbable où je dégustais du foie gras entre les membres de jurys, les réalisateurs et acteurs de films et autres guests de passage, je me lève difficilement pour la projection de 11h : We are what we are.

Villa cartier

Je ne savais pas encore à ce moment que je n’aurais pas du manger avant d’aller voir cette histoire folle de Jim Mickle. Calibré pour passer à l’Etrange Festival (où il sera présenté d’ailleurs), We are what we are instaure dès le début du film une sensation de malaise qui ne nous quittera pas jusqu’à un final provoquant au possible bien qu’un peu gratuit (dommage). Face à cette histoire de cannibalisme intelligemment menée pourtant, le public Deauvillais dont la moyenne d’âge avoisine les 60 ans perd son sang froid. Des sifflements et des huées nourris accompagnent la fin du film et les gens qui quittent la salle en courant. On apprendra plus tard qu’une personne ce sera même évanouit. Le public plus jeune lui, tente de contrebalancer les sifflets par des applaudissements chaleureux lors d’une scène finale assez atroce il faut avouer. Le CID est dans un état inédit et les festivaliers se souviendront longtemps de cette séance incroyable qui n’a pas eu l’air de gêner le réalisateur du film qui n’en veut pas à ceux qui l’ont sifflé.

john travolta deauville

Après cette entrée en matière appétissante j’attrape un rapide sandwich et me dirige vers l’événement du jour: la conférence de presse de mister John Travolta. 14h tapantes, l’homme arrive dans une salle pleine à craquer sous des applaudissements généreux. Un grand sourire aux lèvres et dans un calme olympien, l’acteur salue tout le monde y compris ceux restés dehors sous la pluie, tentant d’apercevoir l’acteur à travers les fenêtres. Revenant sur sa carrière avec beaucoup de recul, Travolta fait passer cette conférence à toute vitesse avant de rester très longuement avec nous pour signer des autographes et se prendre en photo avec les fans, forcément aux anges et bluffés par sa générosité.

Puis il est déjà temps de découvrir Les amants du Texas de David Lowery, dernier film en compétition de ce 39ème festival de Deauville. Si Rooney Mara et Casey Affleck y sont excellents au son de la musique folk, cette histoire « à la Bonnie and Clyde » ne parviendra pourtant pas à me toucher ni à m’intéresser. Il ne s’y passe pas grand chose durant 1h36 et il est donc difficile de rester concentré, même si l’on a envie d’aimer cette histoire d’amour incroyable.

david lowery david rault
David Lowery, réalisateur des Amants du Texas et David Rault

Après la conférence de presse de David Lowery animée par notre ami David Rault j’enchaîne avec Lovelace, le biopic de l’actrice Linda Lovelace, connu pour le film pornographique Gorge Profonde. Si l’ensemble fait très téléfilm de luxe au son de musique disco, cette histoire folle d’une femme devenue Pornstar par la force des coups de son mari parvient tout de même à intéresser et à faire rire grâce à certains personnages hauts en couleur. Pas de panique, à part les seins d’Amanda Seyfried, on ne voit rien dans ce Lovelace très aseptisé.

Enfin, la soirée arrive avec l’hommage à John Travolta accueilli comme un roi par le public et les professionnels du cinéma. Sincèrement ému, l’acteur récupère son prix après un discours touchant et un retour en image sur sa carrière encore une fois très applaudit par le public. Puis nous découvrons le film pour lequel il est présent sur les planches: Killing Season de Mark Steven Johnson, papa de Dardevil et Ghost Rider. Le pire était donc à craindre, malgré la présence face à Travolta de monsieur Robert de Niro. Même si Killing Season reste un gros nanar, il est loin de la catastrophe annoncée même si cette chasse à l’homme entre deux papys à l’accent serbe est assez risible.

Vince Gilligan, créateur de Breaking Bad
Vince Gilligan, créateur de Breaking Bad

Et voilà déjà le weekend qui arrive en Normandie. Les équipe de « Deauville saison 4 » sont déjà là, dont le créateur de Breaking Bad, Vince Gilligan, prêt pour sa masterclass dont je vous parlerai…au prochain épisode ! En attendant, on croise les doigts pour que Short Term 12 remporte le grand prix à la cérémonie de clôture de samedi soir !

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