Critique : Snowpiercer – Le Transperceneige

2
1999

affiche snowpiercer transperceneigeLe Transperceneige

USA, Corée du Sud, France : 2013
Titre original : Snowpiercer
Réalisateur : Bong Joon Ho
Scénario : Jean-Marc Rochette
Acteurs : Chris Evans, Jamie Bell, Octavia Spencer, Tilda Swinton, Song Kang-Ho
Distribution : Wild Side – Le Pacte
Durée : 2h05
Genre : Science-fiction, Drame
Date de sortie : 30 octobre 2013

3,5/5

Vous en avez certainement entendu parlé, Le transperceneige débarque sur nos écrans le 30 octobre prochain. Si le film créé tant le buzz, c’est avant tout parce que le public se demande comment le réalisateur Bong Joon Ho a bien pu adapter cette BD française trouvée par hasard dans un marché coréen, et qui se déroule dans un train sans arrêt abritant le reste de l’humanité depuis la nouvelle ère glacière qui s’est abattue sur la terre…

Synopsis : 2031. La terre n’est plus qu’une étendue gelée. Les derniers survivants sont à bord d’un train condamné à tourner autour de la terre.

chris evans song kong

Un film surprenant

Mais comment diable peut-on réaliser un film au synopsis pourtant si simpliste et compliqué à la fois, en en faisant un huit-clos intéressant de 2h? Rien que pour ce pari difficile à relever, Bong Joon Ho (The Host) mérite que l’on fasse le déplacement dans les salles obscures. Car son Snowpiercer est tout sauf ennuyeux. A la vitesse du train, les 2h du film passent très vite, certainement grâce au fait que l’on n’ a pas l’habitude de voir un film de science-fiction pareil.

Afin de coller à la réalité le plus possible, Bong Joon Ho réunit dans son film un casting cosmopolite puisque les 5 continents sont sensés être présents dans le train. S’il retrouve son acteur fétiche Song Kang Ho (The Host), il fait surtout la part belle à une Tilda Swinton méconnaissable et à un Chris Evans surprenant. Bien loin de son image proprette de Captain America, Evans se révèle en acteur sombre et juste dans un rôle difficile, prêt au meilleur comme au pire. Le reste du casting aligne surtout de beaux noms (Jamie Bell, Octavia Spencer…) qui s’en sortent plutôt bien également.

Concernant l’atmosphère du film, le réalisateur empêche la monotonie en créant un univers particulier et une unité d’action différente à chaque wagon de train que traverse Chris Evans. Sorte de Titanic des temps modernes, Bong Joon Ho dépeint les différences entre les classes sociales lors d’un voyage initiatique de la classe éco à la Première. A la façon d’un Magicien d’Oz où Dorothy part à la recherche du sorcier créateur pour sauver le peuple, Evans part à la recherche du créateur du train que personne n’a vu: Wilford. Et tout le petit peuple compte sur lui. Le Transperceneige a donc des références très fortes qui sont exploitées dans cette métaphore de l’Humanité sans concession et ultra violente. On est déjà prêt à crier au génie tellement la surprise est là et le film marquant, jusqu’à ce que l’on réalise très vite que l’ensemble du Transperceneige est pourtant très bancal et laisse un goût d’inachevé…

tilda swinton

Un film inégal

En effet, on remarque rapidement les faiblesses du film, et surtout la plus grosse: un scénario simpliste et cousu de fils blancs qui colle certes à la BD mais qui reste léger à l’écran. Même si l’on comprend que l’histoire de fond n’est pas l’intérêt premier du film, il est dommage de passer de la puissance des images et du message à la faiblesse de l’histoire. Toutes les questions importantes sont éludées, toutes les incohérences tentent d’être camouflées derrière des scènes d’action et l’on se dit ainsi que personne ne posera trop de questions… Reste une morale un chouïa manichéenne et simplette exposée dès le début : les riches sont d’immondes personnes enfermées dans leur cage dorée et qui laissent les pauvres mourir de faim et travailler pour eux. Bouhou…

Et que dire des effets spéciaux? Si le huit-clos est maîtrisé à la perfection et que le mouvement du train se fait bien ressentir (surtout dans la scène du discours de Tilda Swinton), tout ce qui touche au monde extérieur est un peu catastrophique. La fausse neige pique les yeux, le train vu de l’extérieur fait penser au Pôle Express, et les « cascades » et autres mouvements du train vus de dehors dénotent complètement avec le reste. D’ailleurs, les mouvements du train finissent par ne plus exister du tout au fur et à mesure que l’histoire avance. Étonnant. Dommage, puisque la qualité visuelle médiocre de ces passages nous sortent un peu du film et de l’ambiance. On ressort donc partagé entre la claque sauvage et inédite qu’on a pris d’un côté et l‘envie de compter tout ce qui ne va pas dans le film comme à la sortie de The Dark Knight Rises. Même si au final, c’est l’aspect positif qui l’emporte, il serait bien optimiste de crier au chef d’oeuvre devant ce film complexe et dur mais pas révolutionnaire.

transperceneige cover

Résumé

Bourré d’incohérences, avec un scénario convenu et forçant une émotion pourtant absente, Le Transperceneige dépasse ses petits défaut pour offrir une métaphore de l’humanité sombre, froide et forte. Grâce au jeu des acteurs tous excellents, le film passe aussi vite que le train à l’écran et l’on ressort secoué par ce huit-clos inédit.

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=SMkVUD32TkA[/youtube]

2 Commentaires

  1. Êtes-vous certaine d’avoir compris quelque chose au film ?
    Tout d’abord, si vous saviez de quoi vous parliez, vous n’écririez jamais que le film « colle » à la BD car c’est tout l’inverse. Mais il faudrait la lire pour cela, plutôt que de le faire croire et d’écrire n’importe quoi.
    Ensuite, c’est bien joli de balancer le mot « incohérence » dans ce que vous semblez appeler une critique, mais plutôt que de le faire de façon si péremptoire, ne pensez-vous pas qu’il faudrait vous justifier. Quelles sont ces incohérences ?
    Et vous limitez vraiment ce film aux riches qui exploitent les pauvres ? Ou vous n’avez pas envie de réfléchir au sens des images qu’on vous montre ?

  2. Bonjour cher ami si agréable, et excellente journée à vous aussi.
    Moi et ma stupidité latente que vous sembler soulever allons tenter de vous répondre simplement: je peux vous faire une liste longue comme le bras des incohérences et des questions qu’on se pose en sortant du film. Pourquoi je ne le fais pas? Et bien tout simplement parce que ce serait spoiler le film du début à la fin à tout ceux qui ont envie de le découvrir dans un mois en salle…
    Deuxièmement, ai-je dit que je « limitais » ce film à cette observation stupide des riches vs pauvres? Je ne crois pas non, relisez bien. J’ai aimé le film et je précise que cette morale n’est pas l’histoire principale ni l’intérêt du long métrage. J’ai très bien compris le sens des images que j’ai vu et l’intérêt qu’elles soulevaient, mais c’est un fait, le réalisateur base son histoire sur les riches vs pauvres pour faire avancer son personnage, et dire le contraire, ça, ce serait très stupide.
    Maintenant, j’imagine que c’est pour vous le film de l’année et que vous n’acceptez pas que quelqu’un émette des réserves sur ce que VOUS avez adoré, mais désolé, le cinéma, comme tout art, est subjectif et tout le monde voit et interprète les films comme il le souhaite.
    Merci, bisous.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici