Critique : Les Beaux Jours

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les beaux jours_afficheLes Beaux Jours

France : 2012
Titre original : –
Réalisateur : Marion Vernoux
Scénario : Marion Vernoux, Fanny Chesnel
Acteurs : Fanny Ardant, Laurent Lafitte, Patrick Chesnais
Distribution : Le Pacte
Durée : 1h34
Genre : Comédie dramatique
Date de sortie : 19 juin 2013

Globale : [rating:4.5][five-star-rating]

Au moment où le débat sur les retraites va à nouveau faire rage, Marion Vernoux aborde le sujet bien loin du domaine économique mais sur celui beaucoup plus attachant de la vie. Elle nous raconte à sa manière la retraite, la vie, l’amour sous le ciel d’hiver des côtes du Nord.

Synopsis : Des beaux jours ? Caroline, fraîchement retraitée, n’a que ça devant elle : du temps libre et encore du temps libre. 
La belle vie ? Pas si simple… Comment alors tout réinventer ? 
Transgresser les règles, provoquer de nouvelles rencontres, ou bien simplement remplir son agenda ? 
A moins que tout soit déjà là ?…

Les beaux jours_ardant

Bonjour tristesse

La soixantaine a peine franchie, Caroline (Fanny Ardant), dentiste vend son cabinet sur un coup de tête et se retrouve quelque peu désarçonnée par ce temps devant elle.

Sa famille, pleine de bonne volonté, n’est pas avare de conseils. Son mari veut la jeter dans l’humanitaire, ses filles lui offrent une adhésion aux « beaux jours », club multi-activités de retraités.

Choc de civilisation ou presque ……Bienvenue chez les vieux ! Comment se reconnaître dans ses sexagénaires qui occupent leur temps à réaliser de mauvaises poteries (ah le doux rappel des travaux manuels de l’enfance et des colliers de nouilles de ses filles), à jouer la comédie (rire bêtement pour s’exprimer devant les autres – et puis quoi encore)?. Bref tout plutôt que cette « maison de retraite » pour Caroline. Poussée par la nécessité (rétablir sa connexion internet à la maison), elle va quand même rejoindre le cours d’informatique pour « poser la question » à l’animateur.

Et voilà Julien (Laurent Lafitte), le prof d’informatique, pas encore quadra, le sourire aussi bien dans l’œil que sur les lèvres qui lui fait tout des suite du « gringue » selon l’expression un rien désuète de Caroline qui ne résiste guère bien longtemps.  

Les beaux jours_lafitte

Bonjour la vie

Pas d’illusions, pas de serment, pas d’amour éternel, ni pour l’un ni pour l’autre. Des étreintes dans la voiture, dans les locaux du club, chez Julien … entre deux autres femmes, un bon vin à partager et la vie revient en Caroline qui accepte de lâcher prise, de perdre contrôle et de s’ouvrir aux autres.

Nous sommes en province, et c’est un lieu commun, mais cette relation va très vite se savoir et arriver aux oreilles de Philippe, le mari (Patrick Chesnais), plus décontenancé d’ailleurs par le fait que ça se sache que par celui d’être cocu.

« Les beaux jours » est un bien joli film plein de tendresse pour ses personnages, plein de vie, plein de tout et de rien.

On est pétrifié comme devant la vacuité d’une vie au moment où le temps libre devrait la remplir de tout de ce qu’on l’a pas fait mais ce tout paraît bien dérisoire. On est séduit, comme Caroline, par le charme de Julien, son approche « la vie du bon côté », on perçoit derrière le côté sérial tombeur de l’encore jeune homme la fragilité d’un cœur sans amour bien durable, on devient plus indulgent envers ses retraités du club dont finalement la vie n’est ni si triste …

Marion Vernoux nous parle au cœur avec une douceur teintée de légèreté et de gravité. Mélange délicat qu’elle réussit parfaitement.

Fanny Ardant, qui n’hésite pas à afficher une soixantaine rayonnante mais sans fards, Laurent Lafitte, qui épaissit diablement bien son rôle de séducteur facile un peu trop accro au sexe, Patrick Chesnais, qui tente de tout rationaliser et ne comprend pas les états d’âme de sa femme pas plus qu’il ne comprend les connexions informatiques, tous les trois portent l’histoire et leurs personnages avec finesse et force. Ne manquez pas non plus la délicieuse apparition de Marceline Loridan-Ivens, qui fut une exigeante cinéaste, en très vieille voyageuse à l’aéroport.

Le Nord avec son ciel qui mouille les rues et son vent qui balaye les plages est le quatrième acteur du film. Pas sur que cette tendresse pour ses personnages, Marion Vernoux l’aurait eu avec une histoire sous un soleil éclatant même si ni le désarroi de la retraite et les raisons du cœur ne sont pas plus faciles au soleil…

Les beaux jours_chesnais

 

Résumé

« Les beaux jours » sont remplis d’une émotion sans pathos, sans mièvrerie. Probablement un des plus beaux moments de cinéma du printemps sans en avoir l’air. 

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