Critique : Le rire de ma mère

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Le rire de ma mère

France : 2016
Titre original : –
Réalisation : Colombe Savignac, Pascal Ralite
Scénario : Colombe Savignac, Pascal Ralite
Acteurs : Suzanne Clément, Pascal Demolon, Sabrina Seyvecou, Igor Van Dessel
Distribution : La Belle Company
Durée : 1h32
Genre : Comédie dramatique
Date de sortie : 17 janvier 2018

4/5

Après avoir exercé divers métiers dans l’industrie du cinéma, Colombe Savignac et Pascal Ralite, fils de l’ancien ministre Jack Ralite, se sont lancés dans la réalisation d’un premier long métrage. C’est un événement douloureux qu’ils ont vécu qui est à l’origine de cette collaboration, une collaboration qu’ils ont bien l’intention de prolonger, le scénario d’un deuxième long métrage étant déjà écrit.

Synopsis : Adrien, timide, n’a pas la vie facile. Bousculé depuis que ses parents sont séparés, il partage son temps entre son père et sa mère. Un jour, il prend conscience d’une douloureuse vérité qui va tout changer, non seulement pour lui, mais également pour toute sa famille. Le jeune garçon se met à jouer dans une pièce de théâtre pour se rapprocher d’une jeune fille dont il est tombé amoureux. Dans cette période difficile, il veut comprendre ce que signifie le fait d’être courageux.

Une famille recomposée

Pour Adrien, un jeune garçon de 11 ans, sa vie familiale s’apparente à une bouteille à moitié pleine : d’un côté, ses parents sont divorcés, de l’autre côté, Romain, son père, et Marie, sa mère, ont gardé d’excellents rapports. Alors que Romain a une vie très rangée et vit désormais avec Gabrielle, sa nouvelle compagne, Marie, fumeuse compulsive et femme vive montant  facilement dans les tours, a plutôt tendance à ne pas laisser les hommes s’incruster à ses côtés. Et puis, petit à petit, la vérité se fait jour : la cigarette ne pardonne pas, Marie est malade, très malade. Quant à Adrien, 11 ans, c’est un garçon timide et peu loquace. Secrètement amoureux d’une fille de sa classe, il aimerait bien,  afin de se rapprocher d’elle, se lancer lui aussi dans le cours de théâtre qu’elle suit régulièrement. Sauf que sa timidité l’empêche de lâcher ses répliques !

Ils n’ont pas choisi la facilité

Pour se lancer dans un premier long métrage, Colombe Savignac et Pascal Ralite n’ont pas choisi la facilité : s’intéresser à un jeune garçon qui a déjà dû affronter la séparation de ses parents et qui se retrouve face à la grave maladie de sa mère alors que lui-même est en train de rencontrer ce qui, pour lui, s’apparente à un premier amour, voilà qui peut générer un a priori défavorable chez les spectateurs en les conduisant à craindre la vision d’un mélo particulièrement plombant. Que les spectateurs se rassurent : sur ce sujet difficile, Colombe Savignac et Pascal Ralite ont réussi à éviter les écueils et ils rendent une copie dans laquelle flotte souvent un parfum poétique, dans laquelle la légèreté voisine avec la gravité et le rire avec l’émotion. Le choix de de placer le récit à la hauteur du jeune Adrien, le caractère des personnages et la situation familiale y sont pour beaucoup : un couple divorcé dans lequel les deux protagonistes ne se sont pas déclarés la « guerre », une très bonne entente entre la nouvelle compagne de Romain et son ancienne épouse, un jeune garçon en train de se construire et qui se demande si on peut apprendre à devenir courageux, tout cela concourt à totalement éviter le pathos et à faire de ce film, dans lequel rode pourtant la mort, un véritable hymne à la vie, plein de chaleur et de justesse. 

Un excellent casting

Si les choix scénaristiques ont permis d’alléger considérablement la gravité que faisait forcément naître la maladie de Marie, les interprètes du film, tous les interprètes y sont également pour beaucoup. A commencer, bien entendu, par l’interprète du rôle de Marie ! C’est Suzanne Clément, la comédienne fétiche de Xavier Dolan, qu’on retrouve dans ce rôle et elle est éclatante de spontanéité, d’énergie, de vivacité. Marie sait que ses jours sont comptés mais Suzanne Clément excelle à montrer qu’elle entend profiter au maximum de ce qui lui reste à vivre en continuant, entre autre, à fumer et à collectionner les hommes. A côté d’elle, dans le rôle de Romain, un comédien qu’on a l’habitude de voir dans des seconds rôles, très souvent comiques : Pascal Demolon prouve ici par un jeu particulièrement juste, plein de retenue et d’émotion, que les premiers rôles lui conviennent parfaitement. Le rôle de Gabrielle est certes plus modeste mais il permet à Sabrina Seyvecou, son interprète, de briller dans une des plus belles scènes du film : dans son activité de peintre, elle n’accepte que très difficilement la présence de « spectateurs » dans son atelier. Un jour, pourtant, elle laisse entrer Adrien et, ce faisant, elle lui ouvre son cœur de mère de substitution. Et puis il y a Igor Van Dessel qui joue Adrien. On a vu très récemment ce jeune comédien belge interpréter le rôle du jeune Luis XV dans L’échange des princesses et, au vu de ces deux prestations, ce ne serait pas prendre un risque inconsidéré que de prendre le pari qu’une belle et longue carrière s’offre à lui.

Conclusion

Heureusement, il arrive parfois que le courage soit récompensé. En effet, du courage, il en fallait pour se lancer dans la réalisation d’un premier long métrage sans interprète véritablement « bankable » à l’affiche et en s’aventurant dans un récit dans lequel la construction d’un jeune garçon passe par une succession d’épreuves difficiles. Eh bien, le courage de Colombe Savignac et de Pascal Ralite a débouché sur un film lumineux et poétique, à la fois joyeux et grave. Une récompense encore plus importante serait bien sûr que le public lui fasse le succès qu’il mérite.

1 COMMENTAIRE

  1. J’ai trouvé ce film ennuyant. On ne ressent rien, malgré le sérieux de l’histoire. Les acteurs ne sont pas crédibles et le format est du déjà vu.
    Je n’ai pas aimé.

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