Critique : Le Deuxième acte

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Le Deuxième acte

France : 2024
Réalisateur: Quentin Dupieux
Acteurs : Léa Seydoux, Louis Garrel, Vincent Lindon
Scénario : Quentin Dupieux
Distributeur : Diaphana Distribution
Genre : Comédie
Durée : 1h20
Date de sortie (France): 14 mai 2024

3/5

Voilà bien longtemps que j’ai abandonné l’idée que Quentin Dupieux aurait quelque chose à raconter. Par là, je ne veux pas dire que j’aurais “cédé” et appris finalement à “me glisser” dans l’absurdité qu’on attribue un peu facilement à son cinéma. Au contraire, c’est plutôt de m’être laissé bercer un peu trop longtemps dans l’illusion si évidente aujourd’hui de ce que j’appellerais le “braquage Dupieux”.

Cette manœuvre, qui me paraît si évidente aujourd’hui, peut laisser d’abord croire à un sujet, une idée, jusqu’à ce que ses motifs irrémédiablement se dissolvent en nous affirmant d’un coup que ça n’a aucune importance. Après tout, on est juste là pour déconner.

J’aime rire, faut pas croire mais je continue à trouver cette démarche suspecte. Pourquoi avancer masqué ? Craindrait-on que n’apparaisse trop évidente la facilité avec laquelle ces déconnades s’enchaînent, se multiplient ; alors qu’il semble si difficile pour beaucoup de financer leurs films ? Mais la question essentielle doit rester celle de l’efficacité. Est-ce qu’on rigole ce coup-ci ? Et ben dans “le deuxième acte”, j’ai plutôt bien rigolé.

Synopsis : Florence veut présenter David, l’homme dont elle est follement amoureuse, à son père Guillaume. Mais David n’est pas attiré par Florence et souhaite s’en débarrasser en la jetant dans les bras de son ami Willy. Les quatre personnages se retrouvent dans un restaurant au milieu de nulle part.

Il serait difficile d’imaginer une telle profusion de films ces dernières années, sans le soutien d’une “méthode”, une structure reconnaissable; Dupieux étant aussi le scénariste de ses films.

Sur un décalage initial, assez amusant, argument de vente du film, l’on étire les situations à travers un réseau de personnages, sans pour autant remettre en question la forme d’une petite comédie d’intérieur ; tant d’occasions d’effets de rupture et de petits sketchs plus ou moins réussis.

Au moment où, les 45 premières minutes passées, le récit commence à se perdre à défaut d’une vraie idée, Dupieux a donc trouvé une astuce qui consiste à reproduire en mise en abyme “l’idée” d’une fin (à travers le réveil d’un personnage ou la révélation que tout ça n’était qu’un film) qu’il multiplie jusqu’à ce que le film soit entré dans le fameux critère du format long métrage, c’est à dire à peu près 1h15.

Bon ben quand on le sait, l’effet marche vraiment de moins en moins et on en viendrait presque à imaginer que l’accident réussi de “Yannick” était peut-être bien un accident.

J’ai conscience que beaucoup des films de Blier, dont certains font de Dupieux l’héritier, n’étaient pas forcément plus originaux. Néanmoins, les fulgurances esthétiques et du montage de “Buffet froid” ou “Merci la vie” étaient autrement plus ambitieuses.

Reste que si je peux vous recommander cet énième opus de Dupieux en 2024, c’est parce que son casting est formidable et que quelques- uns des sketchs entre Quenard et Lindon par exemple sont délicieux. J’ai bien ri, même si c’est rapidement devenu long, mais pas bien longtemps.

Conclusion

Si vous prenez les conneries de Dupieux au sérieux, alors vous serez immanquablement déçus. J’ai lu un jour qu’il fallait rigoler 3-4 fois franchement sur un long métrage pour considérer qu’il est drôle ; ceux qui ont vu le film comprendront la référence. Pour ma part, je me serais plutôt bien amusé. Tout juste par contre, faut pas déconner.  Ça se fait un peu rare en ce moment, alors on va pas pleurer !

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