Critique : Krisha

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Krisha AfficheKrisha

Etats-Unis, 2015
Titre original : –
Réalisateur : Trey Edward Shults
Scénario : Trey Edward Shults
Acteurs : Krisha Fairchild, Robyn Fairchild, Olivia Grace Applegate, Trey Edward Shults
Distribution : –
Durée : 1h23
Genre : Drame
Date de sortie : –

Note : 3/5

Présenté dans le cadre de la Semaine de la Critique lors du Festival de Cannes 2015, cet étrange essai filmique signé Trey Edward Shults vient d’être récompensé lors du Festival de Deauville par le jury de la Critique (voir le palmarès complet ici).

Synopsis : Après plusieurs années d’absence, Krisha passe la période des fêtes dans sa famille. Elle profite de ce moment pour tenter de réparer, avec les siens, les erreurs du passé, aider à cuisiner la dinde de Thanksgiving et prouver à chacun qu’elle a changé. En mieux… Krisha, dans ses délires, entraîne alors ses proches dans des vacances qu’ils ne sont pas prêts d’oublier…

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Krisha se détruit

Dans Rachel se marie de Jonathan Demme, le vilain petit canard de la famille et sœur de Rachel (Anne Hathaway) retrouvait ses proches à l’occasion d’une fête de famille qui virait au règlement de comptes lorsque ses addictions reprenaient le dessus. Ici c’est Thanksgiving (fête typiquement américaine au cœur de nombreux films) qui permet les retrouvailles de Krisha avec ses proches dont son fils (joué par le réalisateur) qui ne supporte plus ses égarements, ses pertes de raison à cause de son penchant aggravé pour l’alcool. C’est un beau portrait de femme sous influence et au bord du suicide social que réalise le débutant Trey Edward Shults choisissant de filmer pour cette fiction sa propre tante Krisha Fairchild inquiétante lorsqu’elle dérape en replongeant dans ses vieux démons, bouleversante lorsqu’elle tente d’admettre ses erreurs mais plus personne ne lui fait confiance.

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Une atmosphère non naturaliste, quasi fantastique

La mise en scène n’est pas dans le registre du réalisme social, glissant vers un décalage quasi fantastique que l’on retrouve parfois chez Jonathan Caouette (Walk Away Renée ou le court-métrage All Flowers in Time). Le style du cinéaste très prometteur évoque aussi l’air de rien Stanley Kubrick dans son goût pour les travellings avant ou arrière ou dans quelques mouvements circulaires mais pour un usage de l’ordre de l’intime et non du spectaculaire. La musique toute en percussions de Brian McOmber accompagne cette atmosphère non naturaliste. Tout aussi impressionnante que celle qui est sa sœur dans la vie comme dans le film, Robyn Fairchild est la mère du réalisateur qui a tourné en neuf jours dans la maison familiale, et en famille donc, ce portrait glaçant d’une femme au bord de l’implosion.

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Conclusion

Candidat sérieux à la Caméra d’or pour succéder à Party Girl, proche de par son sujet mais bien supérieur en termes de cinéma, Krisha a finalement été dépassé par les débuts du colombien César Augusto Acevedo avec La tierra y la sombra.

https://vimeo.com/88222043

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