Cannes 2021 : Leos Carax en ouverture

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Annette © 2021 CG Cinéma International / Tribus P. Films / Amazon Studios / UGC Distribution Tous droits réservés

Prenons-le comme un signe encourageant que les choses avancent vers un peu plus de normalité. Car le 73ème Festival de Cannes, empêché l’année dernière par le premier confinement, n’a même pas eu l’honneur de l’annonce d’un film d’ouverture. Son successeur, repoussé en plein été, dispose depuis ce jour de cette porte d’accès aux festivités sur la Croisette. C’est l’enfant imprévisible du cinéma français, à la fois rare et précieux, Leos Carax qui ouvrira la 74ème édition le mardi 6 juillet prochain. Annette, son sixième long-métrage et le premier en langue anglaise, sera distribué en France dès le même jour par UGC. Il a pour vedettes Marion Cotillard et Adam Driver.

Sous réserve des consignes sanitaires, le 74ème Festival de Cannes aura lieu du mardi 6 au samedi 17 juillet. Comme déjà confirmé le mois dernier, le jury sera présidé par le réalisateur américain Spike Lee. La sélection officielle sera annoncée à la fin du mois de mai.

Holy Motors © 2012 Camille De Chenay / Pierre Grise Productions / Théo Films / Pandora Film / Les Films du Losange
Tous droits réservés

En très peu de films, Leos Carax est d’ores et déjà passé par tous les extrêmes de l’adulation jusqu’au rejet. Sa carrière en dents de scie était très tôt associée au Festival de Cannes, où il avait présenté son premier long-métrage Boy Meets Girl à la Semaine de la Critique en 1984. Son deuxième, Mauvais sang, avait été sélectionné en compétition au Festival de Berlin trois ans plus tard. Puis vint le tournage compliqué de Les Amants du Pont-Neuf avec son budget hors de contrôle. Une expérience douloureuse qui avait éloigné Carax pendant huit ans de l’industrie du cinéma, jusqu’à la présentation de Pola X en compétition à Cannes en 1999. Là non plus, la réhabilitation critique et publique n’était pas au rendez-vous.

Elle survint enfin avec Holy Motors, qui fait forte impression dans la course à la Palme d’or en 2012. Cette aventure loufoque et poétique repart certes bredouille de Cannes, tout comme de la cérémonie des César l’année suivante où elle est nommée neuf fois, mais l’honneur du réalisateur est désormais sauf.

Les Fantômes d’Ismaël © 2017 Jean-Claude Lother / Why Not Productions / France 2 Cinéma / Le Pacte Tous droits réservés

Si Leos Carax est un habitué du Festival de Cannes, l’actrice Marion Cotillard y fait quasiment partie des meubles ! En effet, on ne compte plus ses montées des marches, puisque très tôt, dès l’un de ses premiers films, Comment je me suis disputé … (ma vie sexuelle) de Arnaud Desplechin en compétition en 1996, les choix des sélectionneurs lui ont été favorables.

Car depuis son premier film d’ouverture – Minuit à Paris de Woody Allen en 2011 – elle était régulièrement présente dans l’actualité du plus prestigieux des festivals européens. Le plus souvent en compétition, presque sans interruption, dans De rouille et d’os de Jacques Audiard, The Immigrant de James Gray, Deux jours une nuit des frères Dardenne, Macbeth de Justin Kurzel, Juste la fin du monde de Xavier Dolan, Mal de Pierres de Nicole Garcia et Les Fantômes d’Ismaël de Arnaud Desplechin, voire parfois hors compétition dans Blood Ties de Guillaume Canet ou en section parallèle Un certain regard avec Gueule d’ange de Vanessa Filho.

Tant d’invitations et toujours aucun prix d’interprétation ! Peut-être Annette, retenu en compétition, changera-t-il enfin la donne pour l’actrice oscarisée en 2008 pour La Môme de Olivier Dahan ?


Blackkklansman © 2018 David Lee / Focus Features / Universal Pictures International France Tous droits réservés

Adam Driver, quant à lui, n’est pas non plus un novice sur le tapis rouge à Cannes. Bien au contraire, puisqu’il ne serait nullement exagéré de le considérer comme le maître des films d’ouverture et de clôture. Un beau fil rouge se tend ainsi de L’Homme qui tua Don Quichotte de Terry Gilliam, le dernier film du festival en 2018, en passant par le film d’ouverture en 2019 The Dead don’t die de Jim Jarmusch, en enjambant l’édition fantôme de l’année dernière, jusqu’à Annette donc au mois de juillet prochain.

Malgré son assez jeune âge, l’acteur américain avait déjà vu plusieurs de ses films projetés en compétition à Cannes, dont Inside Llewyn Davis des frères Coen – Grand Prix en 2013 –, Paterson de Jim Jarmusch et Blackkklansman de Spike Lee – lui aussi Grand Prix en 2018. Au Festival de Venise, il avait gagné la Coupe Volpi du Meilleur acteur en 2014 pour Hungry Hearts de Saverio Costanzo.

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