Back To The Past #4

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Amis cinéphiles, bienvenue ! Durant tout cet été 2016, pour pallier à la morosité du calendrier proposé durant cette période où 7ème art rime avec blockbuster décérébré et peu original ou films de fond de catalogue dont on ne sait pas trop quoi foutre, ton site préféré te propose les Madeleines de Proust de David : par moult souvenirs et autres petites anecdotes, notre rédacteur te racontera comment s’est forgée sa cinéphilie durant sa prime jeunesse, laquelle a considérablement évolué durant son adolescence et son entrée dans l’âge adulte.

Cela s’appelle « Back To The Past », et vous retrouverez un nouvel article tous les vendredis de cet été. Au programme cette semaine, des motos, des enfants et des médicaments !

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Au début de mon épopée cinéphile, mon champ des possibles, mon éventail de possibilités n’était pas bien immense. Comme vous le savez peut-être à moins que vous n’ayez pas lu les épisodes précédents (c’est la phase « Previously On Back To The Past », comme dans les séries TV), j’ai vécu mon enfance et une partie de mon adolescence à la campagne. Entendez par campagne, la vraie, un village où il ne se passe rien, du genre Marly-Gomont pour les plus jeunes. Et donc, durant un certain âge, avant d’arriver en ville comme le chantait si bien Daniel Balavoine, le choix cinématographique était moyennement grassouillet… Bien sûr, quelques sorties ciné de temps à autre, des VHS offerts par mes parents, mais le spectre de découverte était bien réduit. Disons que jusqu’à mes 14-15 ans, et ce par le biais des trois malheureuses chaînes de télé captés par le tube cathodique du salon, je ne connaissais que deux types de cinéma : les films français et les films « anglo-saxons » (films américains et britanniques, en fait).

Bien sûr, j’étais plus ou moins averti de l’existence d’autres cinématographiques. J’étais informé qu’il existait des films réalisés dans d’autres pays européens, mais la télévision se souciant plus de faire de l’audience que de cultiver son audimat, c’étaient les grosses machines américaines et françaises qui trustaient largement les programmes estampillés 7ème Art. Pas de films allemands de Werner Herzog, pas de longs-métrages espagnols d’Alex De La Iglesia, pas de classiques du cinéma italien. Toutes ces découvertes étaient réservées aux plus fortunés qui pouvaient se payer des chaînes câblées.

Frustré mais pas désespéré, je décidais de laisser arriver l’adolescence, période où j’allais connaître la « liberté » et la vie citadine à mon arrivée au lycée. Enfin, j’allais entrer plus en profondeur dans l’univers du 7ème Art via les magasins culturels et les salles de cinéma proposées dans cette chouette ville de Préfecture !

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Enfin, je pouvais découvrir des longs-métrages à leur sortie au cinéma, sans devoir attendre des plombes (il faut savoir qu’à l’époque, donc au milieu des années 1990, pour voir un film récent à la TV, il fallait attendre 3 à 4 ans ! On n’avait pas internet, bande de pirates!). Je découvrais également une petite boutique qui me permettra d’ériger une belle collection de VHS à des prix raisonnables (le DVD existait déjà, mais l’offre était trop onéreuse et bien maigre). Bref, je faisais MES choix cinéphiles !

Un jour, en flanant dans cette boutique, je tombais sur une VHS orné d’un logo aujourd’hui devenu mythique pour les cinéphages de ma génération : Manga Vidéo !

Un logo ornant une collection de VHS devenue aujourd’hui culte, car grâce à cet éditeur, Manga Entertainment, toute une génération a découvert qu’il existait d’autres longs-métrages d’animation que les productions Disney et les films de Don Bluth ; Et je tenais entre mes mains, ce jour-là, le titre le plus emblématique de cette série d’anime et la porte ouverte à tout un riche portail du 7ème Art : le cinéma asiatique !

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Imaginez un peu le contexte : lorsqu’on ne connaît comme animation que les Disney type La Belle et la Bête ou Le Roi Lion, les séries animés « cartoons » tels les Tiny Toons ou les Animaniacs, et les séries animées diffusées (et censurées) par TF1, imaginez un peu le choc ! Un long-métrage d’animation de 2 heures, récit complexe de science-fiction alliant enjeux politiques et religieux, servi par une réalisation époustouflante et des morceaux de bravoure incroyables dont une baston entre adolescents motards que ne renierait un George Miller ! Ça y est, j’étais fichu : j’avais découvert ce qui est encore à mes yeux l’un des plus grands chef-d’oeuvres de l’animation mondiale.

A partir de là, tous mes repères étaient de nouveau sans dessus dessous : maintenant, je savais qu’il existait les films américains, les films français et… Le cinéma asiatique ! Au fur et à mesure des années de l’adolescence, je ferai connaissance avec tout un cinéma fabriqué avec inventivité et originalité, pouvant même surpasser sans commune mesure avec les grosses machines hollywoodiennes : les gunfights chorégraphiés tels un ballet de John Woo, les scènes de kung fu épiques de Jet Li dans les films de Tsui Hark, les acrobaties de Jackie Chan, les yakuzas mélancoliques et suicidaires de Takeshi Kitano, l’ultra-violence des metteurs en scènes coréens, la folie du cinéma de Shinya Tsukamoto, les personnages perdus de Wong Kar-Wai, et encore tant d’autres filmographies d’un continent riche en pépites cinématographiques !

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Bien sûr, je découvrirai également d’autres grandes œuvres de l’animation japonaise, des films tout aussi marquants, mais celui-ci occupe une place dans mon coeur, car il m’a permis de savoir que le cinéma peut également parler en cantonais… En mandarin… En coréen… Et en japonais.

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