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Tobias Dunschen

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2376 ARTICLES 2 Commentaires
Tobias Dunschen, rédacteur. Découvrir tous ses articles.

Décès de l’acteur Rod Taylor

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La postérité ne retiendra probablement que deux ou trois de ses films. L’acteur australien Rod Taylor, décédé avant-hier à Los Angeles d’une crise cardiaque, quatre jours avant son 85ème anniversaire, mérite cependant mieux que l’éternelle référence exclusive aux Oiseaux de Hitchcock.

Critique : Alda et Maria

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L’époque n’est pas la nôtre, ni le pays, le Portugal, qui a perdu beaucoup de son attrait pour les immigrés ces trente dernières années. Mais sinon, le drame évoqué dans ce premier film est représentatif de la misère qui rattrape – tôt ou tard – quiconque s’aventure hâtivement dans un exil subi. Le sort des deux adolescentes au cœur de Alda et Maria bascule ainsi brutalement dans la précarité, dès qu’elles doivent quitter leur foyer provisoire. L’odyssée qui s’ensuit s’abstient d’événements trop glauques, qui nourriraient un désespoir sans fond. Elle exprime par contre en toute simplicité une tristesse et une nostalgie, qui finissent par paralyser tous les réfugiés à un moment donné de leur exode.

Critique : Frank

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Trois ans après s’être dévoilé intégralement dans Shame de Steve McQueen, Michael Fassbender a osé le pari inverse à travers le rôle d’un musicien de génie, qui se cache en permanence derrière une tête démesurée. Sauf que son personnage énigmatique n’est guère au centre de ce film jubilatoire, qui porte pourtant son nom. Une fois n’est pas coutume, le dispositif du néophyte qui cherche à s’intégrer plus ou moins maladroitement dans l’univers sectaire de musiciens fonctionne à merveille dans Frank. L’aventure douce-amère d’un jeune compositeur en quête de reconnaissance artistique et publique confirme ainsi tout le bien que l’on pensait de son réalisateur Lenny Abrahamson, découvert il y a sept ans grâce à Garage.

Critique : Loin des hommes

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Aride comme les hauts plateaux de l’Atlas, pudique comme la philosophie humaniste d’Albert Camus, cette adaptation libre de l’une de ses nouvelles a surtout donné un très beau film. Avec une intensité sourde, David Oelhoffen n’y évoque point un choc des cultures, mais plutôt une bataille subtile pour un peu de compréhension et de solidarité, pendant que l’équilibre social et historique se détraque irrémédiablement. Si l’on veut considérer Loin des hommes comme un western – une référence pleinement assumée par son réalisateur –, ce serait alors un western algérien aux multiples facettes. Car sa principale qualité est une redistribution cyclique des cartes à une vitesse impressionnante, un changement de donne permanent auquel les deux personnages, interprétés magistralement par Viggo Mortensen et Reda Kateb, s’adaptent aussi bien qu’ils le peuvent.

Critique : Cours sans te retourner

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Alors que le nombre de témoins oculaires de cette terrible époque s’amenuise de jour en jour, il est plus que jamais primordial de se battre contre l’oubli de la Shoah. A moins que le problème ne soit pas vraiment l’oubli pur et simple, grâce à une documentation historique abondante, mais plutôt une banalisation des faits, qui va de pair avec un regain de vigueur préoccupant de l’extrême droite un peu partout en Europe. Côté cinéma, rares sont les films qui ont su se montrer à la hauteur de ce sujet aussi tragique que délicat. Pour la plupart, ils se contentent de procéder à un chantage aux sentiments plus ou moins écœurant, comme dans le cas présent, réalisé par Pepe Danquart, Oscar du Meilleur court-métrage en 1994 pour l’infiniment plus poignant Voyageur noir.

Critique : Quelques jours de la vie d’Oblomov

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Aussi marqué soit-il par des caractéristiques typiquement russes, comme le séjour estival à la datcha ou un état d’esprit fortement fataliste, ce film de Nikita Mikhalkov subjugue par sa capacité de transcender ce cadre presque folklorique, au profit de quelques vérités universelles. C’est une remarquable épopée intimiste sur un perdant, un exercice d’autant plus compliqué à accomplir que le piège de l’attendrissement ou du cynisme guette à chaque instant.

Critique : La Route du tabac

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Les Raisins de la colère figure parmi les œuvres phares de la filmographie de John Ford. D’une humanité brute et forte qui a tendance à nous fendre le cœur, ce chef-d’œuvre est souvent cité comme l’un des meilleurs et des plus connus films du maître, en dehors de son genre de prédilection, le western. Sensiblement plus obscure, cette adaptation d’une pièce de théâtre, qui battait alors des records de longévité sur les scènes américaines, faisait pratiquement au même moment incursion dans le même milieu social, quoique sur un ton méchamment irrévérencieux. Le résultat est si jubilatoire, qu’il risque même d’ébranler notre admiration sans bornes pour l’épopée solennelle des déracinés de John Steinbeck.

Critique : Colorado

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Les effets de style pop sont abondants dans le générique au début de ce western italien. Finalement beaucoup plus sobre en termes formels que ne pouvait le laisser croire cette introduction criarde, Colorado est avant tout fidèle aux préoccupations de son époque à travers le traitement nullement manichéen d’une chasse à l’homme aux multiples rebondissements. Le réalisateur Sergio Sollima suit en effet d’une façon remarquablement exhaustive la voie ouverte par le maître Sergio Leone, en nous concoctant un western moderne tout à fait efficace.

Critique : Fitzcarraldo

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On peut voir la folie à l’œuvre dans cette épopée démesurée, qui ne conte pas seulement l’odyssée d’un homme obsédé par une idée fixe, mais qui est également elle-même la source de légendes abracadabrantes sur l’un des derniers chapitres de la collaboration diabolique entre un acteur et un réalisateur. Prix de la mise en scène au festival de Cannes, Fitzcarraldo mène brillamment au paroxysme cet amour-haine entre Kinski et Herzog, sur fond d’une histoire bien de son temps – les années 1980 – et pourtant animée d’une majesté universelle.

Critique : Une heure de tranquillité

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Lors de la tournée de promotion pour cette adaptation d’une pièce de théâtre, ce qui ressortait surtout du discours de l’acteur principal Christian Clavier, c’était la reconnaissance de cette vedette populaire envers son public pour l’année faste qu’elle venait de terminer, grâce au succès considérable de Qu’est-ce qu’on a fait au bon dieu ? de Philippe De Chauveron. On peut alors supposer que ce regard tourné vers le passé était censé hausser le prestige de son projet actuel, qui risquerait sinon de passer inaperçu dans le no man’s land des sorties larguées à la Saint-Sylvestre. Car aussi bref et survolté soit-il, Une heure de tranquillité n’est guère plus qu’une comédie de boulevard dépourvue de signes distinctifs.

Critique : Les Hommes préfèrent les blondes

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Quelle meilleure occupation y a-t-il au moment des fêtes de fin d’année que de réviser ses classiques ? La télévision s’y emploie pratiquement sur toutes les chaînes et l’édition vidéo n’est pas en reste, avec des coffrets fourre-tout qui ont plus ou moins rempli leur rôle de cadeau par défaut sous le sapin de Noël. Et quoi de plus agréable que de se rendre compte que nos vagues souvenirs de cinéphile avaient effectivement besoin d’être mis à jour ? Car cette comédie de Howard Hawks a su garder une fraîcheur pétillante, malheureusement absente de la copie usée, projetée à la Cinémathèque Française.

Décès de l’actrice Luise Rainer

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Elle formait un formidable couple officieux de doyens du cinéma avec le réalisateur portugais Manoel De Oliveira, âgé seulement de treize mois de plus...