Dis-moi juste que tu m’aimes
France : 2024
Titre original : –
Réalisation : Anne Le Ny
Scénario : Anne Le Ny, Axelle Bachman
Interprètes : Élodie Bouchez, José Garcia, Omar Sy, Vanessa Paradis
Éditeur : M6 Vidéo
Durée : 1h47
Genre : Drame
Date de sortie cinéma : 19 février 2025
Date de sortie DVD : 19 juin 2025
Au bout de quinze ans de mariage, une crise met à l’épreuve l’union de Julien et Marie. Dans le couple, cette dernière a toujours été celle qui aimait le plus, aussi, au moment où Anaëlle, le grand amour de jeunesse de son mari Julien, réapparait dans le paysage, Marie panique. Perdue dans une spirale infernale de jalousie et d’autodépréciation, Marie se laisse entraîner dans une aventure avec Thomas, son nouveau supérieur hiérarchique. Celui-ci va se révéler aussi manipulateur que dangereux, jusqu’à faire basculer leur liaison dans le fait-divers.
Le film
[3.5/5]
Julien et Marie sont marié(e)s depuis une petite vingtaine d’années. Ils ont 2 filles, Maelys et Gwen. Lui est CPE dans un lycée de Vannes, elle est agent de maitrise dans une petite entreprise industrielle de la région. Un couple sans histoire, même si on sent qu’il n’y a plus la passion irrésistible qui devait exister au début de leur relation. En fait, ce n’est pas tout à fait ça, voire pas du tout ça ! Si on remonte plus de 20 ans en arrière, Julien et Marie faisaient partie d’une bande de jeunes, Marie était follement amoureuse de Julien mais Julien filait le parfait amour avec Anaëlle, une autre jeune fille de la bande. Jusqu’au jour où Anaëlle a brutalement quitté Vannes et Julien, lequel est tombé dans une dépression sévère qui a duré 2 ans. C’est donc un homme mal en point que Marie a finalement réussi à amener à la mairie mais en ayant toujours en tête la crainte que l’amour qu’elle portait à Julien ne soit pas véritablement partagé, que Julien ait plus en tête le souvenir d’Anaëlle qu’un profond et sincère amour pour elle. Une crainte qui va se transformer en panique lorsqu’elle apprend que Anaëlle est de retour à Vannes après un long séjour à la Réunion, qu’elle est divorcée, donc libre, et qu’elle a invité Julien à l’inauguration du bar branché qu’elle ouvre à Vannes. Pour elle, c’est une certitude, Anaëlle va chercher à reconquérir Julien et elle y arrivera très facilement. Avec une telle situation psychologique, Marie est tout à fait mure pour tomber dans les filets d’un pervers narcissique prêt à profiter d’elle à coup de mensonges et de manipulations, et il y en a un qui est justement présent dans son environnement de travail. Il s’appelle Thomas Radiguet, il est venu, en tant que directeur financier de la société dont cette usine fait partie, faire un audit dans l’usine où travaille Marie et, question perversité, c’est un véritable maître. En plus, il est peut-être même vraiment amoureux de Marie !
Anne Le Ny est une comédienne qui est venue à la réalisation en 2007, plus de 10 ans après ses débuts au cinéma, et qui, dans ses films, s’est presque toujours intéressée à des histoires de famille et même, plus particulièrement, à des problèmes que peuvent rencontrer des couples. Malgré la réalisation d’au moins un film, Les invités de mon père, qu’il n’est pas exagéré de ranger parmi les meilleures réalisations du cinéma français de ces 20 dernières années, on ne peut que constater qu’Anne Le Ny n’a jamais réussi à avoir la carte auprès d’une certaine critique hexagonale. Heureusement pour elle, elle a un public qui lui est fidèle ! Parlant de Dis-moi juste que tu m’aimes, elle dit qu’il s’agit d’un « thriller domestique ». En effet, il y a bien du « domestique » dans ce film, avec, en particulier, les risques encourus par un couple lorsque l’un des 2 membres manque de confiance en soi au point de perdre confiance en l’autre. Quant à la face thriller du film, elle est donnée par le comportement de ce grand manipulateur qu’est Thomas Radiguet, par tout ce qu’il est capable d’imaginer et de mettre en pratique. Tout cela donne un film sur lequel flotte un parfum « chabrolien » et dans lequel la distribution réunit des têtes d’affiche qu’on ne s’attendait pas à retrouver tous ensemble dans un même film. Elodie Bouchez, qu’on revoit beaucoup en ce moment dans des rôles importants et on s’en félicite, est magnifique en femme fragile et peu sure d’elle ; José Garcia, déjà tête d’affiche dans Le torrent, le film précédent d’Anne Le Ny, est parfait en manipulateur qu’on se plait à détester ; Omar Sy, l’interprète de Julien, un homme qui fait tout pour sauver son couple, et Vanessa Paradis, qui joue Anaëlle, une femme qui avait peut-être des choses en tête en revenant à Vannes mais qui sait s’incliner avec une grande sincérité lorsque la tournure des évènements ne lui est pas favorable, font un sans faute dans des rôles moins importants mais qui n’en sont pas moins cruciaux. Quant à la Bretagne, son climat a apporté une touche imprévue mais bien appréciée par la réalisatrice. En effet, la période du tournage a connu 3 tempêtes et l’une d’entre elle a été particulièrement violente, amenant Anne Le Ny à affirmer : « Pendant la scène où Marie a une crise d’angoisse sur le parking de son entreprise, la pluie battante a ajouté une intensité dramatique inattendue ». Bien mis en scène et sans temps mort, Dis-moi juste que tu m’aimes est un film auquel on peut juste reprocher une ou deux scènes qui manquent un peu de crédibilité, sans que cela, loin de là, soit rédhibitoire pour autant !
Le DVD
[3.5/5]
Le DVD de Dis-moi juste que tu m’aimes fait partie de ces galettes dont, finalement, on n’a pas grand chose à dire : image de qualité supérieure pour un DVD, film pouvant être vu avec une audio description en stéréo, ou sinon, en 5.1 avec ou sans sous-titrage pour sourds et malentendants. Supplément ? aucun !