Test DVD : Under Fire

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Under Fire


États-Unis : 1983
Titre original : –
Réalisation : Roger Spottiswoode
Scénario : Ron Shelton, Clayton Frohman
Interprètes : Nick Nolte, Joanna Cassidy, Gene Hackman
Éditeur : ESC Éditions
Durée : 2h03
Genre : Drame, Guerre
Date de sortie cinéma : 13 juin 1984
Date de sortie DVD : 4 septembre 2018

 

Synopsis : Nicaragua, 1979. Dans Managua, une capitale mise à feu et à sang par les combats qui opposent les révolutionnaires sandinistes aux troupes du dictateur Somoza, les journalistes américains Russell Price, Alex Grazier et Claire Sheridan couvrent les événements au péril de leur vie. Ils prennent d’autant plus de risques que, bientôt, les circonstances les poussent à rompre leur devoir de neutralité…

 

 

Le film

[3.5/5]

1979 : Aux États-Unis, le Président s’appelle Jimmy Carter ; au Nicaragua, le Front Sandiniste de Libération Nationale combat le pouvoir d’Anastasio « Tacho » Somoza, un dictateur soutenu par les Etats-Unis. Ce combat attire les correspondants et photographes de guerre. Après s’être quittés au Tchad, peu de temps auparavant, Russell Price, photographe américain, et Alex Grazier, journaliste américain, se retrouvent à Managua, la capitale du Nicaragua, aux côtés de Claire, une journaliste américaine, ancienne maîtresse d’Alex et prête à succomber aux charmes de Russell. En bon professionnel, Russell aspire à photographier Rafael, le charismatique leader de la révolution populaire, un homme qui fuit les médias et dont il n’existe aucune photo pouvant être utilisée par la presse. Cette aspiration devient irrésistible lorsque l’annonce est faite de la mort de Rafael : est-ce la vérité ou est-ce une tentative d’intoxication menée par le pouvoir en place pour affaiblir le camp adverse ? En effet, la livraison d’armes par les Etats-Unis dépend en grande partie de la situation de Rafael : mort ou vivant ? Un point que les sandinistes ont parfaitement  compris !

 

 

1983 : Aux États-Unis, le Président s’appelle Ronald Reagan. La junte révolutionnaire est au pouvoir au Nicaragua. Roger Spottiswoode, réalisateur britanno-canadien, réalise Under Fire. Un film qui précède de 4 ans le Salvador d’Oliver Stone et qui, malgré sa moindre réputation, n’a rien à lui envier. Dans Under Fire, l’accent est mis, bien sûr, sur les exactions de la Garde Nationale, la police militaire de Somoza, et sur le soutien donné le plus souvent par la population aux forces révolutionnaires, mais c’est surtout le rôle des correspondants et photographes de guerre qui est mis en avant. C’est ainsi que, à deux reprises, des photos prises par Russell vont grandement influer sur le déroulement du conflit. Pour une de ces photos, le réalisateur et ses scénaristes se sont inspirés d’un fait réel : l’assassinat par la Garde Nationale de Bill Stewart, un journaliste américain, le 20 juin 1979. Dans le film, comme dans la réalité, les photos prises lors de cet événement ont d’abord prouvé que, contrairement à ce qu’assurait Somoza, ce journaliste n’avait pas été la victime des sandinistes, puis, passant en boucle sur les chaînes de télévision, elles ont bouleversé les Etats-Unis, amenant Jimmy Carter à « lâcher » Somoza. Comme le dit une femme dans le film : « 50 000 nicaraguayens sont morts et maintenant un américain. Les américains vont peut-être prendre conscience de ce qui se passe. On aurait peut-être dû tuer un journaliste américain il y a 50 ans ! ». On notera aussi que le film donne une place particulière à deux personnages, représentatifs de ce qu’on trouve dans ce genre de conflit : Oates, un mercenaire sans foi ni loi, changeant de camp sans aucun état d’âme, et Marcel Jazy, une barbouze qui se trouve, ici, être française.

C’est une distribution top niveau que Roger Spottiswoode a réussi à réunir : un excellent Nick Nolte dans le rôle de Russell Price, une attachante Joanna Cassidy dans celui de Claire, Gene Hackman très crédible en journaliste vieillissant qui se demande s’il a toujours sa place sur le terrain. Plus Ed Harris dans le rôle de Oates, le mercenaire, et Jean-Louis Trintignant dans celui de Marcel Jazy. Roger Spottiswoode, dont le film préféré est Z de Costa-Gavras, tenait tout particulièrement à la présence de Trintignant dans son film ! A sa sortie aux Etats-Unis, Under Fire n’a pas eu la chance de son côté. En effet, 4 jours après son lancement, Reagan a fait procéder à l’invasion de la Grenade : pas très bon pour un film qui dénonce la politique étrangère américaine et prend partie pour les sandinistes, sans illusion pour autant quant au futur, alors que le pays est en pleine fièvre de patriotisme exacerbé ! En tout cas, voici un film qui, s’il se traine un peu durant la première demi-heure, devient ensuite particulièrement passionnant et qui ne souffre que d’un seul défaut : la musique horripilante que nous inflige Jerry Goldsmith, totalement hors sujet avec une fausse flute indienne interprétée sur synthétiseur et que les courtes apparitions de la guitare de Pat Metheny ne parviennent pas à rehausser.

 

 

Le DVD

[4.5/5]

Le travail de restauration effectué pour ce DVD par ESC Editions s’avère particulièrement remarquable. On ne se plaindra pas du fait que le grain du film soit toujours présent, sans excès pour autant. Les couleurs affichent une petite dominante rosée qui n’est pas vraiment gênante. Quant au son, il est disponible en Dolby Digital 2.0, en VO Sous-titré ou en VF.

Le DVD est, par ailleurs, riche en suppléments, avec, en particulier, un entretien de 26 minutes avec Roger Spottiswoode. Ce dernier nous explique la genèse du film de façon détaillée et toujours intéressante ainsi que les raisons qui ont nui à son sucès aux Etats-Unis. On sent que, pour ce réalisateur qui porte aux nues les films Z et La bataille d’Alger, Under Fire est un film qui, à juste titre, lui tient particulièrement à cœur. L’autre supplément, d’une durée de 26 minutes, s’intitule Jerry Goldsmith, L’expérimentation auditive. Quand bien même on a pu trouver horripilante la musique de Under Fire, le discours d’Olivier Desbrosses, spécialiste des musiques de films, n’est pas sans intérêt, en particulier lorsqu’il compare le travail de Goldsmith à celui de John Williams.

 

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