Un heureux évènement

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Un heureux évènement avec Louise Bourgoin enceinte

Un heureux évènement affiche avec Louise BourgoinUn Heureux événement

France : 2010
Titre original : Un Heureux événement
Réalisateur : Rémi Bezançon
Scénario : Eliette Abecassis
Acteurs : Louise Bourgoin, Pio Marmai, Josiane Balasko
Distribution : Gaumont Distribution
Durée : 1h50
Genre : Comédie dramatique
Date de sortie : 28 septembre 2011

Globale : [rating:4][five-star-rating]

Le premier jour du reste de ta vie se terminait par un test de grossesse positif, une sorte d’ouverture au film suivant de Rémi Besançon, Un heureux évènement. Le film tiré du roman éponyme d’Eliette Abécassis, aborde avec justesse les joies et les désagréments de la maternité vue par la mère, jouée par l’ancienne miss météo Louise Bourgoin. Pour son troisième film le réalisateur, qui a choisi un casting plutôt loufoque, réembauche Pio Marmai, un acteur plus que talentueux.

Synopsis : « Elle m’a poussée dans mes retranchements, m’a fait dépasser toutes mes limites, m’a confrontée à l’absolu : de l’amour, du sacrifice, de la tendresse, de l’abandon. Elle m’a disloquée, transformée. Pourquoi personne ne m’a rien dit ? Pourquoi on n’en parle pas ? »

Un heureux événement ou la vision intime d’une maternité, sincère et sans tabous.

Un heureux évènement avec Louise Bourgoin enceinte

Une première partie qui fait rêver

Le début du film est comme une ode à l’amour. Tout est filmé avec merveille et tout est raconté de façon sexy, précise et concise : de la rencontre au premier « Je t’aime », du « Je veux un enfant de toi » à la grossesse. On ressent cet amour et cette passion si forte surtout lors des scènes de sexe, qui ne sont en rien obscènes mais plutôt désirantes, charnelles, et magnifiques.

Dès les premières minutes, Rémi Besançon vend du rêve, pas d’une façon niaise, mais plutôt simplement, avec émotion, justesse et mélancolie. Leur histoire d’amour est simple, mais elle donne envie d’être amoureux. Les acteurs Pio Marmai et Louise Bourgoin, en acteurs crédibles, savent parfaitement maîtriser leur jeu d’acteur, sans trop tomber dans le pathos ou le mélo. Bourgoin convainc en thésarde de philo et Pio Marmai fait fantasmer n’importe quelle fille avec sa barbe de trois jours.

Côté écriture, le réalisateur sait nous envoûter avec ses belles paroles, douces et amères, avec la voix off qui reprend quelques citations d’Eliette Abécassis. Tout est dit avec des mots justes, ni bêtes, mais plutôt clairvoyantes. C’est l’histoire d’une mère, qui, lors de sa grossesse idéalise et s’imagine un monde trop enthousiaste, mais se désillusionne… et toutes les mères sont passées par là.

Côté second rôle, on découvre et on rit avec joie. Josiane Balasko épate en mère laxiste et grincheuse, Daphné Burki fait rire en femme blasée et sœur expérimentée et Anais prouve encore une fois ses talents de comédienne (Après Rien dans les poches) en célibataire endurcie et délirante (comme elle sait si bien l’être).

Ainsi Louise Bougoin, enceinte jusqu’aux os (grâce à plus de 5 heures de maquillage tous les jours), peut s’inspirer et s’enrichir de toutes les expériences faites autour d’elle pour élever son enfant tout en conservant la solidité de son couple. Quelques innovations sont de sorties pour ce nouveau film, avec notamment des images de synthèses du bébé évoluant dans le ventre de sa maman.

Tout est démontré, rien n’est à revoir. Grâce aux pensées de la mère et aux séquences courtes subtiles et profondes qui précèdent l’accouchement, mais qui ne lassent pas le spectateur de la grossesse, on assiste à une belle fable douce et légère de la vie.

Un heureux évènement avec Louise Bourgoin enceinte

Et une deuxième partie plus sombre

Mais cette fable montre tout mais n’apprend rien. Vous me direz, est-ce le but du réalisateur de faire découvrir de nouvelles choses ? Cependant, le réalisateur a voulu confronter le spectateur à une stricte, pure et simple vérité. Et la deuxième partie la démontre plus encore, avec la gravité du choc psychologique de la mère qui va malheureusement se confronter.

Et non tout n’est pas beau et tout rose. Avoir un enfant c’est une charge, une grosse charge d’ailleurs confiée à cette jeune mère qui vient de passer du rêve à la réalité. Le couple se désagrège, on ressent toute cette colère et la violence des parents surmenés par la maternité. Rémi Besançon met en scène une mère qui ne sait plus où donner de la tête pour élever correctement son enfant, alors elle va commencer par faire des erreurs (faire dormir son enfant dans le lit conjugal par exemple), ce qui va évidemment mettre en péril son couple. Une situation que tous les parents doivent connaître.

Avec cette partie plus sombre, brutalisante et coléreuse, le réalisateur veut sans doute montrer aux spectateurs que rien n’est facile, que tout peut se désagréger, et il se confond vite dans l’horreur (avec les cauchemars sous fond de musique noire par exemple). C’est forcément plus dramatique que Le premier jour du reste de ta vie (qui a montré lui aussi des parties sombres de l’existence de chaque personnage) mais toutes les images et la mise en scène restent bien travaillés.

Tout est donc centré sur la maternité puis sur le couple qui va connaître des étapes douloureuses, mais il manque au film une accroche plus sérieuse pour qu’il soit à la hauteur du Premier jour du reste de ta vie. Or, Un heureux évènement est une belle comédie qui ne cesse d’émouvoir le spectateur, qui se reconnait forcément à travers chacun des personnages.

En revanche, elle comporte une note plutôt pessimiste malgré sa mise en œuvre crédible de la réalité, elle pourrait avoir tendance à dégouter le spectateur avec les déboires d’une grossesse difficile et d’un couple qui se brise. La morale pourrait être : « Ne faites pas d’enfants si vous voulez que votre couple perdure », c’est ainsi qu’on réfléchit au bout d’une heure et demie, puisque le film nous confronte à la dur réalité d’être parent mais aussi d’une possible destruction de vie de couple. Mais il nous laisse sur une note tellement optimiste et gai qu’on pourrait se dire en fin de compte : « Et si les enfants, ce n’était pas ça le bonheur ? »

Résumé

Voilà une belle comédie sans tabou qui mêle réalité et émotion d’une façon juste et intéressante. Le casting est sublime et original et maitrise parfaitement le scénario finement bien écrit. On rit, on pleure (à des moments clés du film), et on sourit à ce bel hommage que Rémi Besançon offre à la vie.

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=mKxPzzZRQsM[/youtube]

3 Commentaires

  1. « alors elle va commencer par faire des erreurs (faire dormir son enfant dans le lit conjugal par exemple), ce qui va évidemment mettre en péril son couple. Une situation que tous les parents doivent connaître. »

    Ah, bon ?
    Renseignez-vous mieux sur le cododo (ou co-sleeping).

  2. film pas très réussi car louise bourgoin n’est pas une vraie comédienne… elle es faite pour ne dire que la météo. A force d’engager des filles qui ne sont que des « objets à décor » on finit par avoir de pseudo actrices. Dommage… il y as bien des meilleures actrices pour ce role.

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