Test DVD + Blu-ray : Manhunter (Le sixième sens)

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Manhunter (Le sixième sens)


Etats-Unis : 1986
Titre original : Manhunter
Réalisation : Michael Mann
Scénario : Michael Mann d’après « Dragon rouge » de Thomas Harris
Acteurs : William L. Petersen, Kim Greist, Joan Allen, Tom Noonan
Éditeur : ESC Distribution
Durée : 1h55
Genre : Policier, drame, thriller
Date de sortie cinéma : 22 avril 1987
Date de sortie du coffet : 5 décembre 2017

 

 

Synopsis : Will Graham est un des experts-légistes les plus habiles du F.B.I. Il excelle dans l’art de reconstituer à partir d’éléments quasiment inexistants le profil d’un assassin. Mais son « sixième sens » lui a valu de frôler plusieurs fois la mort. Alors qu’il est retiré depuis trois ans, un ancien collègue, Crawford, vient le relancer pour une affaire qui s’annonce complexe : deux paisibles familles de Birminghan et Atlanta ont été, à un mois d’intervalle, sauvagement massacrées par un « tueur de la pleine lune »

Le film

 (3.5/5)

Ancien profileur criminel vedette du FBI, Will Graham s’est mis sur la touche depuis 3 ans, suite à l’issue d’une enquête qui lui a permis de faire arrêter et condamner le Dr. Hannibal Lecktor, un tueur en série particulièrement redoutable. En effet, Will est ressorti blessé de cette enquête, à la fois physiquement et psychologiquement et, depuis, il se reconstruit en vivant calmement en Floride, au bord de la mer, auprès de sa femme Molly et de son fils Kevin. C’est alors que son ami et ancien collègue Crawford vient le relancer : à un mois d’intervalle, deux crimes d’une grande sauvagerie ont été commis à Birmingham et à Atlanta, les deux fois à la période de la pleine lune. Le temps presse : pour éviter qu’un 3ème massacre ait lieu lors de la prochaine pleine lune, la police a un mois pour mettre la main sur ce nouveau criminel et bénéficier du « sixième sens » dont sait faire preuve Will Graham serait un atout exceptionnel. Même s’il sent des réticences du côté de son épouse, Will va quand même accepter et, à la grande surprise de ses collègues, il va aller demander de l’aide au Dr. Hannibal Lecktor.

Hannibal Lecktor ? Oui, c’est bien le même, c’est bien Hannibal Lecter. « Le dragon rouge », que Michael Mann a adapté dans Manhunter, est, en 1981, le premier roman de Thomas Harris dans lequel apparait le personnage d’Hannibal Lecter. 1989 verra la parution, dans un premier temps en langue anglaise, de la suite, Le silence des agneaux, suivie, en 1991, de l’adaptation cinématographique réalisée par Jonathan Demme.

 

Lorsqu’il réalise Manhunter, son 3ème long métrage en tant que réalisateur, Michael Mann est en pleine période Miami Vice (Deux flics à Miami), série télévisée dont il est le producteur. Même s’il n’a réalisé aucun épisode de cette série, on sent souvent l’influence qu’elle a eu  sur l’esthétique de Manhunter : la prédominance de teintes bleues métalliques, l’utilisation des couchers de soleil, le type d’environnement urbain. Deux flics à Miami, Manhunter, une série et un film qui vont avoir pendant longtemps une forte influence sur l’esthétique des séries télévisées et des thrillers postérieurs.

Concernant l’enquête menée par Will, Manhunter est un des premiers films à montrer l’importance que prend alors l’approche scientifique dans les enquêtes policières, mais il est important de noter que, en 1986, si on prend en considération le tournage du film, et, plus encore, en 1981, date de parution du roman de Thomas Harris, le téléphone portable et Internet en sont à leurs premiers balbutiements. Quant à la première utilisation de l’ADN dans une enquête policière, elle est à peu près contemporaine avec le film : elle a eu lieu en Angleterre, dans le cadre de l’affaire Colin Pitchfork. Dans Manhunter, la science pointe donc le bout de son nez mais seul le sixième sens de Will Graham peut vraiment permettre de remonter jusqu’au tueur en série. L’intérêt majeur du film est de montrer qu’un tel homme ne peut, sur de nombreux points, qu’être très proche des tueurs dont il s’efforce de comprendre les motivations en faisant le maximum pour se mettre à leur place. Au point que, lorsqu’il commence à comprendre ce qu’a pu être l’existence de l’auteur des crimes de Birmingham et d’Atlanta, il ne peut s’empêcher de plaindre l’enfant que cet homme a été, tout en reconnaissant que l’adulte est irrécupérable et qu’il ne mérite pas de vivre.

Curieusement, Manhunter, passionnant pendant plus d’une heure, le devient moins à partir du moment où on fait la connaissance de Francis Dolarhyde, surnommé « La dent vicelarde », le criminel recherché. En fait, dans ce film, Michael Mann n’est pas encore au sommet de son art et le film, malgré de belles qualités, en particulier esthétiques, qui en font une œuvre tout à fait recommandable, n’est pas exempt de nombreux petits défauts, tant dans la narration proprement dite que dans la partie technique du filmage. Des défauts qu’on ne retrouve ni dans le jeu de William L. Petersen, l’interprète de Will Graham, acteur venant du théâtre et qui débutait alors au cinéma, ni dans ceux de Tom Noonan, interprète de l’inquiétant Francis Dolarhyde, de Joan Allen, qui joue le rôle de Reba McClane, la petite amie aveugle de ce dernier, et du comédien écossais Brian Cox, premier interprète, avant le gallois Anthony Hopkins, du monstrueux Hannibal Lecter.

 

Le DVD et les Blu-ray

[4.5/5]

Les fêtes de fin d’année approchent et les éditeurs pensent aux cinéphiles en sortant de beaux coffrets pouvant se transformer en très beaux cadeaux. C’est ainsi que ESC Distribution sort un coffret « Ultimate » de Manhunter (Le sixième sens), en exclusivité pour la FNAC. Oui, le film qui, lors de la sortie dans les salles de notre pays, avait pour titre Le sixième sens, a repris son titre original en langue anglaise, sans doute pour éviter la confusion avec le film de M. Night Shyamalan.

Le coffret est particulièrement riche : on y trouve le Blu-ray du film en version cinéma, le Blu-ray du film en version « Director’s cut », le DVD du film en version cinéma et « Michael Mann », un livre de 152 pages de Marc Toullec. Quant aux suppléments, la richesse est énorme : sur le le premier Blu-ray et sur le DVD, près de 2 heures de suppléments avec des entretiens avec William L. Petersen, Joan Allen, Tom Noonan et Dante Spinosi, le Directeur de la photographie,  plus des explications sur l’utilisation de la musique dans le cinéma de Michael Mann, données par François Jadin et Olivier Desbrosses. Le DVD bénéficie en plus des explications très fouillées données par le critique cinématographique Axel Cadieux sur quatre séquences du film. Ce supplément de 16 minutes, sans doute le plus intéressant de tous, on le retrouve sur le deuxième Blu-ray, ainsi que la musique du film et un entretien avec Axel Cadieux.

Sur les versions cinéma, le son est disponible en VF 2.0 et en VO 5.1, alors que seule la VO 5.1 est présente sur la version « Director’s cut ». L’image du DVD étant déjà de très bonne tenue, même dans les scènes les plus sombres, on peut s’attendre à une restitution encore plus proche de la perfection sur les deux Blu-ray.

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