On the milky road
Serbie, Royaume-Uni, États-Unis : 2016
Titre original : –
Réalisateur : Emir Kusturica
Scénario : Emir Kusturica
Acteurs : Emir Kusturica, Monica Bellucci, Sloboda Micalovic
Éditeur : Wild Side Vidéo
Durée : 2h00
Genre : Drame
Date de sortie cinéma : 12 juillet 2017
Date de sortie DVD : 12 décembre 2017
Sous le feu des balles, Kosta, un laitier, traverse la ligne de front chaque jour au péril de sa vie pour livrer ses précieux vivres aux soldats. Bientôt, cette routine est bouleversée par l’arrivée de Nevesta, une belle réfugiée italienne. Entre eux débute une histoire d’amour passionnée et interdite qui les entraînera dans une série d’aventures rocambolesques…
Le film
[4/5]
Extrêmement présent dans le petit monde cinéphile durant la décennie 90, qui lui aura permis de signer coup sur coup une petite série de chefs d’œuvres demeurant encore aujourd’hui dans les esprits de tout le monde, le cinéaste serbe Emir Kusturica a, au tournant des années 2000, un peu perdu de son aura. Même s’il a continué à tourner de façon régulière (parallèlement à d’autres activités artistiques), le public l’a un peu « perdu de vue », le circuit de salles projetant ses films s’amenuisant d’année en année, de même que les spectateurs faisant le déplacement pour les découvrir. Si La vie est un miracle avait réuni un peu plus de 570.000 français sur un circuit de 124 salles en 2004, On the milky road n’est parvenu en revanche à attirer que 87.000 spectateurs dans l’hexagone cet été, sur un circuit de 86 salles. C’est dire si en l’espace de douze ans, le public semble s’être désintéressé du cinéaste…
Et pourtant, Emir Kusturica n’est pas mort ! Il bande encore, comme dirait l’autre. Les fans du cinéaste retrouveront avec plaisir tous les signes distinctifs qui ont rendu son cinéma unique : l’amour, l’humour « carnavalesque », la tonalité générale virant facilement à la folie douce, voire au surréalisme, la musique, le rythme, la poésie mais également le rapport à la mort… Le spectateur a toujours la même et délicieuse impression de se retrouver transporté dans une autre dimension : on est donc heureux de retrouver intactes toutes les qualités du cinéaste, mais on ne peut s’empêcher également de se dire que film après film, son univers marque finalement peu à peu ses limites. Il en suffirait en effet de peu pour que l’on ait une vague impression de « déjà vu ».
On pourra par moments penser aux romans d’Henning Mankell et à son cycle consacré à Kurt Wallander, au cœur duquel le père du personnage principal aura passé sa vie entière à peindre inlassablement le même tableau, « avec ou sans coq de bruyère ». Kusturica, c’est également un peu ça – si son cinéma n’évolue pas, il demeure néanmoins parfaitement maîtrisé, et l’émotion dégagée par On the milky road sera au final aussi réelle que celle développée par tous ses films depuis la fin des années 80. Ce qui est déjà beaucoup !
Le DVD
[4/5]
C’est Wild Side Vidéo qui nous offre aujourd’hui la possibilité de (re)découvrir On the milky road sur support DVD, et la galette proposée par l’éditeur français est d’ailleurs en tous points excellente. La définition est exemplaire, sans le moindre problème de compression ou autre pétouille technique. L’éditeur, rôdé au support, nous propose un encodage maitrisé, dont on ne percevra les limites techniques que sur certains arrière-plans affichant un léger bruit vidéo, ainsi que sur les scènes nocturnes, un poil plus granuleuses. Côté son, la VO est proposée au choix en Dolby Digital 5.1 ou en Dolby Digital 2.0 ; le mixage multi-canal privilégie de façon très nette l’ambiance aux effets spectaculaires (qui seraient de toutes façons en contradiction avec l’esprit du film), proposant la plupart du temps des effets discrets – on notera tout de même que le caisson de basses et la scène arrière s’emballent très nettement durant les séquences musicales ou de guerre.
En guise de bonus, Wild Side Vidéo nous propose de découvrir la bande-annonce du film.