Test DVD : L’évadé de l’enfer

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L’évadé de l’enfer

 
États-Unis : 1946
Titre original : Angel on my shoulder
Réalisation : Archie Mayo
Scénario : Harry Segall
Acteurs : Paul Muni, Anne Baxter, Claude Rains
Éditeur : Artus Films
Durée : 1h40
Genre : Fantastique
Date de sortie cinéma : 26 août 1947
Date de sortie DVD : 4 décembre 2018

 

 

Abattu par un rival, le gangster Eddie Kagel se retrouve aux enfers. Surnommé Nick, le diable lui propose de retourner sur terre afin de lui permettre d’assouvir sa vengeance, En échange, Eddie devra endosser la personnalité d’un juge à l’origine de la rédemption d’âmes promises à la damnation et le discréditer…

 

 

Le film

[3,5/5]

Si une telle approche du cinéma fantastique tendrait évidemment à faire sourire le spectateur contemporain, dans les années 40, il n’était pas rare qu’un film mette en scène l’enfer, le paradis, Dieu et des anges en tous genres. On pense par exemple a des films célèbres tels que Le défunt récalcitrant (Alexander Hall, 1941), Le ciel peut attendre (Ernst Lubitsch, 1943), Une question de vie ou de mort (Michael Powell et Emeric Pressburger, 1946) ou encore L’évadé de l’enfer (Archie Mayo, 1946) qui nous intéresse aujourd’hui.

Le ton utilisé était généralement celui de la fable, et le fonds des récits gentiment moralisateur, mais comme l’étaient de toute façon la grande majorité des films américains à l’époque, qu’ils mettent en scène Dieu le père, Lucifer ou Mr Tout le monde (mister everybody). De nos jours, le cynisme et la méfiance vis-à-vis d’une hypothétique volonté œcuménique de la part de ces films sont tels que quelques-uns d’entre eux sont même répertoriés sous le genre « cinéma religieux » : une hypocrisie absolue dans le sens où si l’on va dans ce sens, tous les films produits durant la période du Code Hays pourraient également intégrer le genre, puisque le blasphème, l’indécence, la nudité y étaient proscrits, et les valeurs de la bonne morale systématiquement mises en avant.

On ira donc pas jusqu’à qualifier L’évadé de l’enfer de film « religieux », mais utilisant simplement une représentation très judéo-chrétienne de l’enfer et du paradis, tout en développant un classique récit de rédemption aucunement désagréable à suivre. En effet, on ne trouvera pas dans le film d’Archie Mayo la plus infime trace de prosélytisme religieux ; au contraire, on aurait même tendance à trouver que les meilleures scènes du film sont celles se déroulant en Enfer, visuellement époustouflantes et assez réjouissantes dans leur façon décomplexée de présenter une série de portraits hallucinés de personnages présentés comme des archétypes du péché de l’époque.

Dans tous les cas, l’histoire imaginée par Harry Segall et mise en images par Mayo Ketchup (pardon mais maintenant qu’elle est faite je me sens soulagé et on peut passer à autre chose) s’avère impeccablement rythmée, souvent assez amusante et nous propose de plus quelques plans et séquences extrêmement modernes ! Un film à redécouvrir !

 

 

Le DVD

[4/5]

C’est naturellement Artus Films qui nous propose donc aujourd’hui de (re)découvrir L’évadé de l’enfer en DVD au sein de sa collection « Classiques ». Une édition comme toujours absolument minimaliste, mais ne posant globalement pas de problème au niveau de l’image, avec un master qui n’est certes pas de première jeunesse mais s’avère proposé au format 1.37 :1 respecté, et composant de manière intelligente avec les limites de l’encodage MPEG-2. On n’hérite donc pas ici de l’image de l’année, mais force est de constater que l’éditeur connaît le format DVD et sait gérer une image noir et blanc sans souci. Comme sur la plupart des autres titres de la collection, la bande son est proposée en Dolby Digital 1.0, et en VO uniquement. Les sous-titres ne posent pas de problème particulier.

Du côté des suppléments, on trouvera une série de bandes-annonces de films également édités par Artus dans la collection « Classiques ».

 

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