Test DVD : Le cavalier noir

0
1700

Le cavalier noir

 
Royaume-Uni : 1961
Titre original : The singer not the song
Réalisateur : Roy Ward Baker
Scénario : Nigel Balchin
Acteurs : Dirk Bogarde, John Mills, Mylène Demongeot
Éditeur : Rimini Éditions
Durée : 2h06
Genre : Western
Date de sortie cinéma : 24 janvier 1962
Date de sortie DVD : 2 février 2016

 

 

Le père Keogh est le nouveau curé du village mexicain de Quantana. Le religieux se rend compte rapidement que la population vit dans la terreur imposée par Anacleto, Le cavalier noir, un chef de bande. Le prêtre décide de remettre l’église en état. Anacleto tente de l’empêcher d’exercer son sacerdoce, n’hésitant pas à tuer des innocents…

 

 

Le film

[4/5]

Réalisateur bien connu des amateurs de fantastique anglais, et en particulier des films de la Hammer, Roy Ward Baker n’a cependant pas œuvré que dans le genre horrifique. En effet, on le trouve au générique du Cavalier noir (The singer, not the song, 1961), cas rarissime de western réalisé au Royaume-Uni, qui tend d’ailleurs à bouleverser tous les codes connus du genre. Western psychologique aux fortes tendances homo-érotiques (la légende raconte que Charlton Heston, initialement prévu dans le rôle du méchant, aurait quitté le tournage parce qu’il était gêné par ce sous-texte), Le cavalier noir se démarque par la présence d’un méchant incarné par Dirk Bogarde s’affichant en pantalon de cuir moulant et fouet à la main. Mu par un réflexe d’attirance/répulsion qui le lie au personnage principal (un prêtre qui refuse toute violence), le personnage de Bogarde attire à lui tous les regards, et son ambiguïté mêlée d’étrangeté -et même d’« inquiétante étrangeté » pour citer un concept Freudien !- contamine finalement tout le métrage, en faisant finalement un pur OVNI au sein d’un genre très codifié. Évoluant sur un rythme étrange, Le cavalier noir développe un charme vraiment unique, inclassable, d’autant plus insaisissable qu’il n’appartient même pas à 100% au genre western (présence de voitures au début du film, net refus de tous les passages obligés du western…).

John Mills et Mylène Demongeot, presque transparents en comparaison de Dick Bogarde qui vampirise littéralement l’écran, complètent le casting d’un film étrange et pénétrant, sorte de chef d’œuvre à sa manière puisqu’il est quasiment le seul représentant d’un genre à part, à voir à la fois en VF et en VO tant les traductions diffèrent et en rajoutent encore en VF sur l’ambigüité sexuelle existant entre les personnages.

 

 

Le DVD

[4,5/5]

Jusqu’ici inédit en DVD en France, Le cavalier noir débarque donc aujourd’hui sous les couleurs de Rimini Editions. Le film est proposé au format 2.35 Scope respecté. On le souligne volontiers, car à notre connaissance, les autres éditions du film disponibles en Europe sont recadrées.

Le DVD édité par Rimini nous propose donc un master relativement propre et de bonne tenue. La compression ne pose pas de problème majeur, même sur les scènes de nuit, la définition et le piqué s’en tirent bien – pour de la définition standard bien sûr – bref l’éditeur a réussi à exploiter de façon intelligente les qualités et limites du support DVD. Côté son, VF d’époque et VO sont toutes deux proposées en Dolby Digital 2.0 mono d’origine, et ne présentent pas de problème particulier même si elles manquent certes un peu d’ampleur.

Du côté des suppléments, l’éditeur a fait fort et nous propose un entretien avec Jean-François Giré, auteur de « Il était une fois… le western européen » et véritable puits de science concernant le western. Il évoque les problèmes rencontrés par l’équipe durant le tournage du film, l’originalité du script mais en aborde également les limites. On poursuivra avec un entretien avec Mylène Demongeot, l’actrice française y allant avec générosité de ses souvenirs de tournage, et revenant brièvement sur l’accueil du film par le public.

 

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici