Test DVD : Devilman le diabolique

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Devilman le diabolique

Italie : 1967
Titre original : Devilman Story
Réalisation : Paolo Bianchini
Scénario : Paolo Bianchini, Max Caret
Acteurs : Guy Madison, Luisa Baratto, Diana Lorys
Éditeur : Artus Films
Durée : 1h24
Genre : Espionnage
Date de sortie cinéma : 22 octobre 1969
Date de sortie DVD : 1 juin 2021

Venus à Rome pour un congrès scientifique, le chirurgien Becker est enlevé sous les yeux de sa fille. Celle-ci, aidée par le journaliste Mike, part à sa recherche. Ils vont arriver en Afrique, au sein d’une forteresse commandée par le terrible Devilman, qui va tenter une substitution de cerveau sur Becker…

Le film

[3/5]

Artus Films a eu la bonne idée de lancer en 2014 une collection intitulée « Ciné Fumetti ». Pour ceux qui l’ignoreraient encore, le fumetti – pluriel de fumetto – est le nom général donné à la bande dessinée italienne (englobant parfois le roman-photo), qui connut un immense succès dans les années 60/70 et fut publiée en France dans des petits formats « jetables », faisant de nos jours l’objet d’un véritable culte pour beaucoup d’amateurs de bis et de « pulp » autant que de bizarreries artistiques. Diabolik, Blek le roc, Satanik, Zagor, Capt’ain Swing sont autant d’exemples de ces bandes dessinées foisonnantes de créativité et d’excès en tous genres.

Au milieu des années 60, sous les impulsions simultanées des fumetti Diabolik, de l’apparition au cinéma des premiers James Bond et de la saga Fantomas (1964-1967), beaucoup de fumetti commencèrent à proposer au cœur de leurs intrigues fortement teintées d’un exotisme hérité du Serial d’impitoyables méchants masqués, qui devinrent les principales attractions des « illustrés » ainsi que des films dérivés du genre : Devilman le diabolique (1969) en fait clairement partie.

Ainsi, si le fameux « Devilman » n’apparaîtra dans le film de Paolo Bianchini qu’au bout de 50 minutes de métrage, il est absolument impossible de ne pas reconnaître en lui un des cousins du Fantomas d’André Hunnebelle – la principale différence entre ces deux esprits diaboliques déterminés à dominer le monde se situe essentiellement dans la couleur de leur masque : vert pour Fantomas, argenté pour Devilman le diabolique.

Pur divertissement, le film nous propose par ailleurs un mélange d’aventure, de mystère et de science-fiction qui alternera clairement les ambiances et les tonalités : on commence avec une intrigue d’espionnage typique – avec microfilms et savant enlevé – pour ensuite bifurquer vers un récit d’aventures prenant place au Maroc – bagarres contre les touaregs, traversée du désert – avant d’arriver dans la base secrète de Devilman, remplie d’hommes de main et de technologies aussi mortelles que mystérieuses. Longs couloirs métalliques, uniformes fantasques, laboratoires high-tech et diodes qui clignotent de partout : il n’y a pas de doute, c’est de la SF des années 60 !

Bien tenu, solidement interprété, nous donnant à voir de jolis décors et des effets spéciaux délicieusement surannés, Devilman le diabolique cultive donc l’indéfinissable charme du cinéma bis des années 60, qui lui permettra de faire oublier au spectateur son intrigue fourre-tout et paradoxalement routinière.

Le DVD

[4/5]

Nouveau venu de la riche collection « Ciné Fumetti » de chez Artus Films, Devilman le diabolique s’offre pour son arrivée sur support DVD une édition assez remarquable. Comme souvent chez l’éditeur, un grand soin a été apporté à la présentation du film, ici présenté dans un joli digipack proposant les visuels d’époque. Le master s’avère de très bonne tenue, même s’il n’est pas exempt de quelques défauts (tâches et autres griffes dues au temps). Le film est proposé au format Scope 2.35 respecté, et l’encodage, les couleurs et la définition s’avèrent tout à fait satisfaisants. Côté son, VF et VO sont proposées en Dolby Digital 2.0, sans souffle ou parasites gênants pour le spectateur. On notera par ailleurs que la version française d’époque est assez croustillante – on y a notamment reconnu la voix de l’inénarrable Jacques Balutin.

Du côté des suppléments, on trouvera, outre la traditionnelle galerie de photos, une très intéressante présentation du film par Christian Lucas (16 minutes). Ce dernier remettra le film dans son contexte de tournage, évoquant le genre du fumetti neri ou la collaboration entre Paolo Bianchini et son producteur Gabriele Crisanti, qui lui a imposé de réutiliser des « stockshots » tirés du film I predoni del Sahara.

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