Test DVD : Contronatura

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Contronatura

 
Italie, Allemagne : 1969
Titre original : Schreie in der Nacht
Réalisateur : Antonio Margheriti
Scénario : Antonio Margheriti
Acteurs : Joachim Fuchsberger, Marianne Koch, Helga Anders
Éditeur : Artus Films
Durée : 1h27
Genre : Fantastique
Date de sortie DVD : 3 mai 2016

 

 

En Angleterre, dans les années 20, cinq notables se rendent à Brighton afin de traiter une affaire. Leur voiture s’étant embourbée à cause d’un violent orage, ils trouvent refuge dans un hôtel lugubre tenu par Uriat et sa mère, une vieille spirite. L’électricité et le téléphone étant en panne, ils se retrouvent coupés du reste du monde. La vieille femme organise alors une séance de spiritisme qui va faire revenir le passé trouble des personnages. Ils seraient responsables de trois meurtres. Et les morts réclameraient vengeance…

 

 

Le film

[3,5/5]

Un mois qui passe sans nouvelle « bisserie » en DVD de la part de nos amis de chez Artus Films n’est pas un bon mois. Fort de cet adage, et désireux de reconquérir tous les amateurs de bis de France et de Navarre, l’éditeur montpeliérain a décidé de nous offrir ce mois-ci Le manoir maudit et Contronatura, deux nouvelles livraisons en provenance d’Italie qui viennent grossir les rangs de la collection « Les chefs d’œuvre du Gothique »

Formidable technicien, Antonio Margheriti a œuvré, au fil de ses quarante ans de carrière, dans à peu près tous les genres du cinéma d’exploitation italien : polar, horreur, fantasy, guerre, érotique, western… Autant de genres où le cinéaste, plutôt enclin au mélange des genres, nous a offert de solides séries B. Il n’est donc point étonnant d’avoir du mal à « classer » Contronatura dans une case bien déterminée. On l’a dit un peu plus haut, Artus Films a choisi, sur le conseil d’Alain Petit, de le ranger dans sa collection « Les chefs d’œuvre du Gothique ». Pourtant, Contronatura n’a pas grand chose de comparable avec les chefs d’œuvres signés Mario Bava, ni avec les « purs » films gothiques tournés par Margheriti quelques années auparavant (La vierge de Nuremberg, Danse macabre).

Tourné avec des capitaux allemands (du moins en partie), se déroulant dans les années 20, proposant d’entrée de jeu une série de personnages qui nous seront présentés par l’intermédiaire de longs flash-backs, le film prend tout d’abord des allures de « Krimi », mais au fur et à mesure qu’il évolue, l’intrigue commence néanmoins à développer une ambiance sombre faisant intervenir des forces obscures venues de l’au-delà. Trahison, meurtres et désirs inavouables s’entrecroisent auprès de personnages masculins dominateurs et de femmes prisonnières de leur condition, s’échappant du carcan phallocrate par la douceur de relations lesbiennes qui s’imposent parfois également comme de vrais rapports de force. Habile, Margheriti évite assez brillamment le piège du voyeurisme : si son film aurait certes pu proposer de la scène de gouines à gogo (l’intrigue s’y prêterait presque, et certains de ses collègues transalpins ne se seraient pas gênés pour se vautrer dans la fange de l’érotisme à outrance), le cinéaste parvient à créer une vraie tension entre les personnages -sexuelle notamment- en évitant la représentation graphique de leurs ébats.

Plutôt bien rythmé, et comme toujours très soigné formellement, Contronatura enthousiasmera à coup sûr le spectateur jusqu’à un final absolument inattendu et très original, évoquant dans son jusqu’au-boutisme le final de L’au-delà de Lucio Fulci.

 

 

Le DVD

[4/5]

Côté DVD, les galettes éditées par Artus Films nous proposent de découvrir les deux films dans des conditions globalement correcte. Contronatura est proposé au format 2.35 respecté et en version intégrale. Le master n’est pas de première fraicheur, les tâches et autres griffes abondent, et les couleurs sont plutôt fades, mais cela reste globalement correct. Côté son, le film est inédit en France et ne comporte donc pas de VF – les versions italienne et allemande sont disponibles en Dolby Digital 1.0, les sous-titres ne posent pas de problème particulier.

Dans la section bonus, l’inusable Alain Petit nous propose sa traditionnelle présentation du film. Très attaché au film de Margheriti, il en dit le plus grand bien, et on sent sa fierté de pouvoir enfin partager cette découverte avec le public. Les habituelles bandes-annonces et galerie photos ferment le bal.

 

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