Test DVD : Azuro

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Azuro

France : 2022
Titre original : –
Réalisation : Matthieu Rozé
Scénario : Matthieu Rozé, Julie Peyr
Acteurs : Valérie Donzelli, Thomas Scimeca, Nuno Lopes
Éditeur : Blaq Out
Durée : 1h41
Genre : Drame
Date de sortie cinéma : 23 mars 2022
Date de sortie DVD : 23 août 2022

Un été. La torpeur. Une chaleur écrasante. Un climat déréglé. Un village coincé entre la mer et la montagne. Pas de réseau. Pas de portable. Des amis qui se connaissent trop bien. Rien à faire. Ou si peu. Les vacances. Et puis arrive un bateau. Et de ce bateau, descend un homme. Un homme mystérieux…

Le film

[3/5]

Azuro est l’adaptation, par l’acteur Matthieu Rozé, d’un roman de Marguerite Duras sorti en 1953 intitulé « Les Petits chevaux de Tarquinia ». On admettra d’entrée de jeu que le pari de Matthieu Rozé est risqué : pour son premier long-métrage en tant que réalisateur, le fait de porter son choix sur ce roman en particulier dénote d’une ambition certaine, dans le sens où c’est loin d’être le récit de Duras au cœur duquel il se passe le plus de choses. En effet, il s’agit d’avantage d’un roman de « vacances » – une histoire portée par l’ennui et de la chaleur. Les personnages, bourgeois médiocres et terrassés par la canicule, n’y font quasiment rien de leurs journées, et les rebondissements sont inexistants : ils boivent (beaucoup), ils vont à la mer, ils font la sieste, et ils se regardent les uns les autres, laissant parfois monter le désir pour un(e) autre, se déchirent, ne se font pas confiance.

« Les Petits chevaux de Tarquinia » était, à sa manière, un roman de l’inertie, ne racontant rien, que de petites bribes d’histoire, et s’avérait principalement porté par le style de Marguerite Duras. Avec Azuro, Matthieu Rozé opte pour une adaptation assez fidèle, contemporaine mais parvenant à se débarrasser de la contrainte des téléphones portables en prétextant tout simplement l’absence de réseau. De fait, la zone blanche où se déroule le film place le spectateur au cœur d’un univers pour le moins minimaliste, aux limites du fantastique, délimité par une série de lieux symboliques des vacances : la plage, la mer, les falaises tout autour, et puis le bistrot, où on boit, beaucoup, et du Campari, comme dans le roman d’origine. Si le roman de Duras se déroulait en Italie, Azuro quant à lui pourrait cela dit se dérouler n’importe où. L’accent des locaux et leur dialecte proche de l’espéranto font penser à l’Italie bien sûr, mais on pourrait également être au Portugal, ou même en Grèce : cela est volontairement laissé dans le flou.

Pour le reste, on admettra qu’Azuro s’avère tout de même plus léger et drôle que le roman dont il s’inspire : la gravité et les questions existentielles, notamment concernant l’amour, le désir, l’usure du couple et la tentation du départ, sont bien présentes, mais on rit aussi parfois ; on se la coule douce aux côtés de cette petite bande d’acteurs menée par Valérie Donzelli, dans un état d’esprit rappelant tant d’autres « chroniques d’un été » ayant fait les beaux jours du cinéma populaire français. Séances de bronzette sur la plage, parties de pétanque, apéro matin, midi et soir… Pour autant, et comme dans le roman de Duras, la torpeur et l’ennui de ces vacances passées sous un cagnard d’enfer finit par se propager au spectateur. Azuro aurait en effet clairement nécessité quelques coupes afin de resserrer un peu son rythme, qui en l’état comporte pas mal de longueurs, peut-être même encore accentuées par le fait que l’on ne parvient jamais vraiment à s’attacher aux personnages, dont on ne connaît rien et qui finalement s’imposent comme autant de coquilles vides. Mais n’était-ce pas là, dans le fond, le propos de Marguerite Duras ?

Le DVD

[4/5]

Côté DVD, la galette d’Azuro éditée par Blaq Out fait le boulot sans le moindre problème. L’image respecte pleinement la photographie lumineuse du film, signée Georges Lechaptois, et le film de Matthieu Rozé est bien sûr proposé dans son format d’origine respecté. La définition est exemplaire, sans le moindre problème de compression ou autre pétouille technique. L’éditeur, rôdé au support DVD depuis des années maintenant, compose de manière très habile avec les qualités et les défauts d’un support en définition standard. Côté son, l’éditeur nous propose de découvrir le film en Dolby Digital 5.1, et le mixage s’avère bien enveloppant et dynamique. Le DVD dispose également d’un mixage Dolby Digital 2.0 en stéréo, idéal si vous visionnez le film sur un téléviseur, sans Home Cinema.

Du côté des suppléments, l’éditeur nous propose un court mais sympathique making of (7 minutes), qui donnera la parole à Valérie Donzelli, Thomas Scimeca et Nuno Lopes, tout en nous offrant quelques moments volés sur le tournage du film.

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