Test DVD : Anges & Cie

0
164

Anges & Cie

France : 2025
Titre original : –
Réalisation : Vladimir Rodionov
Scénario : Vladimir Rodionov, Romain Lancry, Navo
Acteurs : Julien Pestel, Romain Lancry, Élodie Fontan
Éditeur : Universal Pictures
Durée : 1h27
Genre : Comédie, Fantastique
Date de sortie cinéma : 7 mai 2025
Date de sortie DVD : 15 octobre 2025

Nous ne pouvons pas les voir. Ils sont toujours à nos côtés sans que nous le sachions. Ce sont nos protecteurs et nos guides… Bienvenue dans le monde des anges gardiens ! Paul et Léa n’auraient jamais dû se rencontrer. Mais depuis, ils sont irrésistiblement attirés l’un par l’autre. Raphaëlle et Gabriel, deux anges que tout oppose, sont obligés de faire équipe pour tout remettre en ordre et empêcher ces deux humains de tomber amoureux. Si les anges échouent, Raphaëlle l’ambitieuse pourra dire adieu à sa promotion d’Archange. Quant à Gabriel le fumiste, il sera déchu et devra passer l’éternité sur Terre. L’enfer…

Le film

[3,5/5]

Avec Anges & Cie, le nouveau venu Vladimir Rodionov nous propose une sympathique comédie fantastique, qui ne cherche en aucun cas à révolutionner le genre, mais plutôt à le caresser dans le sens du plumage céleste. Le film s’ouvre sur une prémisse aussi simple qu’efficace : chaque humain aurait son ange gardien, chargé de le guider, le protéger, et accessoirement de lui éviter de finir en slip sur TikTok. Paul et Léa, deux mortels que tout oppose à priori, se retrouvent irrésistiblement attirés l’un par l’autre, au grand dam de Raphaëlle, l’ange de Paul, qui se voit contrainte de faire équipe avec Gabriel, l’ange de Léa, pour empêcher cette romance interdite. Anges & Cie joue donc tout à la fois sur les codes de la rom’com et du buddy movie, avec une touche de satire douce sur le libre arbitre, les algorithmes sentimentaux et les promotions internes au paradis.

Ce qui frappe dans Anges & Cie, c’est la légèreté assumée de sa mise en scène. Rodionov ne cherche pas à faire du cinéma d’auteur, mais ne nous en délivre pas moins un film formellement soigné, avec des cadres propres, des couleurs pastel et une direction artistique assez ambitieuse, surtout au cœur du cinéma français. Les effets spéciaux sont discrets mais efficaces, et les transitions entre le monde des vivants et celui des anges se font sans esbroufe. Le scénario est également assez bien construit, préférant l’humour de situation aux punchlines, même si certaines lignes de dialogues font mouche de façon assez irrésistible. On est donc loin, très loin de ces comédies à la française centrées sur le thème de la famille dont on nous abreuve depuis quelques années, et plus proche, toutes proportions gardées, de l’esprit du roman de Terry Pratchett et Neil Gaiman « De bons présages », adapté pour la télé sous le titre Good Omens.

En lieu et place des sempiternelles réflexions sur les familles recomposées, le conflit intergénérationnel et/ou les beaux-parents, Anges & Cie aborde des thématiques universelles avec une tendresse bienvenue : le destin, le choix, la responsabilité. Les anges du film ne sont pas omniscients, ils sont faillibles, maladroits, parfois paresseux. Raphaëlle veut sa promotion d’Archange, Gabriel rêve de vacances éternelles, et tous deux doivent composer avec les caprices de leurs protégés. Le film interroge la notion de contrôle, non pas dans sa dimension autoritaire, mais dans sa version affective : peut-on guider quelqu’un sans l’étouffer ? Peut-on aimer sans manipuler ? Et surtout, peut-on faire confiance à un ange qui porte des mocassins en daim ? Anges & Cie ne donne pas de réponse définitive, mais pose les bonnes questions, avec un sourire en coin et une caméra bien placée.

Le casting est à la hauteur de l’ambition du film. Élodie Fontan, en Raphaëlle, incarne avec brio l’ange carriériste, tiraillée entre ambition et compassion. Dans le rôle de Gabriel, Romain Lancry (Taxi 5, Demi-sœurs…) apporte sa nonchalance et son habituel côté décalé. Shirine Boutella et Julien Pestel, en humains pris dans la tourmente céleste, font preuve d’une justesse étonnante, sans surjeu ni mièvrerie. Mention spéciale à François Berléand en Cupidon à moitié clodo, à Simon Astier en superviseur céleste et à la toujours excellente Zabou Breitmann en directrice adepte du « ni oui ni non » inversé. Anges & Cie ne cherche pas forcément à faire briller ses acteurs, ni à les mettre en évidence par rapport aux autres, mais au contraire à les faire exister dans un univers cohérent, ce qui confère au film de Vladimir Rodionov une dimension chorale tout à fait appréciable. Rafraichissant et tout à fait recommandable, Anges & Cie nous propose donc une parenthèse cinématographique douce, drôle, et légèrement irrévérencieuse, le tout avec une touche d’humour absurde et une pincée de poésie. A découvrir !

Le DVD

[4/5]

En ne réunissant qu’un peu plus de 110.000 français dans les salles courant mai, Anges & Cie n’a pas rencontré le succès escompté dans les salles obscures, et ne se verra décliné ni en 4K, ni même en Blu-ray : le public français devra se contenter d’une sobre édition DVD, qui vient de débarquer sur nos linéaires sous les couleurs d’Universal Pictures. Rodé au format DVD depuis de nombreuses années, l’éditeur nous propose ici une image très correcte, sans miracle céleste cela dit. Le transfert SD respecte les intentions du réalisateur, avec des couleurs douces, une définition honnête et une compression maîtrisée. Les scènes lumineuses du monde céleste ressortent bien, avec des blancs propres et des contours nets, tandis que les séquences terrestres, plus sombres, conservent une lisibilité satisfaisante malgré quelques pertes de détails dans les arrière-plans. Pas de grain excessif, pas d’artefacts gênants, mais une image qui reste dans les standards du format DVD, sans chercher à rivaliser avec les éditions Blu-ray ou 4K.

Côté son, le mixage Dolby Digital 5.1 fait le job avec une spatialisation modeste mais efficace. Les dialogues sont clairs, bien centrés, et la musique accompagne sans couvrir. Les ambiances célestes bénéficient d’un léger effet surround, notamment dans les scènes de surveillance divine, tandis que les passages plus intimistes restent bien équilibrés. Pas de saturation, pas de déséquilibre flagrant, mais une dynamique qui aurait gagné à être un peu plus ample. Cela dit, pour une comédie fantastique à petit budget, le rendu sonore reste tout à fait honorable. On notera par ailleurs qu’Universal Pictures nous propose également un mixage Dolby Digital 2.0, sobre mais efficace, et qui s’avérera plus cohérent si vous visionnez le film sans Home Cinema. Du beau travail ! Pas de bonus.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici