Test DVD : 1001 grammes

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1001 grammes

1001 grammes DVD
Norvège, Allemagne, France : 2014
Titre original : 1001 gram
Réalisateur : Bent Hamer

Scénariste : Bent Hamer

Acteurs : Ane Dahl Torp, Laurent Stocker, Hildegun Riise
Éditeur : Potemkine Films
Durée : 1h27
Genre : Comédie dramatique

Date de sortie cinéma : 11 mars 2015
Date de sortie DVD : 7 juillet 2015

 

 

Lorsque Maria, une scientifique norvégienne, assiste à un séminaire sur le poids réel du kilo à Paris, c’est son propre étalon de la déception, du chagrin, et surtout de l’amour, qui se retrouve sur la balance.

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Le film

[4/5]

Est-il possible de réaliser un film qui soit à la fois scientifiquement « pointu » tout en étant plein d’émotion, de cocasserie et de poésie ? La réponse est oui, et ce film, on le doit au norvégien Bent Hamer, ce réalisateur à qui on devait déjà quelques pépites comme Eggs, Kitchen Stories et Home For Christmas. Dans 1001 grammes, Bent Hamer nous plonge dans l’univers de la métrologie, chez des scientifiques où tout est mesure, norme et précision. Un univers dans lequel deux des toutes premières questions qu’on se pose quand on se rencontre sont : « Le kilo va bien ? » et « de quelle école êtes vous, laver ou ne pas laver le kilogramme avant le recalibrage ». Le kilogramme, c’est le prototype national que chaque pays possède, une copie du kilogramme étalon du pavillon de Breteuil qui sert de standard de masse pour le pays en question. Ce kilogramme, il faut régulièrement vérifier que sa masse n’a pas varié en le comparant au kilogramme étalon au cours d’une conférence du kilo se déroulant au Bureau International des Poids et Mesures, près de Paris. C’est à une de ces conférences que Maria va se rendre. Comme son père, Maria travaille au Laboratoire norvégien de métrologie, elle est blonde, elle est belle, elle est en cours de divorce et sa vie personnelle est on ne peut plus normée. D’habitude, c’est son père qui se rendait régulièrement à ces conférences. Mais son père est malade, très malade et, tout naturellement, c’est elle qui se rend à Paris. Un voyage qui va bouleverser son existence. Elle va rencontrer des délégués venus du monde entier qui vont être gratifiés de l’autorisation exceptionnelle de regarder le prototype international du kilogramme, la « mère » de tous les kilogrammes, une « mère » tout aussi protégée qu’un important stock d’or et devant laquelle les délégués vont se comporter comme s’ils étaient face à une très sainte relique. Elle va être confrontée au monde des plus grands scientifiques spécialistes en métrologie, une discipline en permanente évolution : concernant l’unité de longueur, le mètre étalon du pavillon de n’a plus qu’une importance historique depuis plusieurs années et le kilogramme étalon est en passe d’être remplacé par une définition à base de constantes physiques fondamentales. Face à cette véritable révolution, face à la rencontre d’un ancien physicien de haut niveau devenu jardinier à mi-temps pour pouvoir s’occuper de sa mère atteinte de la maladie d’Alzheimer, toutes les normes qui régissaient la vie de Maria ne vont pas manquer de vaciller.

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Même si on a souvent comparé le cinéma de Bent Hamer à ceux de Jacques Tati et de Aki Kaurismäki, il y a, concernant 1001 grammes, une erreur à ne surtout pas commettre : s’attendre à un film dans lequel le rire régnerait en maître. Certes on on ne peut s’empêcher de sourire en voyant Maria assister à une séance de mesure des qualités de rebondissement de boules de tirage du Loto ou procéder à la vérification de la conformité d’une balance destinée à peser des jockeys. Toutefois, 1001 grammes est avant tout un film qui déborde d’émotion et qui amène le spectateur à réfléchir sur le deuil d’un être cher, sur l’importance de l’amour, que ce soit l’amour charnel ou celui que l’on porte à sa mère, sur les relations familiales, mais aussi sur l’importance que peut avoir le respect des normes sur la paix mondiale. C’est un film qui prouve que le monde scientifique n’est pas incompatible avec la poésie, comme le montre cette scène où Maria cherche à vérifier que l’âme pèse bien 21 grammes. C’est un film qui cite de façon très naturelle l’évangile selon Saint-Matthieu (« On vous mesurera avec la mesure dont vous mesurez »), Shakespeare et Aragon (« Le temps d’apprendre à vivre, il est déjà trop tard »). C’est un film dont les cadrages et les couleurs sont splendides (un grand merci à John Christian Rosenlund, excellent directeur de la photographie norvégien), avec, en particulier, cette scène magnifique qui voit les délégués déambuler les uns derrière les autres en cherchant à se protéger de la pluie avec leurs parapluies bleus. Dans ce film, la comédienne norvégienne Ane Dahl Torp est omniprésente. Et très convaincante ! Face à elle, Laurent Stocker apparaît tout petit par la taille, mais pas par le talent. Toujours une question de mesure, finalement. Comme l’est la dernière réplique du film, qu’on se gardera bien de dévoiler : c’est, en fait, le seul véritable gag du film.

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Le DVD

[3.5/5]

Il n’y a pas grand chose à dire sur ce DVD édité par Potemkine Films. D’un côté un transfert particulièrement réussi, avec des couleurs éclatantes, de très beaux contrastes et une grande finesse des détails. Un régal pour les yeux ! Question son, du Dolby 5.1 respectant tout aussi bien les ambiances sonores que les silences, une VO en norvégien, anglais et français, avec sous-titres en français quand nécessaire. De l’autre côté, un seul supplément, maigrichon de surcroît : la bande annonce du film.

 

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