The human centipede 2
États-Unis : 2011
Titre original : The human centipede II (Full sequence)
Réalisateur : Tom Six
Scénario : Tom Six
Acteurs : Laurence R. Harvey, Ashlynn Yennie, Maddi Black
Éditeur : Condor Entertainment
Durée : 1h28
Genre : Horreur
Date de sortie DVD/BR : 9 mai 2016
Martin est solitaire. Raillé depuis toujours à cause de son handicap mental, il vit reclus avec sa mère dans un piteux appartement de la banlieue de Londres. La nuit, il travaille dans un parking souterrain, encore plus sombre et sinistre. Pour échapper à son existence, Martin se perd dans l’univers du film « The human centipede ». Il en connaît tous les détails sur le bout des doigts. Au point d’acquérir les connaissances nécessaires pour surpasser l’incroyable expérience que le Dr Heiter réalise dans son film préféré : relier 12 personnes avec le même tube digestif et ainsi créer un gigantesque mille pattes humain…
Le film
[3/5]
Véritable phénomène de l’année 2010, The human centipede avait fait parler de lui en raison de son aspect trash et original (et oui bizarrement l’idée d’un chirurgien qui essaie de fabriquer un mille-pattes humain n’avait jamais encore été traitée au cinéma…). Il faut bien le dire, c’était beaucoup de bruit pour au final pas grand chose – dans le sens où il y a bien pire dans le cinéma de genre mais dont on parle bien moins. On n’attendait donc pas vraiment la suite de The human centipede, jusqu’à ce que la BBFC, le comité de censure britannique, ne décide de bannir cette suite en Grande-Bretagne au printemps 2011.
Dans le premier épisode, les éléments choc étaient souvent suggérés tandis que dans cet opus on nous montre les actes barbares du héros, le trash est plus grossier, moins évoqué. C’est ainsi qu’on aura forcément droit à des scènes choquantes faites pour faire parler. (…) Tom Six réussit avec The human centipede II : Full sequence à nous surprendre une nouvelle fois. Son film ne cherche pas à copier la réussite du premier opus mais innove et se détache de son prédécesseur. Il est certain que cette suite est moins réussie mais comblera les amateurs de sensations fortes.
Extrait de la critique de Julien Mathon. Découvrez-la en intégralité en cliquant sur ce lien.
Le Blu-ray
[4/5]
Il aura donc fallu cinq ans et la sortie outre-Atlantique de The human centipede III pour que l’éditeur français Condor Entertainment trouve un terrain d’entente avec Six Entertainment, la boite de prod de Tom Six, pour acquérir les droits de The human centipede 2 pour la France. Malin, l’éditeur en profite pour faire un doublé, puisqu’il annonce d’ores et déjà la sortie du troisième opus en vidéo pour le mois d’octobre 2016, soit cinq mois à peine après celui qui nous intéresse aujourd’hui.
The human centipede 2 étant disponible depuis plusieurs années déjà en téléchargement illégal, on ne pourra que se prosterner devant le courage et l’audace de Condor Entertainment de sortir le film aujourd’hui. Les fans français l’attendaient, tout comme tous les cinéphiles déviants se refusant à télécharger le moindre film illégalement. L’éditeur nous propose comme à son habitude un Blu-ray techniquement superbe, au format respecté, aux contrastes solides et au piqué très précis. Les noirs sont denses et profonds, et si l’on excepte quelques légères baisses de définition (dans l’appartement de Martin notamment), c’est un sans-faute. Côté son, les deux mixages audio sont encodés en DTS-HD Master Audio 5.1 et proposent une spatialisation fine et puissante, très immersive. Naturellement, la version originale est « artistiquement » plus convaincante que sa petite sœur la version française.
Techniquement, c’est donc du très beau travail, à condition bien sûr de fermer les yeux sur un encodage en 1080i, modifiant la durée de défilement du film et le faisant passer de 1h31 dans les salles obscures (pour les quelques pays où il aura pu sortir) à un peu moins d’1h28 dans votre salon. Bien sûr, on est bien conscient qu’économiquement parlant, l’utilisation de deux masters distincts pour les éditions DVD et Blu-ray a un coût que Condor, petit éditeur, préfère contourner, et que ce genre de pinaillage technique ne tracasse peut-être que quelques cinéphiles adeptes de la HD (soyons honnêtes, le commun des mortels s’en tamponne le coquillard). On notera de toutes façons que le « marché » semble finalement donner raison à Condor, qui a longtemps été le seul éditeur « mauvais élève » à systématiquement encoder ses galettes en 1080i, sans jamais tendre l’oreille aux récriminations des consommateurs. Mais depuis quelques mois, sous l’impact d’un marché du Blu-ray en France qui semble se réduire comme peau de chagrin, on constate malheureusement un retour en force du 1080i. Pour économiser les frais, la logique économique la plus viable pour les éditeurs de l’hexagone semble bel et bien de travailler avec un seul master cadencé à 25 images / seconde et servant à la fois pour le DVD et le Blu-ray. On n’ose plus supposer qu’il puisse s’agir d’une méconnaissance du support et de ses possibilités, mais objectivement, comment peut-on imaginer que le marché du Blu-ray, qui devient de plus en plus un produit de « niche » destiné aux cinéphiles, puisse repartir à la hausse si les éditeurs proposent systématiquement des galettes techniquement inadaptées aux désidérata de ces mêmes cinéphiles ?
Qu’on ne se méprenne pas ici : ces quelques lignes n’ont rien de la diatribe à l’encontre de Condor, qui a les couilles aujourd’hui de sortir The human centipede 2, soit un film réellement risqué, dans l’hexagone. On salue clairement l’éditeur, et sommes bien conscients qu’il faut vraiment être un passionné pour ainsi oser sortir à la vente une galette qui sera bannie de tous les rayons DVD / Blu-ray de la grande distribution. Il s’agissait d’avantage d’une réflexion sur l’avenir d’un support qui ne paraît pas bien rose… Mais revenons à notre galette :
Du côté de la section suppléments, on trouvera un amusant making of, qui nous donnera l’occasion d’entendre parler le personnage principal, interprété par Laurence R. Harvey, muet pendant tout le métrage. On s’amusera aussi de découvrir les prothèses d’arrière-trains ayant servi au tournage du film, ainsi que les volontés de provoc’ très claires de Tom Six. Volontés de choquer le bourgeois qui seront confirmées dans une intéressante interview avec le réalisateur, dans laquelle il évoque son clin d’œil à La liste de Schindler : si Steven Spielberg avait choisi de glisser des touches de couleur pleines de sens dans son film sur la Shoah, Tom Six glisse quant à lui -et « juste pour le fun » selon ses propres propos- des éclats de couleur marron durant la « grosse » scène de The human centipede 2, qui met en scène, littéralement, des explosions d’excréments. A quand l’Oscar ?
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