Test Blu-ray : Sweet Sixteen

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Sweet Sixteen

États-Unis : 1983
Titre original : –
Réalisation : Jim Sotos
Scénario : Erwin Goldman
Acteurs : Bo Hopkins, SDana Kimmell, Aleisa Shirley
Éditeur : Rimini Éditions
Durée : 1h29
Genre : Horreur
Date de sortie DVD/BR : 15 juin 2023

La famille de Melissa vient d’emménager dans une petite ville du Texas, et la jeune fille est rapidement l’objet de toutes les attentions. Or, tous les hommes, jeunes ou plus âgés, qui s’approchent d’elle sont victimes d’un tueur fou. Le shérif Dan Burke mène l’enquête et découvre bientôt d’étranges éléments…

Le Film

[3/5]

Une poignée de pseudo-adolescents, une petite ville du fin-fonds des États-Unis, une série de meurtres, et une multitude d’indices qui semblent désigner le parfait coupable / bouc-émissaire : l’intrigue de Sweet Sixteen semble à priori un mélange parfait de tous les éléments ayant rendu le slasher populaire dans les années 80. Pourtant, on admettra tout de même que le film de Jim Sotos se déroule de façon moins familière qu’on aurait pu le craindre à priori.

Déjà, on pourra noter que Sweet Sixteen est considérablement moins violent que la plupart des slashers de l’époque : le nombre de cadavres proposé par le film (trois) est ridiculement faible par rapport aux canons du genre. D’autre part, le film s’avère également plus lent et beaucoup plus procédural que le commun du slasher 80’s, puisque le film se concentrera rapidement non pas réellement sur la jeune Melissa, mais sur le shérif de la petite ville, Dan Burke, incarné par Bo Hopkins, ainsi que sur sa fille, Marci, interprétée par une Dana Kimmell fraîchement sortie de Vendredi 13 – Chapitre 3 : Meurtres en 3 Dimensions. Deux autres membres du casting du film, Michael Pataki et Don Shanks, sont quant à eux des anciens de la saga Halloween : le premier a joué dans Halloween 4, le deuxième dans Halloween 5.

Pour autant, Sweet Sixteen ne joue ni la carte de la violence décomplexée (les meurtres sont hors champ et il y a tout juste assez de sang pour le classer dans la catégorie du slasher), ni celle de la nudité gratuite, si l’on excepte une scène de douche tout aussi bizarre et complaisante que celle de Massacres dans le train fantôme, puisqu’elle met en scène Melissa, qui est censée avoir seize ans (même si l’actrice Aleisa Shirley en avait en réalité vingt au moment du tournage). Cela pourra paraître un peu paradoxal si l’on considère que le réalisateur de Sweet Sixteen, Jim Sotos, s’était fait connaître en 1975 avec Viol sans issue, qui mettait en scène Nancy Allen et Tanya Roberts et qui s’avérait être le remake soft d’un film porno de 1973.

Ainsi, en dépit de ses atours flirtant avec le slasher, Sweet Sixteen se rapproche presque d’avantage, dans son déroulement, du thriller ou du film policier. La construction du récit est assez inhabituelle : comme on l’a dit, dans sa première partie, le film se concentre sur l’arrivée de « la nouvelle » (Aleisa Shirley), mais par la suite, le film opère un glissement vers le shérif Burke et surtout vers Marci, qui s’avèrent en réalité des personnages autrement plus attachants que celui de Melissa. De plus, le film fait plutôt bon usage de son personnage de shérif, suivant Burke alors qu’il enquête sur deux meurtres ayant été perpétrés dans sa ville, le seul lien entre les deux s’avérant être Melissa elle-même.

Il ne nous viendrait pas à l’idée d’affirmer que Sweet Sixteen est un film parfait, bien au contraire. Le réalisateur Jim Sotos y pêche souvent par manque d’expérience, s’enlisant parfois dans la banalité et le manque de rythme de l’affaire, mais son film comporte suffisamment d’éléments originaux pour retenir l’attention. On pense par exemple à la description faite par le film de la vie dans une petite ville, et plus particulièrement du racisme des habitants à l’égard des Amérindiens, qui ajoute une certaine complexité à l’intrigue, surtout lorsque tous les soupçons commencent à se porter sur Jason Longshadow (Don Shanks), le suspect idéal au cœur de cette petite ville pleine de préjugés.

Bref, Sweet Sixteen a à son actif une poignée d’idées intéressantes qui parviennent à l’élever au-dessus du frisson bon marché proposé par le genre dans les années 80. Néanmoins, si le film mérite d’être (re)découvert, il faut garder à l’esprit qu’il est également blindé de défauts, à l’image de cette fin précipitée et artificielle qui donne l’impression que le scénariste du film Erwin Goldman a été piocher dans la psyché des tueurs venus d’autres films et a essayé de les assembler pour créer une vague cohérence.

Le coffret Blu-ray + DVD + Livret

[4/5]

Afin de fêter comme il se doit les 40 ans de ce sympathique slasher qui n’en est pas réellement un, Rimini Éditions nous livre une belle édition Blu-ray de Sweet Sixteen dans sa fameuse collection « Angoisse ». Côté master, le film a subi un ravalement de façade complet, et l’ensemble affiche une très belle pêche : le piqué est accru, et les couleurs ainsi que les noirs sont intenses et soignés. Malheureusement, le grain cinéma a en revanche été complètement lissé, et s’avère aux abonnés absents. Côté son, la bande-son est proposée en DTS-HD Master Audio 2.0, en VF et en VO. Les dialogues sont clairs et bien découpés, et la musique est bien mise en avant ; on notera cependant que la version française manque un brin d’ampleur et de naturel.

Du côté des suppléments, on ne trouvera rien sur le film à proprement parler, mais on se régalera d’un très intéressant livret de 20 pages signé Marc Toullec et consacré à l’histoire du slasher.

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